La plus belle terrasse (illégale) de Marseille est en cours de démolition
Il y a un an, le chalet du Pharo se payait la plus belle terrasse illégale de Marseille. Avec vue directe sur le Vieux-Port, l'édicule a été bâti sans autorisation de travaux. Si le chalet a eu l'autorisation d'ouvrir tout l'été, le concessionnaire a fini par démonter sa terrasse couverte avant même d'être enjoint à le faire.
La plus belle terrasse (illégale) de Marseille est en cours de démolition
Le “chacun fait ce qu’il veut” perd-il du terrain à Marseille ? Il y a tout juste un an, c’est ainsi que l’adjointe aux emplacements, Marie-Louise Lota qualifiait la gestion à la marseillaise des concessions privées dans l’espace public. L’expression venait justement commenter le cas d’une terrasse non-autorisée sur les pentes du jardin du Pharo, soulevé à l’époque par Marsactu (lire notre article). Une situation qui a pris fin ces jours derniers.
Land Art avec vue
Ce mercredi, en lieu et place de la plus belle terrasse illégale de Marseille, un amoncellement de poutrelles laisse penser qu’une nouvelle installation de Bernar Venet a glissé depuis la pelouse du parc où Désordre, une de ses pièces monumentales est installée. Sous un froid piquant, des ouvriers s’affairent à scier les poutrelles pour laisser place nette avant le soir. La belle terrasse est en voie de disparition avancée.
Il y a un an quasiment jour pour jour le gestionnaire du chalet du Pharo, installait une terrasse en dur avec toit, vitres et poutres métalliques entre son chalet et le Lacydon. Les concessionnaires, la famille Chicolot, père et fils, privatisaient ainsi une des plus belles vues de Marseille, dans l’axe du Vieux-Port, embrassant son panorama du Mucem à Saint-Victor. Ils le faisaient sans autorisation du service d’urbanisme, puisqu’à l’époque des travaux celle qu’ils avaient déposée était toujours en cours d’instruction.
Si l’urbanisme n’a donc jamais donné son feu vert pour de tels travaux, en mai 2017 ledit édicule a reçu toutes les autorisations nécessaires des services des emplacements comme de la commission de sécurité. Papier en main, Mathieu Chicolot se réjouissait alors de pouvoir mettre en route sa terrasse pour l’arrivée des beaux jours. Ce qui a fonctionné tout l’été. Mais pas deux. Joint par téléphone, son père, Dany Chicolot reconnaît que c’est bien le défaut d’autorisation de travaux qui le pousse à mettre à bas sa terrasse.
Nouvelle demande à prévoir
D’après nos informations, si la Ville ne leur a pas intimé l’ordre de démolir, des agents du service d’urbanisme sont bien venus sur place pour mettre au clair la situation et dresser un procès-verbal d’infraction.
“J’aurais pu déposer un nouveau permis mais le temps que ça soit instruit, je n’aurais pas pu ouvrir cet été, explique le père du gérant. Je préfère repartir comme avant avec des chaises, des tables et des parasols pour ne pas manquer la saison.” Il met en avant une seconde raison plus technique.
“La structure que j’avais fait installer ne me permettait pas de poser des volets roulants et de protéger la terrasse du vent et du froid. Du coup, cela ne remplissait pas complètement son rôle.” En clair, la terrasse couverte ne lui permettait pas d’offrir une vue tout confort tout au long de l’année. Il n’exclut pas de déposer un nouveau dossier d’autorisation de travaux en bonne et due forme pour une nouvelle terrasse couverte une fois passée la saison estivale. “Mais je ne sais même pas si je vais le faire, souffle Dany Chicolot. Franchement, entre ce que je devais faire et ce qui a été réalisée, je n’ai pas été satisfait et quand je vois ce que nécessite un dépôt de permis, je pense que je vais rester avec mes tables et parasols.” Et les passants avec la vue…
Commentaires
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Le sieur Chicolot (sic) n’a pu procéder aux travaux de cette terrasse que parce qu’il a reçu l’autorisation verbale (des services municipaux) qu’elle serait régularisée après coup. C’est très souvent la rêgle dans ce domaine pour qui connait la(les) bonne(s) personnes(s).
Avec un tel emplacement, de telles “modernisations” ne pouvaient pas échapper aux responsables concernés.
La loi littoral s’impose avec force, cette fois, les amis de la municipalité n’ont rien pu y faire.
L’histoire du passage impossible des pompiers est un argument qui ne tient pas la route (pour aller où? direct dans la mer?).
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mauvaises informations
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Bonjour
sur ce cas précis, la loi littoral n’est pas en cause. Ledit Chalet est éloigné du rivage. Il est situé sur les petites voies plus ou moins carrossables qui descendent les pentes du Pharo et qui doivent un jour être transformées en promenade continue. En revanche, la question du passage des pompiers se posait car la mise en place de la terrasse a réduit le passage. En cas d’intervention sur le sentier en contrebas, les pompiers auraient été obligés de stationner en amont, avant la terrasse.
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Si je comprends bien, il fait faire des travaux sans autorisation, et les travaux sont mal faits par l’entreprise… typiquement marseillais ?
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“La structure que j’avais *fait* installer”
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Ce que l’on sent bien dans cette nouvelle farce c’est la détermination franche et assumée des élus face à cette situation…
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Mea culpa… Je me suis laissé dire que la “loi littoral” était de la partie : mauvaise pioche. Si cela s’apparente à une “fake niews”, j’en suis mortifié Benoit et amis lecteurs.
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