"Il est temps d'arrêter cet étalement urbain mortifère"

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le 10 Oct 2014
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"Il est temps d'arrêter cet étalement urbain mortifère"
"Il est temps d'arrêter cet étalement urbain mortifère"

"Il est temps d'arrêter cet étalement urbain mortifère"

Après quatre mois de débats numériques, via un site Internet dédié où ont été déposées une centaine de contributions, l'ordre des architectes fera la synthèse de ses universités d'été, le 16 octobre au Silo. Le thème de la première table ronde "Habiter la métropole" renvoie directement à un débat d'actualité. Et le président régional de l'ordre Jean-Paul Cassulo, se positionne favorablement à une vision large, métropolitaine :

Il y a un intérêt à regarder du plus haut possible, vu d'avion, travailler sur le territoire avec des schémas. Mais aussi à travailler à petite échelle, proche des habitants.

Il se félicite qu'on "glisse de plus en plus vers un urbanisme de projets" par opposition à un cadre simplement normatif, "de règles qui écrasent tout". Il regrette en revanche que perdure "une image assez dégradée du logement social" avec "certains maires qui s'en défient car ils pensent qu'il va y avoir une sanction électorale". On pense ici à Maryse Joissains, maire UMP d'Aix-en-Provence et sa dénonciation de la "métropole des promoteurs marseillais" et leurs inévitables "barres d'immeubles".

Or, Jean-Paul Cassulo défend la vision d'"une ville plutôt faite dans la mixité et non dans l'isolement des fonctions [logements, bureaux, commerces, etc -ndlr]. Une ville dense et donc économe en énergie, avec des transports limités au maximum et où la nature interpénètre la ville."

Il faut construire sur le construit, préserver et sanctuariser les zones de campagne qui sont des paysages magnifiques. La clé c'est de limiter l'étalement urbain qui a massacré les paysages avec des lotissements qui ont été tartinés. Il est temps d'arrêter ce système qui est mortifère.

Avant de quitter nos locaux, il reconnaît avoir encore du travail tant cette vision est contredite dans les faits, avec un étalement urbain toujours vivace et une tendance aux résidences fermées.

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Commentaires

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  1. Hervé Hervé

    Heureux de cette prise de position intelligente, généreuse et qui apparaît comme une solution de développement durable.

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  2. JO JO

    surtout arreter de traquer les moindres espaces de verdure pour construire des lotissements tous identiques et sans ames, stop au bétonnage anarchique

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  3. Anonyme Anonyme

    …Et allez, densifions, entassons de plus en plus de gens sur ddes espaces de plus en plus réduits, ça par contre ce n’est pas mortifère…Et au passage cela mettra du baume au coeur de toute cette école qui a pondu les délirantes cités dites “soviétiques” : “dites” car en fait elles n’avaient rien de soviétique, mais étaient en grande partie issue d’une école bien française : voir le réaménagement en cours de Detroit, où l’on s’attache en tout premier lieu à détruire ces cités, nommés “françaises”, et pas issues du méchant diable rouge, pourtant si chéri sous ces latitudes..
    ET HOP, de joiles zones vertes, des PNR comme s’il en pleuvait, d’où l’homme sera exclu.
    Il vivra entassé dans des ensembles urbains cauchemardesques et, le week-end, pourra aller admirer, sous la surveillance d’un guide, ce qu’est la nature sauvage…
    Dans les espces préservés il y aura des ours, des loups, etc…qui devront montrer pate blanches et carnet de veccinations s’ils veulent sortir…Que tout ça va être chouette, quelle belle place on va redonner à chacun…CA, c’est du vivre ensemble…
    Je ne demande pas que les criminels aux commandes de ‘l”urbanisme” depuis le siècle dernier rendent des comptes, ‘faut pas rêver, mais quand même…
    Enfin bon, à écouter ce monsieur ce n’est pas demain qu’on parlera du fond du problème : nous sommes trop nombreux, la stratégie du “croissez et multipliez-vous” comme des criquets n’est pas viable.
    Mais bon, il paraît qu’à l’ENA la doxa est : “une nation forte a une démographie forte”.
    Si ce sont les urbanistes qui le disent, alors…

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  4. JL41 JL41

    En gros, il faut des architectes et des services d’urbanisme plus doués, ainsi que des consultations plus exigeantes. Et pas de passe-droits ! C’est ce que réclame « construire sur le construit ». Il faut mieux insérer les nouvelles constructions dans leur contexte, ce qui n’exclut pas des ruptures, comme celle du paquebot de Ricciotti : http://www.marsactu.fr/archi-et-urbanisme/larchitecte-la-mosquee-et-les-hlm-paquebot-31034.html
    Sanctuariser les zones de campagne qui embellissent la ville et nous permettent de respirer, au propre comme au figuré. Il faut humaniser cet objectif technocratique de densifier partout où c’est possible. Au final, la marge de manœuvre paraît faible, mais il faut l’exploiter à fond et sur tous les plans. Avec de l’intelligence et du goût. On découvre parfois du petit collectif groupé, avec petits jardins ou balcons et terrasses plantés, respectant l’intimité des habitants rassemblés. Il y a des attentes qu’on ne peut éluder, sauf de retomber dans l’étalement anarchique qu’on n’a pas su éviter dans les Bouches-du-Rhône et qui détourne les gens qui en ont les moyens, vers les zones constructibles proches du Gard ou du Var, ou le mitage des zones agricoles du nord du département. L’urbanisme doit donner envie de parler avec ses voisins, pas de les fuir.
    Un exemple de densification discutable. A l’angle du bd Montolivet et de la rue de la Boucle se trouve la jolie petite église de « L’immaculée conception », un signe paisible dans le quartier. D’une large ouverture à côté de cette église on pouvait voir la mer. La modeste église s’offrait dans toute sa beauté. Les gens du quartier et les promeneurs faisaient toujours halte à cet endroit magique. On y a planté un énorme immeuble de rapport, qui culmine à R+7, « Cap à l’Ouest », qui écrase tout son environnement et bouche maintenant la perspective. Dans quelles conditions le permis de construire a-t-il été accordé ?

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  5. Thierry5413 Thierry5413

    Marseille est une ville qui s’est construite sur le bâti existant. Puis les 111 noyaux villageois ont figé le paysage dans un idéal nature et Provence que l’on retrouve dans nos lotissements qui mitent le paysage et qui annihilent toute vision urbanistique. Enfin dans l’urgence, il a bien fallu faire des choses et on a relié les vallées en plantant les barres sur les collines et en construisant une ligne de fortification urbanistique et sociale. Salauds de pauvres, ils ont la vue sur mer et nous privent de notre rêve de faux mas. Ah oui les bastides, idéal du retour à la terre et à la famille ont fini en ruine ou en bâtiments publics comme la Mairie du 13 14ème arrondissement. Bien entendu tout cela sera repris dans le schéma de développement de la Métropole et l’absence de réflexion d’ensemble sur le projet économique, social et urbanistique du fait de la multitude de structures, de comités théodules qui justifient indemnités et prébendes. Allez courage dans 200 ans la montée des mers remettra les pendules à l’heure et les cités seront les marinas de luxe convoitées par les exilés climatiques de toute la mare nostrum

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  6. b b

    Si on veut lutter contre l’étalement urbain c’est sur les plu et les pos qu’il faut se pencher. Le phénomène n’est que le résultat du texte

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  7. Anonyme Anonyme

    Chers architectes qui trouvent normal d’entasser les citoyens lambda dans des cages à lapins mais qui eux vivent généralement dans de superbes villas. Peut-être faudrait il les obliger à vivre dans leurs propres construction, ça leur donnerait une idée de ce que c’est de vivre dans des barres d’immeubles, les uns sur les autres, à subir au quotidien les nuisances sonores, olfactives et autres…A Marseille construire de la ville sur la ville cela veut dire bâtir un immeuble de 10 étages là où il y avait un entrepôt sans tenir comte ni de la circulation, ni des besoins des futurs habitants(écoles, stationnement, crèches, espaces verts, prise en charge des seniors…). On en a un bel exemple rue de Verdun (13005) ou un garage va être remplacé par un immeuble de 8 étages alors que le quartier est déjà plus que saturé. Et à un jet de pierre un autre immeuble va remplacer la salle paroissiale de St Michel : adieu jardin, rasés les platanes, le béton bouffe tout. Pour la plus grande joie de nos élus et de leurs copains dont certains défiscalisent à tour de bras.

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  8. Cricket Cricket

    @ Marco : la personne à qui vous répondez avait pris un peu trop de hauteur de vue dans l’abord de la problématique, vous faîtes bien de ramener l’analyse à ras du sol.
    Juste un point, à propos de la surpopulation et des capacités infinies de la planète pour nous nourrir et, SURTOUT, des brillantissimes résultats des agronomes formées aux mêmes écoles de pensées de nos brillants urbanistes :
    JAMAIS il n’y a eu autant de gens mal nourris dans le monde, que ce soit dans les pays “pauvres” (ceux que l’on avait précisément vocation à mieux nourrir)ou dans les pays riches (voir les rapports “sérieux” sur l’explosion de l’obésité infantile et autres diabètes gras).
    Y’a pas à dire, c’est un succès, continuons à fond, notre modèle de société est décidément parfait.

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  9. Anonyme Anonyme

    “…et où la nature interpénètre la ville….” quel beau programme. Allez donc en parler aux grands arbres vénérables du jardin Longchamp qui viennent d’être sacrifiés sur l’autel du tout bagnole. Bientôt à la place d’un jardin aux arbres centenaires nous aurons un beau parking et trois plantes en pot : belle interpénétration de la bêtise et de l’appât du gain dans le dernier espace vert du centre ville.

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  10. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Mais alors que la maîtrise de “l’étalement urbain mortifère” est une nécessité économique, sociale et environnementale, nos petits maires exigent de garder la maîtrise des plans locaux d’urbanisme à l’échelon communal. Ce qui leur permettra de continuer d’aménager leurs petites zones pavillonnaires chacun dans son coin sans vue d’ensemble.

    Le bétonnage du paysage et ses coûts externes (omniprésence de la bagnole, surdimensionnement des réseaux routiers et des parkings, extension des infrastructures et services collectifs – égouts, éclairage et entretien de la voirie, ramassage des ordures, etc.) ont encore un bel avenir !

    Pour prolonger la réflexion sur ce sujet, un guide bien fait qui donne des pistes pour tenter de concilier préservation de la biodiversité et construction collective – autrement dit (ré)concilier la nature et la ville : http://www.biodiversiteetbati.fr/sommaire.htm

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  11. JL41 JL41

    « Nos petits maires exigent de garder la maîtrise des plans locaux d’urbanisme à l’échelon communal. Ce qui leur permettra de continuer d’aménager leurs petites zones pavillonnaires chacun dans son coin sans vue d’ensemble », c’est bien une question qu’on peut se poser, je suis d’accord avec vous, Electeur du 8è. Mais les maires du département n’étaient-ils pas conseillés par le CAUE, un des diverticules du Conseil général ?
    Je ressens le « geste architectural » du parallélépipède genre« pays de l’Est » avec verdure au bout de votre lien, comme un empilement un peu oppressant. Mais je verrais bien la DIREN et le CAUE dans ce bâtiment.
    Pourquoi pas un peu de poésie, Hundertwasser a une certaine antériorité sur le sujet : http://floraurbana.blogspot.fr/2012/03/friedensreich-hundertwasser.html

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  12. Trésorier Trésorier

    Je suis 100% d’accord avec les propos de ce monsieur. l’étalement urbain, le tout pavillonnaire c’est l’anti ville, une consommation inadmissible de la ressources collective (finances, paysages, inondations, réseaux,…) et une destruction du paysage. C’est je m’approprie et je dégrade un paysage à mon profit aux dépends du collectif.

    La métropole marseillaise doit disposer de tout le pouvoir urbanistique. Les maires ont trop enlaidit la France et trop croqué en dessous de table.

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  13. Marius Marius

    L’un des très graves problèmes de Marseille est qu’il n’y a jamais eu de vrai projet, de vue d’ensemble.
    Les élus successifs ont signé des permis de construire par adjonctions successives, n’importe comment, un lotissement après l’autre, un grand immeuble après l’autre, en ne prévoyant presque jamais la voirie et les transports nécessaires, dont on rajoute un petit morceau après coup.
    Et ça continue.

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