J'ai déjeuné sur le Titanic avec Jean-Noël Guérini. Et l'orchestre continuait à jouer.

 » des questions, des questions vous avez des questions, hein allez-y je vais répondre, je suis en forme, allez Mesdames et Messieurs les journalistes…« . Ben non, à Jean-Noël, des questions plus personne n’a vraiment envie de lui en poser. On connait déjà les réponses  » je suis une fois, 10 fois, 100 fois, 1 million de fois innocent« ,  » je ne démissionnerai pas, au nom de quoi je démissionnerai« ,  » on m’en veut parce que je viens d’un milieu modeste, je suis autodidacte et corse »  » la justice est instrumentalisée« . On a déjà vu le film, on n’est pas chez Dechavane.

Jean-Noël Guérini régalait hier une centaine de journalistes pour ses voeux à la presse au siège du Conseil Général, au paquebot bleu. Un déjeuner assis  » brochette de gambas rôties et flambée sur son lit de salade verte à l’huile d’olive, pain grillé et rouille safranée pour démarrer puis « un coquelet rôti ( le gang des rôtisseurs aux épices, bouquet de légumes , semoule fine et jus acidulé », et double peine au dessert avec « un mille feuilles croustillant à la vanille bourbon, cerises amarena et crème glacée et en pousse café une galette/ brioche des rois« . Le tout arrosé d’un cassis blanc et d’un côte de provence rouge ou rosé. Et ouais, on fait pas des métiers faciles . On vous aurait bien fait gagner notre petit cadeau comme aux voeux de Michel Vauzelle, mais pas de bakchich cette année. On a donc bien mangé, heureusement parce que sur le reste on s’est ennuyé ferme. Récit.

Comme à un mariage les journalistes étaient placés par l’impeccable service du protocole du CG à une des dizaines de tables disposées dans l’immense hall kremlinois, chacune présidée par un couple de conseillers généraux. A notre table c’est Danièle Garcia maire d’Auriol, et Michel Amiel vice-président à la santé au CG et maire des Pennes-Mirabeau qui jouaient les GO. Quelques uns de leus collègues avaient eux choisi la politique de la chaise vide. Marie-Arlette Carlotti, Jeannine Ecochard, Michel Pezet, les opposants officiels au régime, pas de quoi non plus faire un quarteron, même si les absences de René Raimondi, Michel Tonon où Loic Gachon ont aussi été remarquées. Ces 3 derniers avaient sans doute un mot d’excuse, le 18 brumaire est loin. Pour l’opposition, le toujours-sur-la-photo Maurice Di Nocera était aussi de la noce.

Alors que ça commençait à bailler , le président Guérini est arrivé dans la salle de bal, flanqué de Christophe Masse, dont la rumeur le désigne comme un possible dauphin, si jamais JNG était un jour empêché. Enfin cette rumeur c’est surtout lui qui y croit. Magnéto Esther :

Pour le discours, que vous pouvez retrouver en intégralité ici , rien donc de bien neuf, avec néanmoins une conclusion très personnelle, son troisième voeux, qui laisse penser que JNG s’attend de nouveau à une année très, très difficile :

Après donc ce beau discours, on a pu attaquer les ( un peu fades) gambas, et JNG , depuis la table des mariés, a répondu à quelques questions, notamment de journalistes de La Provence, sous l’oeil attentif de leur bientôt franco-belge patron, en bonne place à la table d’honneur. JNG a essayé de donner le change, de faire comme si de rien n’était.Comme si il était toujours le deus ex machina du ps local. The show must go on. Mais personne n’y croit plus vraiment. Va t’il soutenir Lisette Narducci la dissidente putative qui souhaite se présenter contre Patrick Mennucci le candidat officiel du PS ? Même si JNG regrette que « ce soient les parisiens et non les militants locaux qui aient désigné les candidats  » la faute à qui ? – on a compris à sa réponse qu’il ne ferait rien contre « les règles du parti« , et même si « Lisette n’a pas moins de qualité ni de mérite que le candidat désigné« . Si la maire du 2,3 y va ce sera donc à ses risques et périls.

Même tarif pour Rebia Benarouia, un autre guériniste, qui rêve d’aller faire dissidence contre le député sortant Henri Jibrayel, lui aussi récemment reconduit par Solfé. Même si Jib, présent lui aussi au déjeuner car VP du CG, a faillit quitter la salle de bal entre les gambas et le coquelet, trouvant aussi maigre le soutien de JNG que les cuisses du gallinacé , mais vite ramené à la raison par les spin-doctor du président,  JNG ne fera rien qui puisse embarrasser Solférino. Il va surtout chercher à se faire oublier dans les mois qui viennent, pendant les législatives mais aussi pendant les présidentielles . Il ira à la pêche à Planier quand Francois Hollande débarquera sur le Vieux Port :

ll en a profité en désormais bon élève socialiste  » je suis né socialiste et je mourrai socialiste » pour donner quelques leçons de morale au procureur Arnaud Montebourg :

Et au moment de la brioche des rois, ce grand superstitieux, qui n’avait surement pas choisi au hasard cette date du vendredi 13 janvier pour ses voeux à la presse, a eu une très belle fève. Eric Bertrand, fonctionnaire au conseil général en charge des maisons de retraites, et qui était en garde à vue depuis 24 heures, venait de ressortir libre, sans aucune charge contre lui, ce que JNG s’est  fait une joie d’annoncer en direct live à l’heure du digo. Du coup , et ce fût un peu le seul moment un peu plus croustillant que les 1000 feuilles, JNG a réclamé que la justice s’intéresse plus aux récentes déclarations de Jean-Marc Nabitz, révélées par le Canard Enchaîné et la Tribune de Genève et où Nabitz balance pas mal aussi sur Gaudin au sujet de l’incinérateur :

Alors qu’une certaine langueur envahissait l’immense salle de bal, que les journalistes et les conseillers généraux quittaient le paquebot bleu, ne souhaitant pas trop s’attarder, on apercevait par les immenses hublots du paquebot bleu, depuis l’avenue Saint-Just, se rapprocher le sommet des premiers icebergs.

A nos lecteurs :  ce papier a été terminé et programmé avant l’accident du Costa Concordia. Un télescopage bien involontai
re mais néanmoins malheureux.