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Gaudin plombe (déjà) les finances de la métropole

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le 20 Nov 2015
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Depuis juillet, c'est à MPM de compenser le coût des tarifs sociaux de la RTM, auparavant pris en charge par la Ville. L'année prochaine, ce transfert coûtera plus de 13 millions d'euros à la métropole, présidée par le maire de Marseille.

Photo Esther Griffe
Photo Esther Griffe

Photo Esther Griffe

Plus c’est gros, plus ça passe. Cet été, la ville de Marseille a discrètement plombé les finances de Marseille Provence métropole (MPM). Depuis 1998, c’est la municipalité qui prend en charge certains tarifs sociaux de la RTM (demandeurs d’emplois non imposables, plus de 65 ans, mutilés, anciens combattants). Mais cette convention de financement a été résiliée le 1er juillet, soit 6 mois avant la mise en place de la métropole.

“Ça ne pénalise pas l’usager”, précise Roland Blum, adjoint aux finances de la Ville (LR). Sous-entendu : pour le second semestre 2015, c’est MPM qui a récupéré la note, soit environ 6 millions d’euros. En 2016 et sur une année complète, ce sont environ 13 millions d’euros qui se retrouveront ainsi à la charge de la métropole. C’est à peu près l’équivalent de la moitié de la dernière hausse d’impôt votée par la municipalité. Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, plombe donc (déjà) les comptes de Gaudin Jean-Claude, président de la métropole.

Après la création de MPM en 2001, lorsque celle-ci a récupéré la responsabilité des transports, “nous avions conservé des charges que nous ne devrions plus avoir”, plaide Roland Blum. Or, entre les évolutions législatives et la préparation de la métropole, l’heure est à l’inventaire partout sur le territoire. “Au prochain conseil municipal et au prochain conseil communautaire, nous allons commencer à acter le travail des commissions d’évaluation des charges transférées”, rappelle l’élu.

Concours de siphons

Le parallèle avec ces transferts très encadrés est tentant mais erroné. Toute compétence nouvelle s’accompagne de recettes nouvelles. À titre d’exemple, la ville de Marseille a transféré l’année dernière – un peu en catastrophe – la gestion des eaux pluviales à MPM. Une commission a alors calculé le coût de cette responsabilité. Coïncidence, il est aussi d’une quinzaine de millions d’euros. Ce montant sera désormais ponctionné sur le budget de la Ville pour alimenter celui de MPM.

Dans le cas des tarifs sociaux, l’abandon du financement est sec, sans compensation pour MPM… ni demain pour la métropole. “Et avec Aubagne, où les transports sont complètement gratuits, comment fait-on ?”, interroge Robert Assante, vice-président aux transports de MPM. Une manière de signifier que Marseille ne sera pas la seule à impacter les finances de la métropole. D’autres évoquent Aix, qui a mis les bouchées doubles pour acter son Arena. Laquelle ne manquera pas de revenir dans le giron de la métropole. “Évidemment quand c’est Marseille, nous sommes tellement gros qu’on le remarque plus”, glisse Roland Blum. Ce n’est pas grave puisque plus c’est gros, plus ça passe.

 

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Commentaires

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  1. reuze reuze

    J’ai du mal à voir comment il pourrait être légal pour Marseille de transférer à MPM la charge financière de tarifs sociaux qui ne sont pas applicables uniformément sur le territoire de MPM, mais varient selon la commune de résidence ou d’emploi.
    Sur ce plan, la comparaison avec Aubagne ne tient pas: le réseau y est gratuit pour tous les passagers, quelle que soit leur situation, leur commune de résidence ou leur employeur.

    En tout cas, la mise en place de la métropole donne lieu à une activité frénétique des intercommunalités et conseils municipaux: ici un transfert de charges des communes vers l’intercommunalité, là une récupération ou vente d’actifs de l’intercommunalité (parkings, équipements, piscines… dans le pays d’Aix, siège de la RTM à Marseille).

    L’avenir de la métropole s’annonce radieux.

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  2. leravidemilo leravidemilo

    Eh oui ! La métropole (groooossee malheur) va considérablement changer la donne, les donnes, et chacun s’y adapte, et tente d’anticiper, selon son mode de fonctionnement et sa (ses) stratégies… Hors de marseille, et particulièrement à aix, on récupère, dans la mesure du possible, les bijoux de famille, tel le musée Granet par exemple, avant qu’ils ne soient l’objet de la convoitise ou de la gabegie de la ville “”capitale””. On peut le comprendre et, sur cet exemple, se rappeler des billetteries parallèles et clandestines mises en place, il n’y a pas si longtemps, dans certain musée marseillais, et saisir en quoi ces vicissitudes ne sont guère susceptibles de susciter une grande confiance en l’avenir métropolitain. A Vitrolles c’est le bunker de Ricciotti, quoique on peine à voir dans ce cas la valeur du dit bijou. Quant à Marseille, quand les autres essayent de ranger les actifs, elle refile carrément et massivement…les passifs, dont la liste est sans fin, des 40 000 appartements en situation d’urgence, aux aides sociales, en passant par les rallonges de l’incinérateur… Eh bien sur, on s’embarrasse pas de manières, “plus c’est gros plus ça passe” en tout cas jusqu’aux audiences du tribunal administratif, qui risque de devenir la principale instance d’arbitrage, et pour lequel il faudrait sans attendre, créer les emplois ad hoc. Quant à l’exemple choisi par Assante pour tirer le rideau de fumée, il a bien tort de s’inquiéter de ce côté là; des arénas, il semble bien qu’on en aura deux, pour le prix de trois!

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  3. didier L didier L

    92 communes, des riches et des pauvres … est-il raisonnable d’aller dans le sens de la frilosité des plus riches qui évidemment ne veulent pas ” supporter” le poids de Marseille de ses quartiers nord, de sa pauvreté … si on ne veut voir que ça à Marseille. Car pour aller à l’Opera, au Théâtre voir un match de foot ou de rugby, se faire soigner dans un service de haut niveau où vont les aubagnais, les aixois, les retraités de la Destrousse , de Peypin et d’ailleurs … Il faut être vigilant sur le fonctionnement futur de cette Métropole évidemment, mais delà à presque regretter les baronnies d’avant il y a un pas. Si Lilles, Lyon, Montpellier etc … ont avancé mieux que Marseille et son agglomération c’est que l’état d’esprit local n’a jamais su dépasser ces clivages mesquins … Allez Marsactu faut en sortir, même si dans ce cas c’est Gaudin qui a la main, un peu d’oxygéne dans ce débat, ne soyez pas vous aussi frileux que les retraités de La Destrousse et du pays aixois ” qui ne veulent pas payer pour Marseille …” Répartir l’impot et la richesse c’est un peu ça le but non ???

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