Grèce : un ex-ministre des Finances et une manif à Marseille

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par Hugo Lara
le 20 Fév 2012
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Grèce : un ex-ministre des Finances et une manif à Marseille
Grèce : un ex-ministre des Finances et une manif à Marseille

Grèce : un ex-ministre des Finances et une manif à Marseille

Athènes s'est une nouvelle fois retrouvée en état de siège dimanche, après le vote d'un nouveau plan d'austérité par l'assemblée.

L'approbation de ce nouvel ensemble de mesures était la condition indispensable pour le déblocage d'une aide de 130 milliards d'euros par l'Eurogroupe et l'effacement de 100 milliards d'euros de dettes auprès des banques.

Les Grecs, déjà asphyxiés par de précédents plans de sauvetage, vont devoir se serrer d'avantage la ceinture avec l'arrivée d'une vague de mesures qui prévoit notamment la baisse de 22% du salaire minimum. Un SMIC grec déjà très bas, à moins de 600 euros bruts mensuels. A cela, il faut ajouter une diminution des pensions de retraites et la suppression de 15 000 postes dans le public.

"Cette approche doit cesser"

L'annonce à eu l'effet d'une bombe dans les rues de la capitale hellénique où 100 000 personnes ont manifestés. De violents heurts ont éclatés entre des groupes de protestataires et les 3000 policiers  chargés de sécuriser le parlement. Dimanche soir, le bilan était de six blessés et dix bâtiments incendiés par des jets de cocktails molotovs.

La zone Euro est une grande famille. Et la famille n'est pas faite que pour la punition mais aussi pour l'entraide, la solidarité

C'est l'ancien ministre grec des finances Nikos Christodoulakis, au pouvoir lors de l'entrée du pays dans la zone euro, qui le souligne. Celui qui dirigeait aussi à l'époque l'Eurogroupe – le conseil des ministres de l'Economie des 15 Etats qui ont adopté la monnaire unique – était vendredi dans la cité phocéenne pour l'inauguration de l'école Aix-Marseille School of Economics.

Faut-il sortir de l'euro ? Quelles alternatives à l'austérité, que pense-t-il de la réponse européenne ? La Banque centrale européenne (BCE) peut-elle jouer un rôle plus important, en devenant le prêteur en dernier ressort (c'est-à-dire un soutien direct) des États ? Interview.

 

 

Un audit citoyen sur la dette française

La question de la dette grecque a fait écho à Marseille, où 250 personnes – selon la préfecture – se sont rassemblées samedi en soutien au peuple hellénique. Le cortège, auquel plusieurs partis de gauche ont pris part, a parcouru le demi-kilomètre qui sépare le Vieux-Port du consulat grec.

La veille, le collectif pour un audit citoyen de la dette publique des Bouches-du-Rhône ouvrait sa première conférence. Mais plus qu'une simple réunion, le meeting organisé vendredi au Théâtre Toursky a sonné comme un pamphlet. Le rendez-vous a rassemblé plus de 500 personnes. Secrétaire CGT, simple adhérent du CAC13, ou membre du comité grec contre la dette, ils étaient sept à s'exprimer sur scène face à un public déjà sensibilisé, avec une conviction commune : la dette est (pour partie) illégitime et les populations ne doivent pas payer pour des erreurs qu'elles n'ont pas commises.

La soirée a dévoilé l'esprit général qui se dégage de l'initiative du CAC. Un appel a été lancé pour la création de collectifs locaux à travers l'Hexagone, car au-delà des dettes nationales, l'organisation veut également  observer l'état des créances de nos mairies, communautés urbaines, départements et régions.

Frédéric Larrivé de la CGT finance était parmi les intervenants. Il affirme que la dette est en partie imputable au transfert de la fiscalité des riches vers la population moins aisée.

 

 

 

Agenda : vous pourrez retrouver le CAC des Bouches-du-Rhône le lundi 27 février pour un débat sur le film "La dette, l'arnaque du siècle", réalisé par le collectif de journalistes marseillais à-vif(s) et le magazine Regards, dont la rédactrice en chef Clémentine Autain sera présente, aux côtés de Christian Celdran (Attac). Au Point de bascule, 108 rue Breteuil.

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