Immeuble évacué à Martigues : “le risque d’un effondrement soudain se réduit”

Actualité
le 15 Sep 2023
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Après l'évacuation en urgence ce week-end de deux bâtiments d'une résidence HLM à Martigues et l'annonce d'un risque d'effondrement imminent ce mercredi, la situation semble aujourd'hui stabilisée. Le bailleur social 13 Habitat entreprend des travaux de confortement et envisage un possible déménagement des affaires des locataires. Sans pour autant s'avancer sur une date.

Les bâtiments K et M de la résidence 13 Habitat sont entourés d
Les bâtiments K et M de la résidence 13 Habitat sont entourés d'un périmètre de sécurité depuis leur évacuation. (Photo : VA)

Les bâtiments K et M de la résidence 13 Habitat sont entourés d'un périmètre de sécurité depuis leur évacuation. (Photo : VA)

Après plusieurs jours de panique et la crainte d’un effondrement mercredi, la situation semble se stabiliser au sein de la résidence Notre-Dame-des-Marins à Martigues. Dans la nuit du 9 au 10 septembre, deux bâtiments ont dû y être évacués en urgence. Si l’éventualité d’un effondrement soudain du bâtiment K ne peut être complétement écartée, la Ville et le bailleur social, 13 habitat, espèrent pouvoir mettre en place une gestion plus maîtrisée. Avec, dans l’idéal, une stabilisation des sols, un désamiantage et une déconstruction qui pourrait prendre entre trois et six mois.

Le sujet a animé une grande partie du conseil municipal qui se tenait ce jeudi soir. Des questions restent cependant en suspens. Marsactu fait le point.

L’immeuble évacué peut-il encore s’effondrer ?

“Personne ne le sait”. C’est ce que répond le service communication de la mairie de Martigues quand on lui pose la question, renvoyant la balle au bailleur. Mais si le risque zéro n’existe pas, le maire de Martigues se veut pourtant rassurant. “Le risque se réduit, la démolition en urgence n’est plus d’actualité. Le désamiantage, puis la déconstruction est plus réaliste, c’est ce qui devrait arriver”, a déclaré Gaby Charroux (PCF) lors du conseil municipal ce jeudi soir. La veille, ses services avançaient encore un “risque d’effondrement imminent”.

Images prises par des locataires du bâtiment K avant l’évacuation. (Photo : DR)

Contacté par Marsactu, le directeur général de 13 habitat n’a pas souhaité se prononcer sur cette question. Mais dans un communiqué envoyé jeudi en milieu de journée, le bailleur social adopte également un ton plus rassurant que dans les informations diffusées la veille. “Une équipe est à l’œuvre depuis ce mercredi matin au pied de l’immeuble. Elle injecte du béton dans le sol, sous les fondations, pour compenser d’éventuels vides. […] Une fois les vides comblés par le béton, le sol sera stabilisé”, peut-on lire dans le communiqué en question. Plus précisément, ce travail de stabilisation des sols devrait véritablement commencer ce vendredi, après une phase préparatoire.

Si malgré les travaux l’immeuble s’effondre, que se passera-t-il ?

L’option d’un effondrement non maîtrisé a été étudié par les experts missionnées par la Ville de Martigues et le bailleur. Si l’on s’en réfère à l’arrêté qui acte le périmètre de sécurité, les zones qui pourront être impactées dans ce cas se situent en contrebas, au sud du bâtiment, soit du côté de l’avenue Francis-Turcan, bloquée depuis ce week-end. Mais également à l’est et l’ouest de l’édifice, où se situent des parkings.

Périmètre de sauvegarde contenu dans l’arrêté pris par la Ville de Martigues le 11 septembre 2023.

Dans cette éventualité – aujourd’hui la moins probable – se poserait la question de l’amiante, présente dans l’immeuble. “De l’amiante est présente dans la colle et les joints de carrelage, elle n’est donc pas volatile, en tout cas pas maintenant. Mais si un effondrement spontané se produit, alors un envol est possible”, a détaillé le maire. Sollicité par Marsactu, l’adjoint à la sécurité de la Ville de Martigues n’a pas souhaité répondre à nos questions à ce sujet.

Pourquoi les bâtiments voisins n’ont pas été évacués ?

“Malheureusement, nous ne sommes pas concernés”, déplorait jeudi un habitant du bâtiment L, qui se situe à quelques mètres de la barre évacuée, tandis que d’autres, inquiets, faisaient quand même leur valise. Les bâtiments autour des bâtiments K et M ne font en effet pas partie du périmètre de sécurité.

“Si le bâtiment s’effondre, ce sera dans le sens de la pente”, expliquait mercredi à Marsactu le directeur de 13 Habitat. Ce dernier attendait cependant des “levées de doute complémentaires” concernant les bâtiments hors périmètre. La mairie de Martigues s’est elle aussi dite en attente de ces expertises.

Les locataires pourront-ils récupérer leurs affaires ?

C’est ce qu’envisage 13 habitat, une fois les travaux de stabilisation des sols réalisés. Selon le maire de Martigues, ce déménagement des biens personnels pourrait avoir lieu après la première phase, la stabilisation des sols, à partir du 19 septembre. Ou de la deuxième, le désamiantage, une semaine plus tard. Cela ne concernera que la récupération des biens les plus précieux et peu encombrants. “Il ne s’agit pas de déménager tous les meubles”, a nuancé Gaby Charroux durant le conseil municipal.

Quel avenir pour les locataires délogés ?

Depuis dimanche, les services de 13 Habitat proposent des solutions de relogement aux 45 familles (soit 150 personnes) délogées. À ce jour, 23 ont accepté ces solutions de relogement pérennes. De premières aides ont par ailleurs été annoncées : pour “le mobilier, l’électroménager et le linge de première nécessité” un fonds abondé par la Ville de Martigues et 13 habitat octroiera, “en lien avec un distributeur”, 2000 euros par personne seule et 2500 euros par couple, avec 500 euros par personne supplémentaire dans le foyer. Le département, tutelle du bailleur, a aussi prévu de verser 100 000 euros à répartir entre les 45 foyers.

De quoi rassurer les habitants ? “Pas vraiment. Nous sommes traumatisés. C’est toute notre vie que l’on vient de perdre et cet événement restera à jamais gravée”, déplore une habitante venue assister au conseil municipal ce jeudi soir.

Où en est-on dans la recherche des causes du sinistre ?

“Il pourrait être consécutif à des épisodes de sécheresse, je dis bien « pourrait »”, a insisté Gaby Charroux lors du conseil municipal. La Ville se dit toujours dans l’attente des conclusions des experts du tribunal administratif sur ce point. De son côté, le bailleur utilise également le conditionnel. “Le phénomène aurait été provoqué par les fortes chaleurs et la sécheresse de ces dernières années”, écrit-il dans son communiqué.

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Commentaires

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  1. petitvelo petitvelo

    Même si on a pas de date, on dirait que le dossier avance vite pour sa catégorie.

    Signaler

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