Festival Paroles de galère : "notre culture, nous-mêmes"
Festival Paroles de galère : "notre culture, nous-mêmes"
Malheureusement, "rien n'est gratuit en ce bas monde". Et quand un média fait le choix – courageux – de ne pas diffuser de publicité, il faut bien trouver le moyen de le financer. La radio associative Radio galère a choisi celui de l'organisation d'un festival : depuis trois ans "Paroles de galère" s'installe à la Friche Belle de Mai pour deux jours de rencontres militantes et de spectacles. Rebelotte cette année samedi 1er et dimanche 2 septembre.
En plus des fonds récoltés, cela permet de "mettre un coup de projo sur les activités de radio Galère" et de "rassembler toutes les énergies marseillaises de la même veine", explique Blandine, coordinatrice de l'événement. La "même veine", c'est celle d'une expression libre, anti-capitaliste, multi-culturelle et populaire.
Expressions libres
Samedi et dimanche le festival ouvre à 14h avec l'ouverture du studio Euphonia, espace d'écoute de créations sonores et radiophoniques, suivie à 15 h par un débat. "Un débat, pas une conférence", tient à rappeler Jérémy, membre du collectif d'organisation, qui s'occupe par ailleurs du média militant Millebabords. Il explique : "si des spécialistes sont présents c'est pour introduire le sujet, pas pour faire un monologue. Le but est d'échanger".
Samedi, le thème du débat est la culture, ou plutôt les cultures. Un sujet d'actualité à Marseille, mais à Paroles de galère, on ne partage pas vraiment la même vision qu'à Marseille-Provence 2013. Jérémy déclare :
La culture ce n'est pas l'art, ce sont des pratiques
Les collectifs et associations La kuizin, Association NO, Le comité Mam'Ega, L'ostau dau pais Marselhès, Collectif on ne se laisse pas faire, Le K17, Le transculturel, Le Didjgui Théâtre, seront présents pour en discuter.
Dimanche, on débattra de la dette avec CAC 13, CADTM, Léon de Mattis, Nils Solari. On parlera entre autres de la crise en Grèce et des expériences d'autogestion en Argentine, mais là encore, la tournure de la conversation reste ouverte.
Heureusement, même en abordant ces sujets sérieux, on peut – et il faut – faire la fête. Alors, marionnettes, théâtre, conte, clown, cirque, projections et concerts sont aussi au programme. Il y aura notamment un spectacle de Zim Zam, une compagnie de cirque dont les artistes sont handicapés, la chorale Color de Mai (chants révolutionnaires italiens), le rap des groupes Grande Instance, RPZ et ZEP (voir ci-dessous la reprise de Moustaki), les marionnettes de Lili Fourchette, la projection du film Catastroïka … La sélection est assez arbitraire car la liste est longue !
En plus des spectacles et animations, des collectifs, notamment des médias indépendants, profitent de l'événement pour aller à la rencontre des participants. On note la présence de CQFD, Alternative libertaire, la Haine des chaînes, Mille Bâbords, l'association des femmes de la Belle de Mai, … (voir la liste complète).
Le bar est assuré en partenariat avec l'Equitable Café et la restauration avec l'association La Kuizin. Comme l'expression, le prix de la nourriture est libre, l'entrée aussi.
Prix libres, eux aussi
Dans cet esprit d'indépendance et d'autogestion, le collectif d'organisation du festival n'a réclamé aucune subvention. Et pour que personne ne soit exclu, ses membres ont choisi la formule du prix libre. "Cela permet aux visiteurs de participer à hauteur de leurs moyens financiers", explique Jérémy. "Ça marche très bien, affirme-t-il, l'année dernière on a eu 8000 euros de bénéfices." Ces bénéfices sont possibles grâce à une organisation entièrement bénévole.
Cette année, en plus d'un soutien à la radio, une partie des fonds récoltés sera reversée au collectif de soutien aux inculpés de l'incendie du centre de rétention du Canet.
Contre un festival de consommation
"Par la forme de nos événements, on essaie de casser la distinction entre organisation, public et artistes, afin qu'il n'y ait que des participants", explique Jérémy. Pour lui et ses camarades, la culture ne doit pas être un secteur à part qui se donne en spectacle au reste de la population. C'est ce qu'ils expriment à travers leur slogan "notre culture, nous-mêmes". Évidemment ce n'est pas facile : "Aucun artiste n'a participé à l'organisation", admet-il.
Pour le collectif, la forme actuelle de Paroles de galère – sur deux jours à La Friche Belle de Mai – commence à s'épuiser. "On ne voudrait pas devenir un festival de consommation culturelle, alors l'année prochaine on va tout changer", annoncent-ils.
Un collectif d'organisation du prochain Paroles de galère se réunira après cette édition. Pour l'année d'après rien n'est encore décidé. Quelques pistes sont cependant évoquées : "sortir de la Friche", "aller aux Crottes", "devenir itinérant", "s'installer dans la durée"…
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