La mairie de Marseille va démolir deux immeubles en péril à Noailles
La Ville s’apprête à prendre un arrêté autorisant la démolition d’au moins deux immeubles, rue de la Palud à Noailles. Les habitants et riverains ont été informés du caractère imminent de la démolition de ces immeubles, dont la Soleam est en partie propriétaire.
La mairie de Marseille va démolir deux immeubles en péril à Noailles
Devant les 41 et 43, de la rue de la Palud (1er), un engin de chantier déverse des graviers. “C’est pour protéger la route, quand on commencera à démolir”, indique un ouvrier. La rue a été interdite à la circulation ce mercredi pour permettre de préparer le chantier. La démolition devrait débuter en début de semaine prochaine. Selon plusieurs sources, la Ville aurait eu l’intention d’entamer la démolition dès ce week-end alors qu’une nouvelle manifestation pour le logement et le droit à la Ville est attendue ce samedi après-midi. Le caractère désastreux de la coïncidence a convaincu les services municipaux de repousser de quelques jours cette opération. En revanche, son caractère inéluctable ne fait aucun doute.
Un arrêté de péril imminent publié le 20 janvier dernier fait état d’un “potentiel effondrement du 41, et dans sa chute l’embarquement de la structure des immeubles mitoyens” les 43 et 39 de la rue. Le même scénario que le 5 novembre dernier, rue d’Aubagne. “Au rez-de-chaussée, derrière le placo, des pierres s’étaient décrochées. Le mur porteur s’effritait”, raconte un occupant du 41, relogé à l’hôtel depuis le passage des experts le 17 janvier.
“La solution de la démolition”
Un journaliste de Marsactu a découvert cet immeuble lors d’une visite précédant la mise aux enchères d’un logement du 41 début décembre (lire notre enquête). L’état des parties communes ne laisse pas de doute sur la dangerosité de la structure. Après la visite des experts, les numéros 39, 46, 48 et 50 de la rue de la Palud sont immédiatement évacués. Le n°43 lui est vide depuis un précédent arrêté de péril datant de 2012. Des étais soutiennent un des planchers et interdisent le passage vers la copropriété du domaine Ventre à partir de la rue de la Palud.
L’arrêté du 20 janvier prescrit des travaux pour “éviter le basculement, la déformation de la structure et l’amplification de l’affaissement des deux murs mitoyens”. Il indique également que “la solution de démolition pourrait également être étudiée”. C’est l’option qui a finalement été retenue par la mairie. “La décision relève de la Ville de Marseille, mais l’expert que l’État a sollicité a confirmé la gravité de la situation de ces immeubles“, confirme pour sa part Marie-Emmanuel Assidon, préfète déléguée pour l’égalité des chances. Elle a été informée ce mercredi du projet de démolition lors d’une réunion avec des représentants de la Ville et de la métropole. Elle suit donc de très près cette opération qui intervient après une longue suite d’évacuations qui ne semble pas près de finir. Le nombre total de personnes évacuées depuis le début de la crise a dépassé les 2000 selon la Ville de Marseille.
Vingt nouvelles familles évacuées
La démolition entraîne l’évacuation d’une vingtaines de familles au 47, rue de la Palud et de cinq immeubles Domaine Ventre, copropriété adossée à la rue de la Palud. “Le préalable est que le traitement des personnes concernées soit irréprochable, prévient Marie-Emmanuelle Assidon qui copilote cette question via la maîtrise d’œuvre urbaine et sociale mise en place avec la Ville et confiée à Soliha. Tout doit être fait pour que les habitants puissent récupérer leurs effets personnels avant une démolition”. Un occupant du 41 que nous avons pu joindre ce mercredi après-midi attendait toujours d’être contacté. “Je n’ai pu prendre que mes papiers et quelques vêtements.” Une réunion avec les familles évacuées est prévue en mairie, ce jeudi à 18 heures.
Devant le 47 de la rue de la Palud, Brahim Hait-Ali n’a pas l’air de mesurer l’urgence de la situation. “Je ne pense pas qu’ils vont nous évacuer. De toutes façons, ils ne prendraient pas mon chat à l’hôtel”, croit-il savoir. Sa voisine Wahiba Benhamou, elle, confirme que l’évacuation est prévue pour dimanche. “Ils sont venus mardi prendre les noms de tout le monde.”
Démolition “à la petite cuillère”
De l’autre côté, au cœur du domaine Ventre, Marie Batoux entasse des affaires dans de grands cabas. Ils seront entreposés chez une voisine, pendant les six semaines que doit durer l’évacuation. Pilier du collectif du 5 novembre et propriétaire d’un appartement dans la copropriété, la militante et élue Front de gauche des 2e et 3e arrondissements se retrouve dans la même situation que les délogés qu’elle défend. “Le service de sécurité des bâtiments est passé hier, et l’entreprise chargée des travaux aujourd’hui. On doit avoir quitté les lieux pour dimanche soir.” Selon nos informations, l’opération est délicate et devrait se faire depuis une nacelle “à la petite cuillère”.
“Depuis 2007, on sait qu’il y a un problème avec le 43. On s’est battus avec les syndics successifs, et rien n’a jamais été fait”, s’agace Corinne Scotto, présidente d’une association du domaine Ventre. Selon nos informations, la Soleam serait propriétaire de plusieurs lots du 43 de la rue de la Palud. Le 10 novembre dernier, un lot a été acquis par voie de préemption par la Soleam au n°41. Déjà, rue de la Fare, la Ville a procédé à la démolition d’un immeuble propriété de la société publique et lui aussi frappé d’arrêté de péril. À Noailles, le maire avait autorisé la “déconstruction” des numéros 69 et 71 pour sécuriser les opérations de secours dans les décombres.
Dans un courrier adressé le 20 décembre dernier aux copropriétaires du domaine Ventre, et que nous avons pu consulter, Gérard Chenoz, président de la Soleam, annonce avoir “engagé des actions foncières auprès des propriétaires afin de maîtriser, à terme, l’ensemble des logements, et de traiter l’immeuble qui est dans un état de dégradation important”.
Alors que les deux immeubles menacent de tomber en ruines, l’adjoint au maire LR promet aux habitants du domaine Ventre la réouverture prochaine du portail d’entrée à la copropriété situé au 43 de la rue de la Palud. “C’est sûr que c’est la priorité”, grince Marie Batoux. Pour l’heure, la Ville refuse de communiquer et renvoie toute information officielle à la fin de la semaine.
Plus de 2000 délogés, c’est terrible !! Bon courage à eux. Rendez-vous samedi à la marche …
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A quoi sert la Soleam ? On ne peut que se poser la question, quand on constate qu’elle est propriétaire d’un des bâtiments effondrés de la rue d’Aubagne et d’une partie des immeubles voués à la démolition rue de la Palud.
En revanche, on ne peut que saluer la prescience de Marsactu, qui appuie avec pertinence là où ça fait mal. Le 63 rue d’Aubagne avait fait l’objet d’un article en mars 2016 ; le 41 rue de la Palud en décembre dernier. On voit là le travail d’un journal “ancré” sur son terrain.
Il n’y a plus qu’à espérer que les autres immeubles cités dans ces articles connaissent un sort meilleur. Et éventuellement que la Soleam commence enfin à faire son boulot ! Mais ne rêvons pas : on ne rattrapera pas deux décennies d’inaction cynique en quelques mois. On attend une véritable ambition pour le centre-ville, et pas seulement le “plan” lancé (tardivement) par la nullicipalité, qui est surtout un plan de communication.
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Soleam et Marseille sont dans le même panier ces pauvres gens vont être logés dans des hôtels pour combien de temps!!
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“A quoi sert la Soleam ?” demande Electeur du 8e. En fait elle sert d’abord à faire percevoir des indemnités de président à Gérard CHENOZ, Adjoint-au-Maire-de-Marseille-délégué-aux-Grands-Projets-d’Attractivité-et-Conseiller-Communautaire-Marseille-Provence-Métropole qui succède dans ces fonctions à Yves MORAINE.
Lorsque la SOLEAM recrute des personnels compétents, ceux-ci n’ont d’autres choix que de partir car ils s’aperçoivent assez vite qu’il ne peuvent pas réellement accomplir leur mission.. Voir l’article de Benoît Gilles (28 Nov 2018) : “Habitat : un ex cadre de la Soleam pointe un service municipal “totalement dysfonctionnel”
https://marsactu.fr/emmanuel-patris-le-service-en-charge-du-peril-a-marseille-est-totalement-dysfonctionnel/
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ils attendent quoi pour rénover les quariers NOailles, Belsunce , Opera et Chapitre ? cela fait 25 ans que cela dure , deux immeubles effondrés et aucune politique à venir!!
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Quand nos chers élus traitaient de “militants” (mot péjoratif dans leur bouche) des gens comme Marie Batoux…
Oseront-ils encore ?
(Malheureusement on sait qu’ils osent tout).
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la Soleam donc la ville est propriétaire donc complice dans le logement insalubre!!
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