Face au RN, la leçon des européennes est l’appel au rassemblement dans tous les camps
Même si le scrutin des Européennes affiche toujours des résultats singuliers, à Marseille, les partis en tirent déjà des leçons pour les municipales. L'heure est au rassemblement dans tous les camps. Non sans mal.
Le référent départemental Bertrand Mas-Fraissinet félicite Sylvie Brunet, élue députée européenne.
Dans chacun des QG, ils ne sont qu’une poignée. Et leur réaction est à la hauteur des résultats. Du soulagement pour les uns, de la joie pour d’autres et du dépit, bien répartis. Dans la salle habituelle de La Coque, au cœur d’Euroméditerranée, où La République en marche prend ses quartiers, on soupire d’aise. L’heure est au soulagement : les scores marseillais ne sont pas tombés en ce début de soirée mais le département connaît une députée européenne, Sylvie Brunet, qui se réjouit de voir le parti présidentiel coller au FN et décrocher de toutes les autres formations, de droite comme de gauche, à l’exception des Verts de Yannick Jadot.
“Nous sommes presque aussi hauts que pour la présidentielle, c’est plutôt inespéré pour une formation de gouvernement à ce moment du mandat. Cela prouve qu’il faut travailler”, dit cette spécialiste des questions sociales qui a déjà commencé à réfléchir aux dossiers qu’elle voudra aborder. Mais cette joie qui s’affiche ne cache pas ce qui saute aux yeux : le Rassemblement national est bien devant. Et la situation est bien plus marquée dans le département [voir notre carte] : avec une abstention moyenne de 51 %, l’ancien Front national est devant presque partout à l’exception de 20 communes sur 119. Dans 19, la liste Renaissance amenée par Nathalie Loiseau est devant. C’est le cas notamment d’Aix-En-Provence, où elle tutoie les 30 %.
Ravier : “La preuve que tout n’est pas cadenassé”
À Marseille, la tendance est la même avec un Rassemblement national qui maintient un écart important avec ses poursuivants. “On fait mieux que le national, se réjouit le sénateur Stéphane Ravier, candidat déclaré pour conquérir l’hôtel de ville. On met quand même la République en marche six points derrière et LR 20 points derrière. C’est la preuve que tout n’est pas si cadenassé que cela”. Dans la capitale du département, LR est en effet à la hauteur de son score national avec 8,3 %.
Le sénateur RN se voit déjà en héraut de ceux qui veulent “tourner la page” de l’ère Gaudin comme de la politique menée par Macron. “Très sincèrement, je n’ai pas d’espoir que ça fasse changer de logiciel madame Vassal et le ou la représentante de LREM mais j’espère que ça va bousculer les Marseillais”, ajoute-t-il.
LREM en alternative à l’héritage Gaudin
Au sein de LREM, ces résultats viennent donner du poids aux opposants à une alliance avec le parti sortant pour les municipales à venir. La liste Les Républicains dépasse à peine les 10 % à Aix et n’y parvient même pas à Marseille où la droite règne depuis un quart de siècle.
“Cela conforte ceux qui pensent au sein de LREM qu’une grande alliance est possible, du centre aux écologistes, en y associant largement des membres de la société civile, avance le député Saïd Ahamada. Au-delà des partis, cela peut être une vraie alternative à Gaudin et à ceux qui se mettent dans ses pantoufles. Non pas pour gagner ou avoir des sièges mais changer les choses dans cette ville“. Le parti présidentiel devrait réunir à Paris avant la fin du mois de juin les futurs candidats aux municipales pour décider, au cas par cas, des stratégies.
“Le pire de nos cauchemars”
Dans son QG de la rue Saint-Cécile, le président du parti LR, Bruno Gilles reconnaît la défaite nationale. “On ne peut pas nier l’évidence, c’est en-deçà de ce qu’on a cauchemardé dans le pire de nos cauchemars. Et il faudra en tirer des leçons. Il faut que notre parti change de direction, au sens politique, stratégique du terme”. Mais il prévient aussitôt en chute de son communiqué : “Les résultats nationaux n’ont jamais préfiguré les résultats des combats locaux futurs”.
Pour lui, rien n’est écrit. “Une partie de nos électeurs sont allés faire barrage au FN en votant En marche et d’autres sont allés sanctionner Macron en votant RN mais ils reviendront”. Il prend pour exemple l’élection de 2008, sans doute la plus serrée pour le camp Gaudin “alors que Sarkozy avait fait 61% à la présidentielle. Et c’est l’exact inverse”. Il voit donc une “grave erreur” dans les analyses trop hâtives qui feraient de ces résultats l’aune du prochain scrutin.
Gilles l’affranchi
À ce jeu-là, le président local du parti LR peut y voir une équation plus personnelle. Plus son parti est bas, plus il peut s’affranchir d’une investiture qui le verrait s’affronter à Martine Vassal, saluée jusqu’au sommet du parti après sa conquête de la métropole. Dans un communiqué laconique, celle qui est aussi secrétaire départementale du parti appelle sa famille politique “à travailler collectivement à sa reconstruction”. Rappelant que la victoire est possible que “quand nous sommes rassemblés”. Un terme qui fait écho à ceux du maire qui appelle cette même “famille” “à se rassembler avec force”. Comme si c’était là l’occasion de mettre fin à une double candidature qui ne dit pas son nom.
Malgré le succès de son parti, le candidat Stéphane Ravier affiche la même prudence : “Ne pensez pas que je crois que je suis assis sur un magot électoral qui m’appartienne à tout jamais. Je suis bien conscient que ça peut changer même si près de la moitié des Marseillais s’est déplacée”. Outre les enjeux locaux, la complexité d’une élection par secteurs, à deux tours, l’élection est aussi fonction d’adversaires qui s’affrontent.
Cette recherche de concorde et de rassemblement n’est pas l’apanage de la droite. La gauche très dispersée a un long chemin vers la synthèse. Fort du succès de la liste qu’elle soutenait (13,5 % à Marseille), la conseillère départementale EELV, Michèle Rubirola, voit déjà son parti comme moteur de l’unité à gauche : “C’est une opportunité supplémentaire pour toutes et tous de se rassembler des municipales aux prochaines présidentielles autour d’un projet résolument tourné vers la lutte contre les urgences environnementales et sociales”, écrit-elle sur les réseaux sociaux.
Quelle force au centre de l’union des gauches ?
En dehors du parti écologiste qui s’est fait une spécialité de faire des scores à deux chiffres aux européennes, les autres partis de gauche ne dépassent pas les 10 %. L’émiettement dominical empêche quiconque de jouer les forces centripètes dans l’union qui se dessine. Le slogan “fâchés pas fachos” de la France insoumise n’a pas permis de cristalliser les colères sur sa ligne. Là où le parti de Mélenchon était en tête à la présidentielle à Marseille, il est désormais relégué en cinquième position avec 8,2 % des voix.
Bernard Borgialli, syndicaliste et cheminot, n’ira pas à Strasbourg. Il ne sera sans doute pas tête de liste aux municipales mais déjà il marque une frontière : “quand nous étions avec Podemos et l’alliance rouge/verte dans un meeting européen, Yannick Jadot et les Verts se promenaient avec Samia Ghali. Ce n’est pas notre camp, ça”.
De tous bords, le mois de juin devrait être décisif pour permettre une première décantation des grands rassemblements qui se dessinent. À l’exception du Rassemblement national qui espère rester en tête quoi qu’il arrive.
Commentaires
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“Ce n’est pas notre camp, ça.” Si, à gauche, certains s’obstinent à prononcer des excommunications dans tous les sens parce qu’untel n’est pas assez à gauche, ou trop à gauche, ou pas de la gauche comme il faut, on va être mal barré.
Il doit tout de même être possible de se mettre d’accord sur les quelques priorités absolues du prochain mandat municipal. La première étant de mettre un terme au système Gaudin et de moderniser la démocratie locale.
On ne peut pas appeler au rassemblement en dictant a priori les conditions de celui-ci.
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Bien entendu !
Au delà des divergences sur la politique nationale, ce que l’on voit à Marseille n’est quand même pas très compliqué : nous sommes dans la ville la plus polluée, la plus embouteillée et la plus inégalitaire de France ; la Ville n’est plus administrée depuis des années, les services publics qui en dépendent ne sont plus assurés par une administration gangrénée par le clientélisme et épuisée par l’absence de management.
On n’en est pas à débattre sur des détails ou à savoir si en politique nationale ceci ou cela : à Marseille ce n’est quand même pas très compliqué de s’entendre sur un programme de redressement unissant celles et ceux qui ne veulent ni des fachos ni des héritiers (plus ou moins ingrats) de Gaudin !
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@Felix Weygand et tous ceux que cela intéresse
Après analyse des rapports de force électoraux des derniers scrutins, il semble effectivement qu’une coalition de type « gauche plurielle » pourrait être en mesure de l’emporter à Marseille en 2020. Plus facile à dire qu’à réussir, bien sûr. Cette alliance doit-elle être étendue à En Marche ? Je pense que non pour les raisons suivantes :
En Marche s’est durablement installée et positionnée à droite. En gros, elle a repris le fonds de commerce de l’ancienne UDF – Modem et la moitié de celui de LR. En tant que formation de droite, elle n’a donc pas sa place dans une alliance de gauche, surtout si celle-ci souhaite intégrer la LFI.
Les électeurs de « la droite du parti socialiste », qui ont voté Macron à la présidentielle, sont repartis en nombre. On les retrouve ici et là, et pour une bonne part chez EELV où ils ont trouvé refuge. C’est particulièrement flagrant quand on observe les cartes électorales comparées, à Paris ou à Marseille, du vote Macron au premier tour de la présidentielle et celle du vote Loiseau aux Européennes. Ce vote a nettement migré vers les beaux quartiers, les plus riches (ouest parisien, sud marseillais : 6e,7e,8e,9e arrondissements). Ainsi, En Marche a maintenu son score en valeur absolue mais la structure de son électorat a profondément changé : les socialistes perdus ont été remplacés par des bataillons de déçus de LR séduits par la politique du gouvernement et rassurés par la présence de Philippe à Matignon, ou de Darmanin et Lemaire aux finances.
De toute façon, LREM, forte de son bon résultat à Marseille, refusera de jouer les supplétifs de la gauche ou de LR. Il n’y a donc pas vraiment de question à se poser avant le soir du premier tour, car LREM ira seule et au bout du compte, elle peut espérer ravir au moins la mairie du 6-8 et pourquoi pas une ou deux autres (du côté du 9/10 ou du 11/12 mais ce sera plus compliqué pour eux).
Sa présence amoindrira le score de LR dans tous les secteurs. N’oublions pas que le total LR + LREM + divers droite est historiquement faible, avec 32 % à Marseille (contre 40 % au premier tour de la présidentielle et 48 % au premier tour des législatives 2017). Tous les espoirs sont permis à la gauche ¬ si elle sait faire taire ses dissensions et décourager les démarches solitaires à la Diouf ¬ car elle réunit de son côté, en gros, 35 % des suffrages. Trois secteurs sont à portée de sa main (2-3, 4-5, 1-7) ; le 13-14 où la gauche fait jeu égal avec le RN est reprenable ; le 15-16 peut être conservé. Théoriquement.
D’abord, il faudra définir un projet sérieux, qui présente une vision d’avenir pour la ville et porte des valeurs sur lesquelles toute la gauche devrait facilement tomber d’accord. Ensuite, il faudra réunir une équipe crédible pour le porter. Cette équipe pourrait rassembler des sympathisants de tous les partis de gauche (je dis bien les sympathisants, pas seulement les vieux caciques, même s’il ne faut exclure personne a priori), sans distinction d’origines, de LFI jusqu’aux orphelins du parti socialiste revenus de leur escapade chez En Marche – je vous rejoins là-dessus¬, en passant par EELV, le PS canal historique, le PC et les Hamonistes de Generation.s.
Mais cette affaire n’est-elle pas trop sérieuse pour laisser les professionnels de la politique s’en occuper ?
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Ce n’est pas se rassembler qu’il faut, mais changer la société.
Parce que quand il seront 51% (des votants), on pourra se rassembler tant qu’on veut, ils auront le pouvoir.
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Marseille a besoin de beaucoup d’humilité chez les gens de gauche, chez les verts et même ailleurs pour s’unir et gérer la ville dans le bon sens. Ce serait un tout petit pas vers le “changement de société” que veulent certains, mais surtout un grand bienfait pour la vie quotidienne des marseillais dans les prochaines années
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Il n’y avait pas beaucoup de Monde à la Coque hier soir car nous tenions les bureaux de votes ou centralisions les résultats avec plus de 250 assesseurs presents a Marseille, ce qui contredit les propos dédaigneux de M .Moraine la semaine dernière, sans compter les résultats sur son secteur avec 8200 voix (29,66% et largement en tête sur la plupart des bureaux) sur le seul huitième.
Quant au RN il est haut à Marseille mais moins qu’en 2014, son score est contenu dans les secteur du Sud de la ville ( sauf 9/10, pauvre Teissier) et ce type d’élections le favorise toujours.
La suite sera une autre histoire mais aujourd’hui carpe diem
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Cher FELIX , Soyons clair , je ne vote pas RN/FN
Les choses sont au moins dites.
Je suis tout à fait d’accord sur le fait que des héritiers nous en avons soupé et largement , mais où vous faites une erreur c’est sur l’emploi du terme fachos concernant les gens qui votent RN /FN.
Bien sûr une partie de ces votants sont des fachos purs et durs , aucun doute là dessus. En revanche posez vous la question pourquoi des gens “bien” arrivent à le faire. Abordez donc les vraies questions sur la captation de la Démocratie en France, sur le niveau de vie, la précarité, l’immigration, la corruption , les inégalités, l’éducation, la santé, etc.
Le RN/FN n’a aucune solution , mais regardons nous en face et plus particulièrement sur le plan de la Gauche marseillaise.
Pas très glorieux et pas très rassurant sur l’avenir.
Alors traiter les gens qui arrivent à voter RN/FN de fachos en mettant tout le monde dans le même sac est une “erreur fatale”. Vous excluez de facto , alors que le fondement de la Gauche est de n’exclure personne et de ne laisser d’aucun sur le bord du chemin.
Alors plutôt que de rejeter , soyons convaincants par le projet , par les femmes et les hommes qui doivent incarner cette fameuse Gauche et nous ramènerons les gens bien .
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On est d’accord Antoine. Je ne visais d’ailleurs pas tant les électeurs que les élus et les leaders.
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Si les En marche locaux mettent un frein à la vente de la ville aux promoteurs par exemple, je pourrais voter pour une coalition où ils seraient présents. Mais j’ai des doutes.
On ne peut pas mettre de côté les orientations programmatiques, nationales ou locales…
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Tout à fait . Je redoute d’ailleurs qu’un LR réduit aux acquêts en 2020 et paniqué à l’idée de perdre le contrôle de la ville soit tenté de conclure un pacte de deuxième tour avec le RN en partant du principe que ses électeurs ne sont pas si infréquentables. Il y a malheureusement des précédents à Marseille et des signes de compatibilité (et de convergence idéologique) entre les deux formations ont déjà été donnés, localement comme nationalement. Une tel attelage était tabou il y a trente ans (quoique), il ne l’est plus aujourd’hui. Méfi !
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Puisque la touche « répondre » ne répond toujours pas chez moi…..
Je voulais revenir sur « ce n’est pas notre camp, ça ! »
Oui, je trouve un peu maladroit d’ « excommunier »……certes.
Cependant, on a logiquement tous entendu jadot pendant sa campagne. Ces propos sur le fait qu’à l’assemblée européenne il était souvent d’accord avec lrem….il a aussi déclaré, ailleurs, qu’il fallait une réforme profonde du statut des fonctionnaires : pas très normal les différences avec le secteur privé…. (Suis-je seul à avoir entendu/lu ça ?) et quelques autres déclarations un peu feutrées mais suffisamment claires. Comme d’autres têtes de gondole d’eelv ils sont macron-compatibles et ça, c’est pas mon camp.
Il faut prendre la peine d’entendre…. La balade avec ghali ne me gène pas. C’est ghali et ses choix politiques personnels qui me gènent trop pour avoir confiance en jadot…..s’est-il baladé par hasard ?
Mais, personne n’a besoin d’un gourou éventuel pour représenter eelv ou d’autres composantes de gauche. Je crois fermement que les électeurs d’eelv sont majoritairement hostiles au libéralisme de macron. Donc attachons nous plutôt à tenter de réunir les « bonnes volontés » pour sortir notre ville de la galère dans laquelle depuis 30-40 ans les équipes en place l’ont plongée.
M’amuse beaucoup les satisfecit des “têtes de gondole” des partis ou mvts divers, mais la moitié des électeurs ne se sont pas déplacés hier……c’est consternant.
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Sans vouloir polémiquer une fois de plus avec vous, Julijo : Comment peut-on à la fois dire cela : “Donc attachons nous plutôt à tenter de réunir les « bonnes volontés » pour sortir notre ville de la galère dans laquelle depuis 30-40 ans les équipes en place l’ont plongée.” et ceci : “Comme d’autres têtes de gondole d’eelv ils sont macron-compatibles et ça, c’est pas mon camp.”
Dans la très petite moitié de marseillais qui ont voté (43%), l’essentiel de ceux et celles qui n’ont pas voté pour la droite (8%) ou l’extrême droite (26%) ont voté pour EELV (14%) ou pour LREM (21%) (et idem au niveau de la métropole). La somme des 4 partis de gauche (PCF, LFI, PS, Génération), ça fait 20% de plus. Il n’y a donc pas de majorité à Marseille sans faire la somme de l’essentiel de ces électorats là.
Qu’est-ce qu’on en a à foutre de Jadot, Mélenchon et Macron quand on s’empoisonne en respirant, qu’on ne peut pas aller de la crèche à son appartement avec un bébé en poussette, qu’on vit dans un taudis ou qu’on cohabite toujours avec ses parents en étant adulte faute de logement décent ?
Un anticapitaliste et un progressiste libéral, respirent le même air !
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Pour ma part, je persiste et je signe, bien que certains ici pensent que je fais fausse route. Ça doit être ma culture en partie germanique, mais je suis persuadé que les Allemands, qui ne sont pas plus cons que nous, n’ont pas tort quand ils font fonctionner des coalitions locales qui ne sont pas à l’image de la coalition fédérale.
Ça marche, car ils sont capables de dissocier les enjeux locaux des enjeux nationaux – auxquels nous ramenons systématiquement, avec un grand simplisme, toutes les élections – y compris celles des conseillers municipaux (sic) ! Je plaide d’ailleurs pour que les élections municipales, départementales et régionales n’aient pas lieu à la même date partout, pour éviter de les dévoyer en référendum anti-gouvernemental, au prix d’ailleurs de l’absence de débat sur les projets à l’échelon des collectivités locales concernées. On se souvient qu’en 2014, Gaudin avait très intelligemment qualifié Mennucci de “candidat socialiste du gouvernement” pour capitaliser sur l’impopularité de Hollande au lieu de présenter un projet plausible pour Marseille.
Ça ne me dérange pas que Jadot et Mélenchon s’engueulent au niveau national si, au niveau local, leurs représentants savent se retrouver sur une analyse commune de l’état de la Ville et sur quelques priorités d’action.
De toute façon, vu l’état de la gauche, avons-nous le choix ? Je réponds d’un mot : non.
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Si Gilles et Vassal se présentent tous les 2 et si certains s’obstinent à s’octroyer le droit de distribuer les badges “de gauche ” (“ce n’est pas notre camp”), le prochain maire sera RN.
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Felix weygand, pas de polémique virulente dans ce cas.
Je pense la même chose que vous, mais en moins….eucuménique (?).
Cependant quelques “politiciens” au sens négatif du terme me gênent vraiment. Et les jadot… canfin…de rugy….hamon et même les melenchon…. voire les macron, je les écoute quand ils s’expriment, je les vois pour certains agir….et je me permets donc de penser et de juger si ils sont de bonne volonté ou pas…..pour moi.
Et les macron-compatibles me font gerber par leur façon de s’approcher du manche !!
Sur les 43 % de votants, et sur vos additions, ce ne sont pour moi que des maths ! pas si sûr avec la loi PLM que ce soit de cette façon là que s’organisent….et les électeurs et les additions. Nous venons de vivre des élections “européennes” ni nationales, ni locales, pas si simple….
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Hélas (?) Julijo, avec le découpage en secteur c’est encore plus net : le RN écrase les 3 secteurs des quartiers Nord qui sont aussi celui où les partis “de gauche” au “sens strict” font leurs meilleurs scores (et où l’abstention “cartonne”, si l’on peut dire), la majorité est à portée de main d’une “grande coalition” des électorats (à défaut des organisations) sur les autres secteurs. Le même raisonnement vaut pour la métropole : la sociologie et la géographie enferment abstention, vote RN et vote “rouge” dans les mêmes espaces mais créent une chance raisonnable pour une coalition des bonnes volontés écologistes et progressistes (allant de ceux et celles qui pensent comme vous à ceux et celles qui pensent comme moi).
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En marche est-il “progressiste” quand il adopte les positions de Salvini sur les réfugiés, casse le contrat social, défend la chasse, le glyphosate et compagnie, fait charger les troupes contre les manifestants, met des journalistes en garde à vue, etc. etc.
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Le danger FN est un réel danger pour la Ville de Marseille mais la seule façon d’y faire échec consiste à bâtir un projet susceptible de mobiliser réellement les électeurs et à le bâtir avec eux alors que la plupart des commentaires évoquent des accords d’appareils au sein d’une classe politique qui s’est toujours déconsidérée davantage depuis au moins 50 ans.
N’oublions pas que Gaudin est l’héritier de Deferre et de son système de pouvoir tout comme le PS conserve encore aujourd’hui aussi ses héritiers du système Guérini (voir https://www.lepoint.fr/politique/marseille-serie-noire-au-ps-23-09-2010-1242757_20.php ) et ce sont eux qui ont nourrit la bête immonde et que la classe politique actuelle continue à alimenter.
Pour le député Saïd Ahamada “Cela conforte ceux qui pensent au sein de LREM qu’une grande alliance est possible, du centre aux écologistes, en y associant largement des membres de la société civile», d’autres aspirent à y mêler «une coalition des bonnes volontés écologistes et progressistes». Mais comment de véritables progressistes, s’il en existe, pourraient-ils rester progressistes en s’alliant avec les plus redoutables acteurs de la régression et de la répression sociale, de la régression des libertés publiques du droit de manifester à la liberté de la presse, (avec les atteintes au secret des sources), de l’irresponsabilité écologique, de la production permanente des fake news gouvernementaux et présidentiels.
En fait le pouvoir municipal et les mandats locaux ont toujours été le point de départ des carrières politiques nationales sauf pour Macron qui est parti sans et en ressent aujourd’hui la nécessité pour ses partisans. Pour lui le vrai enjeu des municipales de 2020 à Marseille comme ailleurs, ce sont les présidentielles de 2022.
« Il faut que tout change pour que rien ne change », telle était la devise de Macron et telle est la devise de tous nos « fédérateurs macron-compatibles» et des notables de la «société civile» aspirants politiques.
Mais quel projet réel pour les marseillais présentent-ils ?
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Très bien dit !
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C’est écrit, rien ne dissuadera LR et En Marche de présenter chacun leur liste. Ces listes se partageront un électorat principalement à droite et réaliseront ensemble un tiers des voix. Le RN séduira un petit tiers (entre 15 et 35% selon les secteurs) et “les forces de progrès” réunissant toutes les composantes de la gauche pourraient rassembler le reste (un gros tiers) si elles parviennent à s’unir autour d’un projet et à s’entendre sur le choix de quelques leaders. Même en réussissant cet exploit, la ville ne sera pas gagnée. Il faudra encore remporter les 1-7, 4-5 et 2-3 qui sont à portée de main, conserver aussi le 15-16 (et qu’on l’aime ou non, il faudra compter avec Samia Ghali pour cela) et last but not least, reprendre le 13-14 qui, s’il reste au RN, permettrait à la droite (ou à LR, ou à une coalition LR-LREM) de garder une majorité relative en ne gagnant que 3 secteurs fortement peuplés et représentés.
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Bref, ça va être très très compliqué pour tout le monde…
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En ce matin d’élections européennes, vous auriez pu rappeler ceci aux jeunes et vieux lecteurs de Marsactu, dont beaucoup ont voté pour des candidats qui veulent revenir à l’Europe des nations du XIXème siècle : il y a exactement 75 ans jour pour jour, au matin du 27 mai 1944, 1800 marseillais tombaient en quelques minutes sous les dernières bombes de la deuxième guerre mondiale concluant 150 ans de nationalismes européens. Message pour ceux qui sont obsédés par la sécurité : les rues de Marseille n’ont jamais été aussi sures que depuis cette terrible journée et ceci grâce à la paix en Europe, construite par des hommes et des femmes intelligents et qui n’étaient pas habités par les haines et les rancœurs qu’on voit renaitre aujourd’hui ça et là sur le continent et en France
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Rappel toujours utile, merci
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Correctif de mon message ci-dessus : Le message ne s’adresse pas spécifiquement aux lecteurs de Marsactu , dont je présume que peu ont donné leur voix aux nationalistes , mais aux Marseillais en général à la vue du score du RN
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