Gaudin ferme le ban de la parade des dauphins… jusqu’à la prochaine fois

Actualité
le 23 Jan 2018
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Le maire de Marseille a annoncé lors de ses vœux à la presse qu'il ne se représenterait pas en 2020. Il a coupé court dans le même temps à toutes les rumeurs sur sa succession, réaffirmant à mots couverts qu'il ne lâcherait aucun de ses mandats avant la fin.

Jean-Claude Gaudin, lors de ses vœux à la presse en 2018. Photo : JML
Jean-Claude Gaudin, lors de ses vœux à la presse en 2018. Photo : JML

Jean-Claude Gaudin, lors de ses vœux à la presse en 2018. Photo : JML

Il a beau présenter cela comme des “élucubrations” de journalistes, Jean-Claude Gaudin n’aime rien moins que de démentir des scénarios de politique-fiction tout en remettant un sou dans la machine. Cet été, il a laissé dire dans La Provence que le sénateur Bruno Gilles lui succéderait en cours de mandat. Il posait même au côté du patron départemental du parti Les Républicains et de la présidente du conseil départemental, Martine Vassal, lors de la réunion annuelle de l’association des amis de cette dernière. En janvier, c’est la rumeur d’un départ anticipé de la métropole qui fusait dans le quotidien, précédant de peu la mise en orbite d’une candidature en 2020 de Christophe Castaner, le patron de La République en marche, avec son soutien. De tout ceci, il ne faut rien croire.

Lors de sa cérémonie de vœux à la presse, depuis la base nautique du Roucas-Blanc, le maire et président de la métropole a donc mis les points sur les i et les guillemets autour de ses volontés. “Je ne me représenterai ni aux élections municipales, ni à la métropole”, martèle-t-il. En revanche, il y a dans sa majorité municipale “unie, soudée”, “plusieurs personnalités, des hommes et des femmes, qui ont les qualités nécessaires pour être maire”. Aucun nom ne viendra donner corps à ce compliment collectif. Il s’y refuse, dit-il, pour ne pas que l’intéressé-e serve ensuite de cible. “Ma majorité sera présente. D’ici à 2020, nous avons le temps de nous mettre d’accord”, dit-il encore en réponse à tous ceux qui s’organisent sans attendre son onction et ont même esquissé des critiques envers la politique menée, en interne l’été dernier.

Mais plus question d’une passation en cours de mandat, “si d’aventure, je devais ne pas me réveiller un matin, c’est le conseil municipal qui élirait le prochain maire, et il y a des précédents”, glisse-t-il en référence limpide à la succession de Gaston Defferre. “Et en 2020, ce sont les Marseillaises et les Marseillais qui choisiront leur prochain maire.” Lui ira jusqu’au bout de son dernier mandat, faut-il comprendre, après tout il n’a pas “quitté à regret le Sénat” pour ne pas savourer sa passion politique jusqu’au bout.

Castaner “lui-même ne sait pas ce qu’il fera”

Le candidat qu’il soutiendra sera issu de son parti. Pas question donc de donner corps à la rumeur Castaner. Mais il prend le temps de répondre longuement, soulignant sa reconnaissance à l’égard de l’ancienne tête de liste de la gauche aux régionales pour s’être retiré du second tour afin d’ôter toute chance de victoire au Front national. “Je lui ai dit merci publiquement, insiste-t-il. Mais lui-même ne sait pas ce qu’il fera en 2020 “. “Pour ma part, je soutiendrai le ou la candidate choisi-e par mon parti”. Le nom de Bruno Gilles est bien prononcé, mais uniquement pour souligner qu’il lui a laissé les rênes de la fédération départementale, tout en continuant d’être présent à chaque bureau politique.

Quant à Martine Vassal, elle est remerciée pour son aide en tant que présidente du conseil départemental. Mais il présente comme une “délicatesse qu'[il] apprécie” sa candidature annoncée à la présidence de la métropole en 2020, sans que l’on comprenne vraiment ce qu’il trouve délicat dans la démarche. Ce n’est pas dans la lecture de la longue liste des projets métropolitains à venir ou même les piques ressassées à la maire d’Aix, qu’il prend plaisir à l’exercice des vœux à la presse. Ce qu’il aime par dessus tout, c’est distiller les courants chauds et froids susceptibles d’enrhumer ceux qui, dans son propre camp, espèrent une succession dès à présent ordonnée.

Il est donc ce maire œcuménique qui a appris qu’il y avait du bon dans chaque camp, qui parle de Marseille avec Jean-Luc Mélenchon, ainsi qu’il le faisait avec le communiste Guy Hermier dont il a dit l’éloge devant sa tombe, comme devant celle d’Edmonde Charles-Roux, veuve de Gaston Defferre. Il souligne ainsi sa capacité de dialogue avec ses adversaires politiques, qu’il choisit mieux que son ou sa successeur-e au sein “de la droite et du centre”. “Au conseil municipal, tout le monde pense qu’il peut être le maire de Marseille, sourit-il. Même mes adversaires le pensent. Il y a même un pitchounet qui pense à ça du matin au soir”. L’allusion au président du groupe socialiste, Benoît Payan, fait rire. C’est le nouvel adversaire que la droite adore haïr. Dans l’espoir de le voir gonfler puis flétrir à l’orée de la prochaine bataille.

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Commentaires

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  1. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    ” Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables, qui ont tous été remplacés.”
    (Georges Clemenceau)

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  2. LaPlaine _ LaPlaine _

    Pitoyable. Pas un mot sur la ville, le territoire, ses habitants. La vision politique de cet individu se limite comme toujours aux bons mots, aux allusions plus ou moins fines, technique répétée jusqu’à la nausée depuis des lustres (on peut le dire). Gaudin c’est la malédiction de Marseille depuis plus de vingt ans et pour les décennies à venir.

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  3. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Le Gaudinosaure ne gère pas Marseille, il gère sa carrière. Mais sans doute vaut-il mieux qu’il ne prononce aucun nom pour sa succession. La scoumoune a frappé tous ceux qui ont été mis en avant à un moment ou à un autre :
    – Muselier : “tué” politiquement par les bons soins du chef,
    – Tian : battu aux législatives (dans une circo imperdable) – et par ailleurs rattrapé par la patrouille pour fraude fiscale,
    – Moraine : battu aux législatives,
    – Gilles : frappé par de graves problèmes de santé (dont il faut évidemment souhaiter qu’il se remette).

    A la place de Vassal, je me méfierais quand Gaudin reconnaît ses “qualités” pour la présidence de la métropole…

    Ceci étant, à Marseille, depuis trop longtemps gérée à temps partiel et sans vision de long terme, on a d’abord besoin d’un projet, et non d’une ambition personnelle.

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  4. Alceste. Alceste.

    Jean Clôôôôôôôde protège son bifteck jusqu’au bout. Il ne lâchera rien .
    Par contre en coulisse , cela râle, cela grenouille, cela magouille, cela complote, cela intrigue, cela conjure, cela combine mais aucun n’a le courage de l’affronter en face.
    Ces LR sont tout petits, mais alors tout petits mais en même temps, ils souhaitent en tant que grenouilleurs devenir aussi gros que le bœuf, comme nous le raconte si bien Jean de La Fontaine.
    Malheureusement La chétive Pécore s’enfla si bien qu’elle creva.

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  5. julijo julijo

    Parfaitement d’accord avec électeur du 8e, à Marseille on a besoin d’un PROJET appuyé par un PROGRAMME

    Là on en est allègrement aux ambitions personnelles. Le futur maire de marseille lancé comme un produit marketing (la lessive -en marche- n’est pas loin) qui “chapeautera” la star up nullicipale …. on connaît et on croise les doigts !

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  6. Alceste. Alceste.

    Soyons clairs , l’ensemble des prétendants sont des professionnels de la politique , non pas au sens des compétences mais de celui de moyen de survie .
    En résumé il s’agit uniquement de s’assurer des revenus au travers de cette activité lucrative. Donc l’ambition personnelle prime évidemment avant l’ambition collective.
    Donc le Projet appuyé par un Programme, avec la liste de “loustics” en présence et en compétition me semble un peu compromis.

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  7. LN LN

    A la lecture du titre de cet article alléchant, j’imagine de suite : Gaudin, ses turpitudes, ses travers, sa gouaille, son culot, la rengaine habituelle. Et de suite derrière, je songe : qui aux commentaires ???? Gagné ! Les marseillais (je suppute) tjs les mêmes ! Et finalement je me demande ce qui me plait le plus (parfois) dans Marsactu : commencer par l’article (pardon Benoît !) ou les commentaires ?
    Sur la nullicipalité le palmarès (inscrit plus haut) est donc aux premiers qui dégainent immanquablement et depuis longtemps !
    Bravo, je m’incline….

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  8. Dark Vador Dark Vador

    Je pratique souvent comme toi “LN” (permets moi de te tutoyer amicalement : nous sommes dans la même galère) 🙂 En effet, je commence très souvent la lecture par les commentaires dans le but d’éviter d’exposer des arguments déjà énoncés et prendre la “température” du sujet.
    Pour l’affaire qui nous occupe, la démonstration “Gaudinesque” est limpide. Il joue la même sempiternelle pièce depuis toujours, avec, au menu, galéjades et anecdotes cent fois ressassées.
    Si ce n’était pas un drame pour les populations ainsi prises en otage, on en rirait presque. Monsieur J.-Claude n’est jamais aussi talentueux que le soin qu’il prend (avec une pointe de perversité) à s’occuper de ses “amis”. Les trahisons, reniements et retournements de veste qu’il leurs réserve est sans limite.
    2020 ou 2050, quelle importance! Cette classe politique “Made in Marseille” est increvable et insubmersible. J’en viens à désespérer parfois, à vomir souvent.

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  9. Alceste. Alceste.

    Cette insubmersibilité est le fruit simplement du système marseillais basé sur la “taquetique” non pas du gendarme mais du politique et dont nombre de nos concitoyens usent et abusent . Mais ces derniers savent à qui ils ont à faire , alors le clientélisme fonctionne plein pot, et que faire ?
    Un ensemble de passe-droit, de services, d’accès à l’emploi pour soi même ou bien le “petit”, au département , à la région, à la métropole, à l’APHM , aux HLM, à la société des eaux, ou la place à la crèche ou bien encore sur le fait de privatiser une allée, d’obtenir un permis de construire permettent de rendre redevable les électeurs face au z’élus . Et je ne parle même pas de la politique du club du jeu de boules ou du club du troisième âge qui est à son paroxysme en ce moment au moment des “vœux”.
    Ne parlons même pas aussi de la gestion du personnel de la territoriale , absentéisme, travail non effectué , horaires fantaisistes, politique d’ avancement et tout ceci sous la bénédiction et la complicité de FO. Un laissez aller unique en France.
    Il devrait y avoir un absentéisme supérieur en Alsace ,dans les Savoies ou la Bretagne vu les conditions climatiques et bien non c’est le contraire. Il doit y avoir un micro climat ici , le soleil , oh peuchère!
    Cette ville dérive avec un maire à sa tête qui nous balade avec des histoires qui n’en sont pas , de plus racontées avec son accent “jambon ” qui n’est pas marseillais et encore moins provençal. Une caricature et encore.
    Ce constat est évident et malheureusement répétitif , c’est le système marseillais.
    Comme l’on disait concernant Chirac autrefois , l’on peut dire aussi au sujet de Gaudin aujourd’hui “putain” encore deux ans”. Et après , nous aurons sans doute le ou la même en couleurs pour les mêmes raisons et avec les mêmes résultats.
    Allez je vais me lire un Blake et Mortimer cela devrait me changer un peu les idées en espérant , cela ne coûte rien , que peut être ……..

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    • LN LN

      Comme vous avez raison et comme c’est difficile de lire ces vérités !
      Comment va-t-on en sortir ? Des décennies que la question se pose dans ma famille (marseillaise depuis 1845). Jamais nous n’avons opté pour un quelconque passe-droit, un quelconque avantage, jamais nous n’avons croisé un seul politique, jamais l’emploi trouvé n’a été “pistonné”…
      Jamais rien de tout ca. Nous sommes l’antitout de tout ce que vous écrivez. Et pourtant marseillais.
      Il nous reste qu’une chose : l’exil (pardon pour ce que le vivent vraiment)
      En attendant, je retourne à Carmen Cru, cela ne coûte effectivement rien et la vieille est vraiment drôle.

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  10. Alceste. Alceste.

    Heureusement que beaucoup de marseillais sont dans le cas que vous décrivez et à juste titre et vous le rappelez fort justement.
    Néanmoins se pose un problème , comment cette équipe municipale avec une ville si pauvre , si mal gérée , si sale, si polluée, si désorganisée, dont les écoles sont à la dérive, dont les transports sont si mal répartis, dont les hôpitaux publics sont à l’abandon, dont la violence est extrême avec un chômage très important, des problèmes de conflits d’intérêts , de l’incurie culturelle , avec une dichotomie phénoménale entre le nord et le sud et vous pouvez faire cet inventaire jusqu’à demain matin sans parler le la rare incompétence des élus et du système FO, comment se fait-il que ses gens là soient élus depuis 20 années par les marseillais.
    Si vous excluez le clientélisme forcené , qu’elle pourraient êtres les raisons de cette élection sans interruption?.

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    • chabby chic chabby chic

      mon opinion à votre dernière question: pas assez de marseillais votent….ceux qui votent et se mobilisent sont ceux qui profitent du système clienteliste instauré dans chaque secteur……..la clé c’est le vote des absentéistes; et là toute cette petite clique va dégager

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    • LaPlaine _ LaPlaine _

      Bien d’accord avec le commentaire précédent, seul l’absentéisme électoral permet à cette troupe de s’accrocher aux fauteuils.

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