La métropole va ouvrir à La Rose un premier centre d’hébergement pour personnes délogées

Info Marsactu
le 19 Juin 2019
4

La métropole se prépare à créer un centre d'hébergement pour personnes délogées dans un ancien collège, à la Rose. Il nécessitera un an de travaux pour 2 millions d'euros. Une autre hypothèse d'installation dans un ancien couvent, rue Breteuil, a été écartée.

Capture google view de l
Capture google view de l'ancienne école devenue collège.

Capture google view de l'ancienne école devenue collège.

L’annonce était passée quasiment inaperçue, lors du conseil municipal du 1er avril. Avalée par la polémique déclenchée par le maire autour de l’arrêt de la gratuité des repas servis par la Ville et la libération nécessaire des hôtels en vue de la saison touristique. En passant, le maire avait glissé vouloir trouver “un dispositif de centre d’hébergement d’urgence sur divers sites” pour les personnes délogées dans le cadre des arrêtés de péril pris en rafale depuis le drame de la rue d’Aubagne.

Une première hypothèse a été exploré par la Ville dès ce printemps : la transformation de l’ancien couvent des sœurs franciscaines de la rue de Breteuil. Situé sur un site récemment acquis par la Ville, il a l’avantage d’avoir servi de maison de retraite pour les sœurs les plus âgées et donc d’être adapté à l’accueil collectif. Lorsque Marsactu révèle ce projet, le maire des 6e et 8e arrondissement Yves Moraine (LR), qui se prépare à faire un parc public du jardin des bonnes sœurs se dit alors “favorable à la démarche” (lire notre article).

Adieu la Cômerie, direction La Rose

Mais l’hypothèse d’une installation dans ce lieu dit de la Cômerie a fait long feu. “À l’étude, le lieu s’est avéré plutôt inadapté, constate le patron du groupe LR. En passant d’un couvent à une maison de retraite puis à un établissement d’hébergement pour personnes dépendantes, il a tout de même conservé le caractère initial de cellule monacale. Cela ne paraît pas très adapté à la typologie des familles qui sont aujourd’hui dans les hôtels et nécessiterait des travaux trop importants pour une mise à disposition immédiate“. Le lieu n’accueillera pas à très court terme, une partie des 500 personnes qui restent encore coincées dans des hôtels (lire notre reportage). “L’espoir est de voir toutes ces personnes retrouver un logement définitif d’ici la rentrée”, tente Yves Moraine qui, comme d’autres, espère aborder les élections municipales en ayant mis la gestion de la crise de la rue d’Aubagne et ses suites en dernier chapitre du bilan.

De son côté, son collègue Xavier Méry ne désespère pas de voir revenir le dossier du couvent des Franciscaines sous un jour plus favorable. Ce jeudi, il portera un dossier comparable, situé cette fois-ci à l’autre bout de la ville, à la Rose (13e). La métropole se prépare à ouvrir un centre d’hébergement dans l’ancien collège Giono. En 2017, le département a inauguré un nouvel établissement tout neuf et laissé vides les anciens locaux.

“L’avantage est qu’il s’agit d’une ancienne école communale, toujours propriété de la Ville, détaille le conseiller métropolitain, désormais chargé de la politique de lutte contre l’habitat indigne. Cela va nécessiter un an de travaux pour un coût total de deux millions d’euros”. Le lieu devrait accueillir 124 personnes dans le cadre des procédures d’urgence liées au arrêtés de péril. L’accueil est censé durer un mois, le temps que les travaux prescrits soient réalisés. Un délai qui paraît peu réaliste au regard des longs mois que les personnes évacuées ont passé hors de chez elle.

Nouveaux risques de péril

“L’idée est de pouvoir faire face à l’urgence si des situations de péril se font jour quand nous aurons à traiter les îlots visés dans le projet partenarial d’aménagement”, explique Xavier Méry. Le même jour la métropole se prépare à adopter un document stratégique en matière d’habitat négocié avec les autres collectivités et l’État. Il embrasse l’ensemble du centre-ville dont le domaine Ventre et la place Halles-Delacroix à Noailles, les îlots de la rue de Versailles à Saint-Lazare (lire notre article) et la rue Clovis-Hugues, à la Belle-de-Mai (lire notre article). Ces deux derniers îlots prioritaires présentent d’ores et déjà des risques de péril qui pourraient amener des évacuations à court terme.

La délibération soumise au vote évoque une capacité totale de 124 personnes, comprenant un espace réservé à seize familles et un autre réservé aux personnes célibataires ou en couple. Le lieu sera également doté d’un espace d’accueil avec infirmerie et cellule psychologique, un espace d’attente avec des jeux pour enfants, une cuisine centrale et un réfectoire. “Notre crainte était de voir naître une sorte de gymnase qui ne dise pas son nom, ce qui aurait été scandaleux, formule Florent Houdemon, directeur régional de la fondation Abbé-Pierre. Il faudra regarder de près la place qui est faite aux familles. Avec la crise de la rue d’Aubagne, tout le monde a pris conscience de la nécessité de pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions, ce qui n’est pas toujours possible et cher dans les hôtels.”

“Ce lieu d’hébergement permettra de compléter les 60 places du Jardin de l’espérance, notoirement insuffisantes”, constate Xavier Méry. Ces logements d’urgence gérés par Adoma avaient été inaugurés en 2008, dans le cadre du second volet du plan d’éradication de l’habitat indigne, signé entre la Ville et l’État. “Ils étaient insuffisants parce qu’ils étaient notoirement sous-utilisés, note Norredine Abouakil, militant aguerri de la lutte contre l’habitat indigne. La Ville ne se donnait pas les moyens de mettre fin aux situations de logement indigne en prenant des arrêtés. La situation de la rue d’Aubagne les a contraints à évoluer.”

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Alceste. Alceste.

    Et pourquoi pas à Saint Giniez , un peu de mixité sociale ferait du bien

    Signaler
  2. Vincent Squale Vert Vincent Squale Vert

    A priori dispositif intéressant mais non pas dans le traitement proprement dit de la LHI (hormis à la marge) mais à l’appui d’opérations programmées par la possibilités de faire des logements “tiroirs”…

    Signaler
  3. corsaire vert corsaire vert

    Cela ressemble fort à un ghetto. ..pour ne pas dire autre chose. ..ces pauvres, surtout loin des bourges du centre ville et dans un quartier déjà fortement paupérisé où fleurit la délinquance !
    Ces arrêtés de péril sont bienvenus pour la politique d’ “assainissement ” de cette municipalité .
    Parions que le couvent sera bientôt démoli pour construire des immeubles chics .

    Signaler
  4. Dark Vador Dark Vador

    “Une autre hypothèse d’installation dans un ancien couvent, rue Breteuil, a été écartée”… Hahaha pardi, les riverains sont vent debout contre ce projet! Dans le 13eme, parfait, qui se ressemble… Les doigts me démangent d’écrire le bon terme que méritent cette équipe. 2020, put… plus qu’un an…

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire