La mairie de Marseille a un plan sur la table pour une arena de 15 000 places au Canet

Les voies de la gare du Canet prenaient une importante surface du futur parc des Aygalades. (Photo : JV)

Il est des études qui restent lettre morte. Il en est d’autres qui servent de feuille de route à toute une majorité. Quel sort sera réservé au travail rendu par un groupement d’aménageurs, financiers et juristes qui ont planché sur la faisabilité d’une aréna dans le périmètre d’Euroméditerranée ? Pour l’instant, aucune expression publique récente n’a relancé le feuilleton d’un équipement dont Jean-Claude Gaudin parlait déjà en 2013. Pendant qu’Aix construisait la sienne, Marseille a trainé. Le dernier projet de la droite, au sein d’un parc Chanot nouvelle génération, s’est arrêté en plein vol sur fond de guerres intestines.

Cette fois, c’est sur l’emprise d’Euroméditerranée – l’opération d’aménagement qui couvre une partie du Nord de Marseille – que la Ville veut voir naître l’équipement. Un lieu multi-usages dont elle a défini les caractéristiques : une jauge modulaire pouvant aller jusqu’à 15 000 places dans la salle principale et “une salle accessoire de 2000 mètres carrés ouverte sur l’extérieur”.

Minimum 28 000 mètres carrés de terrain

Les experts ont planché sur cette base et cherché un lieu d’implantation. Pas si facile quand il s’agit de trouver a minima 28 000 mètres carrés de libres, bien desservis par les transports. Logiquement, c’est autour de la station Capitaine Gèze que se sont concentrées les recherches. En 2009, l’urbaniste François Leclercq avait déjà repéré un terrain portuaire à Cap Pinède. Cette piste vite écartée, le lieu d’implantation visé est situé au nord du Canet, sur l’emprise de l’actuel faisceau ferroviaire.

Le terrain n’est pas sans difficulté. À cet endroit, doit se terminer le futur parc des Aygalades qui profite de l’abandon de la gare de fret du Canet et pourrait couvrir jusqu’à 28 hectares de ville. Autre difficulté : le plan de prévention des risques d’inondation du ruisseau des Aygalades fait de cette zone un lieu inconstructible. Outre le risque pour les spectateurs, il s’agit de minimiser les surfaces imperméabilisées, qui renforcent les crues. Un peu plus au sud, toujours dans le périmètre d’Euroméditerranée, cette logique a eu raison d’un projet de complexe aquatique il y a quelques années.

Plus de 100 millions de budget

Mais, déjà, les experts mandatés par la ville poursuivent leurs études. Ils imaginent notamment un parvis de 9500 mètres carrés. Le coût global d’une telle opération représenterait un investissement compris entre 100 et 140 millions d’euros avec pour objectif de proposer une offre intermédiaire pour les grands spectacles entre l’aréna d’Aix (9500 places) et le Vélodrome (67000 places au maximum).

L’étude assure que “le chiffre d’affaires doit permettre de couvrir les dépenses d’exploitation courantes”. Mais l’investissement resterait, lui, à la charge d’une collectivité dont les capacités économiques sont accaparées par des enjeux multiples, à commencer par les écoles. La municipalité, qui rêve d’utiliser l’aréna comme un symbole du rééquilibrage des politiques publiques en faveur du Nord de la ville, se le permettra-t-elle ?