La chambre de commerce alerte sur les dégâts collatéraux des travaux du centre-ville
Les travaux du centre, s'ils sont souhaités par les acteurs économiques, se font à une telle vitesse qu'ils ont transformé l'hyper centre-ville en un dédale. Ces derniers s'en inquiètent.
La chambre de commerce alerte sur les dégâts collatéraux des travaux du centre-ville
Bienveillant mais ferme. Le courrier signé du président de la chambre de commerce et d’industrie Jean-Luc Chauvin et de son homologue de l’association Marseille centre a été envoyé le 11 octobre à la présidente de la métropole, au maire de Marseille et au préfet de police. C’est un avertissement clair : “Il apparaît indispensable d’encadrer ces travaux et d’accompagner les commerçants”, écrivent-ils.
Depuis six mois, la métropole sous l’impulsion de sa nouvelle patronne Martine Vassal a décidé de rénover à marche forcée l’hyper centre-ville autour du Vieux-port. “C’est important que tout soit fait en même temps, sur un délai assez court, expliquait-elle lors du lancement des travaux du centre-ville. Nous avons fait un choix, et ce n’est pas le tout voiture comme je l’entends en ce moment. […] Ce chantier doit permettre aux habitants de continuer à y habiter et aux commerçants de se développer.”
Depuis lors, une à une, les rues sont éventrées pour leur refaire une beauté. Guillaume Sicard, président de la fédération Marseille centre, pointe notamment “un vrai problème rue Paradis” qui n’a plus vocation à être une porte d’entrée du centre-ville dans le futur projet puisqu’elle servira essentiellement à guider les automobilistes vers le parking de la place Charles-De Gaulle. Pour l’heure, elle est habituée au bouchon et “on met trente minutes pour faire rue Paradis-Vieux-port”, note Guillaume Sicard.
Du mieux pour novembre ?
Au-delà, la question du timing, serré, inquiète : “On nous dit que fin novembre, beaucoup de choses iront mieux. Il ne faut pas que ça déborde car les commerçants ne peuvent pas passer une deuxième année de suite à côté de Noël”, argumente-t-on en haut lieu à la CCI. La référence est explicitée dans le courrier : “Les acteurs économiques qui ont subi, depuis novembre 2018, de lourdes pertes liées aux mouvements sociaux se trouvent aujourd’hui confrontés à un manque de trésorerie”. En attendant, le manque à gagner est tout de même compensé par la métropole mais cela ne suffit pas à dissiper les inquiétudes.
Comme Marsactu l’a souligné, la concertation a été réalisée pour la forme seulement alors que les travaux avaient déjà débuté. Un “calendrier électoral” dénonçait alors l’opposition. Un connaisseur du dossier abonde en ce sens : “Toutes ces inquiétudes, c’est parce qu’on a fait cela dans la précipitation avec des arrière-pensées électorales. La concertation a été négligé.” “Des travaux dans le centre-ville, ça marque vite les esprits”, consent-on aussi du côté de la chambre de commerce et d’industrie qui appelle depuis plusieurs années à une opération d’embellissement d’envergure dans le centre-ville.
Parkings gratuits à Noël
Face à ces questionnements, Martine Vassal a avancé une première réponse en conseil métropolitain. Pendant la période des fêtes, les parkings métropolitains seront comme l’an dernier gratuits les week-ends. A la métropole, on ajoute réfléchir à d’autres améliorations et notamment “une amélioration de la signalétique de la rue Paradis”.
Martine Vassal ou le maire Jean-Claude Gaudin n’ont en revanche rien dit sur la dernière préoccupation des acteurs économiques : les incivilités liées au nouveaux usages du centre-ville tel que le stationnement anarchique ou le non respect de la circulation régulée. “Nous agissons collectivement afin de transformer le centre-ville en une véritable vitrine du territoire : sans brigade dédiée avec des moyens suffisants, cela nous paraît difficilement atteignable”, expliquent les auteurs du courrier. Des actions qui relèvent de la compétence de la police municipale, que Martine Vassal veut, si elle est élue, pousser à 1450 agents.
Commentaires
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Pour le moment la vitrine du territoire n’est pas jolie ,jolie. En effet le décalage entre le discours de la métropole et ses résultats sont affligeants de longueur. Tout est commencé et rien n’est terminé. Ce chantier permanent voire perpétuel, effectivement pose problème aux commerçants, d’autant plus qu’ils ont encore en mémoire le souvenir douloureux du chantier du tram .
La gestation d’un projet à Marseille est toujours d’une durée affligeante , la faute aux entreprises ou celle de la métropole ? . Enfin rien de rassurant pour l’avenir si cette méthodologie de gestion est appliquée à Marseille . Si la CCI pensait trouver Superwoman avec Martine ils sont tombés plutôt sur miss “aujourd’hui peut être ou alors demain “.
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Et la réflexion sur un plan de circulation alternatif tenant compte des travaux et des nouveaux aménagements, c’est pour quand ?
Habitante du centre ville, je suis ravie de la piétonnisation de certains axes. Encore faudrait-il revoir le plan de circulation dans sa globalité ! Passer du nord au sud de la Canebière et du Vieux Port devient un vrai casse-tête, les rues sont coupées sans avertissement, le cours Lieutaud est impraticable, idem pour la place Jean Jaurès.
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Les commerçants me font bien rire. Ils seront les premiers à profiter à fond de l embellissement. Le beurre et l argent du beurre quoi.
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Oui sûrement , mais avouez que la rue St Fé avant et après le tram cela n’est plus tout à fait la même chose.
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A ce bazar général des travaux du centre ville, incontrôlés (croisements et superpositions des flux travaux/piétons), Belsunce, Lieutaud, Sakakini et Place Jean Jaurès (dont une grande partie devait être terminée pour la fin de l’été, on attend toujours !…) s’ajoutent les nombreuses rues condamnées par les “arrêtés de péril” (St Pierre, Curiol, Monte christo en circulation alternée et j’en passe) ! En tant que citoyen et habitant de cette ville, n’a t’on pas un droit inaliénable de circuler ? Toutes ces rues sont bloquées pour combien de temps ?
En ajoutant les rues en travaux et les rues condamnées, la circulation n’est plus possible dans cette ville !
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Bien d’accord avec vous. D’autant plus en ce qui concerne la Rue Monte Cristo où il n’y a pas d’expertise poussée à faire pr savoir quoi reconstruire. La mairie doit assigner le/les copropriétaires au plus vite et au pire faire réaliser les travaux à sa place avant de se retourner contre lui pour en exiger le paiement.
A la Plaine 2 accès sont condamnés depuis trop longtemps. Combien d’immeubles en ville sont étayés et ne sont pas traités pour autant ?
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Je remets en avant ici une contribution parue cet été dans l’Agora, dont le texte et les commentaires qui l’accompagnent me paraissent bien compléter cet article : https://marsactu.fr/agora/pietonnisation-du-centre-ville-derniere-mascarade-avant-municipales/
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