Grand inventaire au MAC pour la restauration des oeuvres

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le 21 Août 2014
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Grand inventaire au MAC pour la restauration des oeuvres
Grand inventaire au MAC pour la restauration des oeuvres

Grand inventaire au MAC pour la restauration des oeuvres

Il ne s'agit pas d'un ravalement de façade ou encore de travaux effectués dans les murs du musée d'art contemporain (MAC) de Marseille. Finies la réfection de la climatisation et celle du système de caméras de vidéo-surveillance, survenues en pleine année capitale de la culture. Un grand chantier de restauration va être opéré sur les collections du MAC et la Ville de Marseille a lancé des appels d'offres pour sélectionner les meilleurs candidats parmi les professionnels de la restauration et de la conservation des oeuvres d'art. L'idée n'est pas neuve : depuis 2009, le musée a entrepris un chantier de collection des oeuvres les plus fragiles pour déterminer celles qui pourraient être restaurées en priorité, établir un planning des opérations et définir un coût.

Le chantier devrait durer trois ans – l'année 2014 étant comprise – sous la direction et en étroite collaboration avec le directeur du musée Thierry Ollat, ainsi qu'avec Christine Poullain, directrice des musées de Marseille. A cet effet, 750 000 euros vont être débloqués par la mairie. Mais aucune fermeture du musée n'est prévue. La restauration devrait s'effectuer progressivement, avec le raccrochage d'oeuvres prévu dès cette année. Dans le même temps, d'autres pièces devraient être remises en réserve "sous bonnes conditions de conservation", exige le cahier des charges.

Cinquante oeuvres prioritaires

300 oeuvres sur 900 sont concernées, d'après l'adjointe déléguée à la culture Anne-Marie d'Estienne d'Orves, et d'après le cahier des clauses techniques particulières (CCTP), cinquante sont prioritaires, ce que confirme Christine Poullain. Celles-ci sont classées de la lettre C à E en fonction de l'appréciation de leur état, jugé "moyen à inquiétant", "mauvais" ou encore "critique", la pire évaluation. Pour ces oeuvres, 91 opérations de restauration sont préconisées dans le cahier des charges, correspondant à diverses techniques utilisées. C'est lors du conseil municipal d'octobre dernier que l'opération a été décidée. Pour Anne-Marie d'Estienne d'Orves, "la collection du MAC est l'une des plus belles de France. Nous avons estimé qu'il était vraiment important de l'entretenir. La plupart des oeuvres datent des années soixante à nos jours. A l'époque, les matériaux utilisés étaient beaucoup moins solides que maintenant".

De fait, certaines oeuvres présentent des dégradations naturelles dues à l'usure, un jaunissement, ou encore subissent des attaques d'insectes, comme les termites et les xylophages. A titre d'exemple, une sculpture de Dennis Oppenheim (1974) présente un état général jugé mauvais (D), avec "des salissures, des abrasions, des usures, de l'oxydation", ou encore des traces de pollution. L'oeuvre, plus ancienne, du sculpteur allemand Stephan Balkenhol (1957) est jugée présenter un état général "moyen" avec des "abrasions, jaunissement, trou d'insecte – suspicion d'infection -, déformation, déstructuration". Pour chaque oeuvre, des propositions de traitements sont émises par des professionnels.

"C'est la première fois qu'un chantier de cette importance a lieu sur les collections du MAC, explique Christine Poullain qui est à l'origine de celui-ci. En comparaison, le musée Cantini, lui, fait l'objet de restaurations régulières de ses oeuvres, environ chaque année." Il était donc temps d'intervenir. Le MAC n'est pas le seul musée à connaître un tel chantier, celui du musée des Beaux-arts au Palais Longchamp, commencé en 2013, devrait probablement s'achever en 2015. En attendant, d'après la directrice des musées de Marseille, l'étude des candidatures des prestataires est en cours et devrait "très prochainement aboutir". Après les lourds investissements engagés pour MP2013 (Longchamp, Borély, musée d'Histoire de Marseille), la Ville semble décidée à ne pas laisser dépérir les oeuvres que ses musées abritent.

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Commentaires

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  1. savon de marseille savon de marseille

    Dans les FRAC de FRANCE, vu la pauvreté des matériaux d’origine utilisés pour leur conception,et l’absence d’intérêt d’une grande partie des “pseudos” installations , le meilleur chemin reste la déchetterie. Que la ville garde son argent pour restaurer toutes les peintures qui s’abîment sans doute dans le fonds Cantini. Ce serait plus intelligent.

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  2. José 2014 José 2014

    Ne serait-ce pas de la poudre aux yeux ? On sait tout le mépris que le maire UMP/PRG JC Gaudin porte au MAC, lieu construit par la (présumée…) gauche. Sont plus d’actualité que jamais les velléités de dépecer le MAC et le placardiser ailleurs (sans trop le dire, bien évidemment…) pour libérer son emprise foncière et en faire un nouveau cadeau municipal livré aux promoteurs immobiliers. Aux dernières nouvelles, c’est à la Vieille Charité que le MAC pourrait être relocalisé, un endroit certes magnifiques mais dont les surfaces d’exposition sont totalement inadaptées ! Ne soyons pas dupes, donc… ?

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  3. savon de marseille savon de marseille

    Aps ? , c’est qui ?. Tapiès ?:mouai ..je te l’accorde.

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  4. orw1984 orw1984

    On prend les paris : fermeture prévu pour 3ans qui va se prolonger sur 5 sans aucun travaux et finalement ….fermeture pour vétusté et dangerosité du batiment ,on confie le bâtiment à un ami promoteur ,et hop effondrement …et hop un immeuble !

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