Jean-Noël Guérini donne "rendez-vous cellule 24 !"
Jean-Noël Guérini donne "rendez-vous cellule 24 !"
"Un joyeux Noël à tous ! Et puis si jamais… Rendez-vous cellule 24 !" C'est sur ces mots lancés à la cantonade que Jean-Noël Guérini quitte le salon d'honneur du conseil général. Pour la première fois de la matinée, il commente directement la récente levée de son immunité parlementaire et sa garde à vue imminente dans le cadre de l'enquête du juge Duchaîne. Jusque-là, sa seule déclaration face à la meute des journalistes a été classique : "Je réserve mes questions… pardon, mes réponses au juge".
Pourtant cette actualité judiciaire et les difficultés politiques qu'elle crée formaient la trame en filigrane de cette matinée consacrée à la signature par Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini de la convention de partenariat qui lie leurs collectivités pour trois ans. Dans l'attente des deux élus, le salon d'honneur bruisse des conversations d'une assistance fournie. Sont présents de nombreux élus de la majorité municipale peu habitués au vaisseau bleu. Çà et là, les sourires sont en coin. Ils sont ici dans l'antre de la "Bête".
La ministre déléguée aux personnes handicapées et à l'exclusion sociale, Marie-Arlette Carlotti est chez elle à l'hôtel du département. Elle passe d'un journaliste à l'autre en se posant clairement en première opposante. "C'est un immense gâchis. Il prend en otage l'institution et les excellents fonctionnaires qui y travaillent. Beaucoup sont perdus et pourtant, ils n'y sont pour rien dans ces histoires". On lui fait remarquer qu'il ne tient qu'à elle de mener la fronde au sein de son groupe politique. "Mais, vous savez, il tient les réunions de groupe le mercredi en même temps que le conseil des ministres et je ne peux donc pas y assister. Quand je lui ai fait la remarque, il m'a répondu que ce n'était pas une excuse. Je ne sais pas ce qu'il lui faut…"
Le président perd pied
Le brouhaha s'amplifie. Les deux principaux intéressés font leur entrée en multipliant poignées de mains et embrassades. En puissance invitante, le président entame le discours en multipliant les formules câlines à l'égard du maire "pour qui [il a] "un immense respect", car "nous savons tous l'immense défi que cela représente" de gérer la 2e ville de France. Le président Guérini entreprend alors de faire la liste des projets pour lesquels le conseil général fournit déjà une aide financière à Marseille. Et soudain, la machine se grippe. Jean-Noël Guérini commence à répéter en boucle des bribes de phrases, des chiffres et des formules de son discours. Comme si les lignes de son texte se mettaient à danser. Est-ce parce qu'en passant d'un visage à l'autre, son regard ne cesse de buter sur le grand sourire de Marie-Arlette Carlotti en train de chuchoter à l'oreille de la conseillère générale Jeanine Ecochard ou d'un journaliste de La Provence ? On ne sait.
Il reprend vite pied pour décliner les trois volets de son plan à 100 millions. "Le premier, qui représente 33 millions d'euros, porte sur la sécurité des biens et des personnes". Le second volet concerne les équipements sportifs de proximité. Le troisième tiers concerne "la protection et la valorisation du patrimoine" avec le renforcement de grands outils culturels "comme l'opéra ou le musée d'histoire". Ce dernier chantier recevra l'aide la plus urgente puisque la commission permanente du département de jeudi prochain votera 8 millions d'euros "pour ce seul musée".
Il en profite pour annoncer que le conseil général devrait également voter une aide directe du conseil général "au budget de fonctionnement" de l'opéra de Marseille. Une première dans la mandature des deux édiles avant de conclure : "quel plaisir de travailler avec vous".
L'oursin de Fanny
Jean-Claude Gaudin prend la parole à son tour. Et, en fin politique, multiplie les amabilités à l'égard du président tout en saisissant toutes les occasions de rappeler la présence de la ministre Carlotti dans la salle "qui fera sans doute plus pour Marseille que certains de nos amis qui étaient au gouvernement". Pour le reste, le maire s'attèle lui aussi à un inventaire du bien fait à la ville "où on a apporté de la vie, du mouvement" comme à la place de la Joliette "où les restaurants sont archi combles le midi". Et puis il remercie, pour cette aide "très importante" dans le cadre "de l'évolution extrêmement positive du partenariat entre nos deux institutions".
Sur la promesse d'une aide au budget de l'opéra il a rejoué le sketch de "Fanny qui se gratte avec un oursin" en rappelant que l'État ne verse que 400 000 euros sur un budget de 16 millions. "Vous n'aurez pas de mal à faire mieux". Avant de conclure, magnanime : "Être élu, ce n'est pas facile aujourd'hui. C'est être soupçonné, être critiqué, être vilipendé alors qu'on est au service des autres". On a échappé à "être élu, c'est être en garde à vue".
Commentaires
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C’est peut-être Alex, qui lui a conseillé la cellule 24.
Ce qui entre frère est tout à fait normal.
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bernardini viendra lui apporter du champagne…
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Pourquoi pas la cellule CG13 comme Cellule Guérini 13 ? Cela lui rappellerait de bons souvenirs….
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Il ne manquait que M.A. Carlotti dans ce panier de crabes ! Remarquez, pour durer en se grattant avec un oursin, il vaut mieux avoir la dure carapace d’un crabe que la douce peau des fesses de Fanny…
En conséquence, tout laisse croire que JNG ne fait pas partie de l’espèce pourvue de pinces acérées qui voit ses congénères se dévorer tôt ou tard entre eux, en se regardant sur le côté ! Celà renforce encore la sympathie que j’ai spontanément pour lui.
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“Noel au balcon, Guérini en prison”, proverbe bucorodhanien.
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Carlotti revisite la fable de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf. Ceux qui ont eu la mésaventure de la croiser récemment, vous dirons qu’elle ne passe plus le portes tellement son égo s’est gonflé d’autosatisfaction depuis la sortie du sondage.
Mais il faudrait peut-être qu’elle se mette au travail si elle veut tuer Mennucci et Caselli parce qu’elle est loin, très loin d’être au niveau et qu’il faut autre chose que des sourires et des trémoussements pour diriger une ville. Elle est vide de fond, vide de sens, ne porte aucun projet sinon des “anti-ceci” ou “anti-cela” de circonstances (puisqu’elle a longtemps été pour-ceci et pour-cela avant).
Pour Marseille et pour les Marseillais, c’est tout sauf Carlotti! Pitié
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un an après :
http://www.leravi.org/spip.php?article1675
PS : avez vous des nouvelles du juge Duchaine ?? Car lui il a fait son boulot, pourquoi ça ne suit pas derrière …?…La fin du clientélisme gênerait-il autant de décideurs que ça ?
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