GCM : la table ronde ou la grève
"C'est la première fois qu'on ressort avec ce que l'on veut". En quittant l'agence régionale de santé (ARS), Hélène Honde pouvait souffler ce jeudi midi. La secrétaire CGT du Grand conseil de la mutualité venait d'obtenir la tenue d'une table ronde sur l'avenir de l'entreprise mutualiste, en redressement judiciaire depuis plus d'un an.
Le réseau de santé risque même la liquidation face à son incapacité à verser les indemnités des 35 médecins généralistes licenciés. Dans un courrier à l'administrateur judiciaire, ils ont réclamé leur dû, soit 2 millions d'euros, faute de quoi il serait forcé de prononcer la liquidation. Effectivement, a répondu Me Douhaire dans un courrier qui a attisé les craintes : si les médecins n'acceptent pas de délai de paiement, il n'aura pas d'autre choix, laissant un millier de salariés sur le carreau. Pour Jean-Marc Maillard, secrétaire du comité d'entreprise, "l'entreprise a fait un plan social sans savoir comment le financer".
Après l'annulation du conseil d'administration du GCM prévu ce matin, salariés et soutiens sont donc allés prêter main forte à la délégation qui était reçue dans le même temps au siège de l'ARS. "Organisatrice de l'offre de soin, relais de l'Etat, l'agence a les moyens d'arrêter cette spirale infernale", leur a lancé à nouveau Hélène Honde, appelant à "ne pas bouger" avant d'avoir obtenu gain de cause.
Les dockers rentrent dans la bataille
À ses côtés, des alliés de poids : les dockers de Fos, qui sont parvenus rapidement à ouvrir les grilles avant d'imposer leur présence physique dans le bâtiment. Quelques boîtes de speculoos, des gobelets et du jus de fruit trouvés dans un placard (au grand dam de certains personnels de l'ARS…) et voilà le comptoir de l'accueil transformé en banquet syndical, sous le lustre clinquant du hall d'entrée. Mais l'atout principal de Stéphane Tiou, secrétaire CGT des dockers du golfe de Fos qui participait aux négociations avec le directeur général adjoint de l'ARS Norbert Nabet, c'est la possibilité d'une grève sur le port. "Je lui ai dit que si le gouvernement ne prenait pas ses responsabilités, nous ne regarderions pas mourir notre bébé et il se pourrait que l'économie de la région puisse en subir les conséquences", a-t-il rapporté.
"Historiquement, les oeuvres mutualistes du département ont été construites par les travailleurs", rappelle son homologue de l'union départementale Anne-Marie Meynard, qui ajoute que la CGT dockers de Marseille, cheminots, mines/énergie et caisse primaire d'assurance maladie sont également prêts à rentrer dans le mouvement si nécessaire. De l'art de la dissuasion nucléaire…
Après plus de trois heures de discussions, et de nombreux coups de fil à la préfecture et au ministère de la Santé, l'ARS a accepté de coucher par écrit le deal : une table ronde le 16 janvier sous l'égide du ministère – une première dont se félicite Hélène Honde – en présence de la préfecture, de l'ARS, des syndicats de salariés, de la direction et de l'administrateur judiciaire. "Dans l'attente, l'ARS demande aux parties de tout mettre en oeuvre pour éviter toute dégradation de la situation du GCM", précise la lettre qu'elle a lue. Contactée, l'ARS réitère toutefois "qu'elle n'a pas de dispositifs qui lui permettrait d'intervenir dans la sphère privée, la seule chose qu'on peut faire c'est mettre les acteurs autour d'une table". La ministre de la Santé pourrait aller plus loin, mais "pour l'instant il n'est pas prévu qu'un représentant soit présent".
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C’est malheureusement la chronique d’un acharnement therapeutique. Il faut changer de medecin !
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