"Il n'est pas question que nos impôts locaux soient décidés par la métropole"

À la une
le 23 Mai 2014
11

La fronde des maires ne faiblit pas. Au contraire, elle se renforce. Le 17 mai dernier, l'union des maires des Bouches-du-Rhône tenait son assemblée générale pour désigner un successeur à Roland Darrouzès, le maire de Lamanon. Sans réelle surprise, c'est le maire sans étiquette de Mimet, réélu au 1er tour pour un 3e mandat, Georges Cristiani qui en est devenu le président. Une élection triomphale puisque "sur les 119 maires du département, 102 étaient présents et 100 ont porté leur suffrage sur ma candidature", se félicite celui qui est depuis plus d'un an l'une des figures du combat pour une autre métropole.

Invité sur le plateau de Marsactu, il souligne le rôle joué par cette lutte dans son accession à ce poste. "Les maires des Bouches-du-Rhône se sont reconnus dans ce combat et ma candidature, y compris le maire de Marseille". En effet, Jean-Claude Gaudin était présent tout comme le président du conseil général, Jean-Noël Guérini. Si l'élection municipale les a réunis autour de l'alliance de second tour avec Lisette Narducci, la métropole était jusque à présent une claire ligne de fracture entre les deux hommes. Le nouveau président de la Force du 13 soutenait ardemment le combat des maires tandis que Jean-Claude Gaudin soutenait la création de la métropole sans adhérer à la méthode choisie par le gouvernement. 

Avec un paysage municipal passé au bleu UMP dans le département, le patron de l'UMP au Sénat veut être en première ligne dans les négociations qui vont s'engager avec l'Etat pour établir quelle sera la métropole qui verra le jour en janvier 2016. "Or, les nouvelles équipes municipales élues en mars dernier ont conservé la même ligne politique que les précédentes", note Georges Cristiani. Cela prouve bien que ce combat a fait basculer toutes les frontières politiques. Nous ne sommes pas dans un combat politicien mais dans un combat de territoire". 

"Le conseil général et la commune existent depuis 225 ans"

Désormais la bataille va changer d'arène. A l'automne, en réponse à leur demande, Jean-Marc Ayrault a créé un conseil paritaire territorial de projet associé à la mission de préfiguration du préfet Théry. Présidée par le préfet de région Michel Cadot, cette instance constituée à parité de maires et de représentants de l'Etat va devoir préciser le contenu effectif de la future collectivité en terme de gouvernance, de compétences et de fiscalité. C'est d'ailleurs cette dernière thématique qui arrive tout en haut de la feuille de route de l'union des maires. "La fiscalité est l'essentiel du projet. Il n'est pas question que nos impôts locaux soient décidés par une machine administrative comme la métropole". Sur l'urbanisme comme sur le transfert des personnels, les partisans d'une autre métropole campent sur leur position.

Or, du côté du gouvernement, la négociation sur la métropole se fera en même temps que les débats parlementaires autour de la nouvelle réforme territoriale annoncée par le chef de l'Etat. Or, le contenu de la future métropole dépendra en partie des transferts annoncés des compétences des départements. "Le couple conseil général/commune existe depuis 225 ans, note Cristiani avant d'enfoncer le clou : Pourquoi les bouleversements seraient porteurs d'efficacité ?"

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Electeur du 8e Electeur du 8e

    “Le couple conseil général/commune existe depuis 225 ans.” La machine à vapeur existe depuis 245 ans, pourquoi dirait-on que le moteur électrique ou le moteur à combustion interne sont plus efficaces ?

    Avec un tel argument, on peut encourager l’utilisation du cheval au détriment de la bagnole !

    Signaler
  2. Anonyme Anonyme

    On a deux exemples ce we des dysfonctionnements du centralisme.
    Le vote du peuple et les abstentions qui ne veulent pas de la technocratie ,du centralisme et de l irresponsabilité de Bruxelles.
    Le BSN géré par une structure communautaire est l exemple de la capacité à n être pas bon et dans l irresponsabilité.
    Je ne peux pas oublier de rappeler les wagons SNCF et notre incapacité à connaître qui s est trompé.
    On veut de la proximité,de la responsabilité,du courage,de l humain,le reste c est des impôts,des fonctionnaires,des bureaux d études,des cellules de crises,le tout expliqué avec bon sens et arguments.

    Signaler
  3. MG MG

    @Anonyme : merci pour cet appel au bon sens ! Mieux vaut continuer à agir plus ou moins efficacement chacun de notre coté que de laisser nos pouvoirs et notre fric à la mafia marseillaise !!

    @Electeur du 8è : “Avec un tel argument, on peut encourager l’utilisation du cheval au détriment de la bagnole !”

    L’avantage du cheval, c’est qu’il n’a pas besoin de pétrole ni d’électricité pour fonctionner !!

    NON A L’EMPIRE COLONIAL MARSEILLAIS !!

    Signaler
  4. Paryn Paryn

    Evidemment, sous l’argumentaire de défense des citoyens de leurs colmmunes, tout à fait légitime, une bonne digression afin de préserver leurs avantages et intérêts, ainsi que leurs affidés. Défendre cette institution obsolète qu’est le département est le reflet de ces arrières pensées. Pourtant la métropole est l’avenir économique et géopolitique, que cela plaise ou non. En revanche amender et modifier une partie du projet est faisable, bien entendu.

    Signaler
  5. Marseil Marseil

    La métropole n’a de sens que si elle va de pair avec la dissolution des mairies … Et probablement des maires….

    Signaler
  6. Marseil Marseil

    La métropole n’a de sens que si elle va de pair avec la dissolution des mairies … Et probablement des maires….

    Signaler
  7. Toine Toine

    Pendant que le chômage grimpe chez nous et que nos élus restent les bras croisés mais vent debout contre la métropole, d’autres maires ailleurs en France travaillent main dans main pour rendre leur territoire plus compétitif: http://www.20minutes.fr/nantes/1386277-quatre-maires-fusion

    On a des élus en dessous de tout! Quand vont-ils entrer dans le 21eme siècle et comprendre que faire bande à part ne peut que niveler ce territoire par le bas alors que nous sommes en compétition avec d’autres métropoles pour accueillir des investissements.

    Rester chacun dans son coin et voir des maires refuser obstinément toute alliance par la simple peur de perdre leur petite pension de fonctionnaire, c’est voir le chômage grimper dans tous les EPCI et notre territoire mourir!!! Encore une fois, c’est la population de l’aire urbaine marseillaise qui en paiera les frais!

    OUI A LA M%ETROPOLE et VITE!!!

    Signaler
  8. mimetain mimetain

    A Mimet Georges Cristiani a tout détruit en 2 mandats.
    Une belle cité dortoir sans vie, avec des caméras… du mitage, des lotissements cloturés, de moins en moins d’activité sportive, etc…

    si c’est lui le chef de file, je préfère encore la métropole…

    Signaler
  9. Electeur du 8e Electeur du 8e

    J’aime bien le titre de “une” du Canard Enchaîné cette semaine : “Le FN en tête dans 71 départements, c’est bien la preuve qu’il faut les supprimer !”

    Signaler
  10. Citoyen de L'Estaque Citoyen de L'Estaque

    A @NICO 71.L’amour rend aveugle.
    Constat : Le centre ancien de Mimet a perdu tous ses commerces depuis belle lurette, seul résiste, reculé et invisible, le restaurant historique du Grand Puech.Quant au devenir de la Poste il serait incertain, parait-il… En promenade, c’est vrai, vous ne risquez pas de vous faire bousculer. C’est un centre ville fantôme. A part, le garde-champêtre,sympathique au demeurant, vous ne rencontrez personne! On cherche les infrastructures… Vous ne pouvez même pas boire un verre ou trouver un endroit pour poser votre sac. Renseignements pris auprès des autochtones, les principaux cœurs villageois de cette petite commune se sont désormais accrochés aux communes riveraines, de Gardanne(Les Moulières), Gréasque (la Diote) ou de Saint Savournin.(Les Rampauds ).Aussi, cette commune par l’éclatement de ses bassins de vie sur son territoire, qui a favorisé l’étalement urbain et le mitage, est l’archétype, en termes d’urbanisation, des communes qui consomment anormalement l’espace.
    Pour redynamiser son centre historique,la métropole pourra lui offrir les moyens, qu’elle n’a pas, pour une réouverture touristique de la route du Col de Notre Dame des Anges, afin de la sortir de son isolement, en la reliant avec le bassin versant d’Allauch? Qu’en pense le nouveau président des maires des Bouches-du-Rhône ?

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire