Face au coronavirus, le maire de Velaux envisage un successeur sans attendre le second tour
Au soir du premier tour, le dauphin désigné par Jean-Pierre Maggi pour lui succéder est arrivé en tête mais n'a pas gagné. Qu'importe, le maire a profité de la crise sanitaire pour prendre un arrêté le désignant comme suppléant du maire en cas d'incapacité. Une entorse au code des collectivités que la préfecture s'est empressée de faire corriger.
Jean-Pierre Maggi, maire de Velaux. Photo Julia Rostagni.
Au bout de 43 ans de règne, Jean-Pierre Maggi, le maire de Velaux (ex PS, DVG) avait prévu de passer la main en mars. Comme dauphin, il a choisi de soutenir de longue date son second adjoint, délégué à la culture, Yannick Guérin. Le 15 mars, celui-ci est arrivé en tête au premier tour avec 37,8%, devançant l’opposante Claire Adoult et la première adjointe Laurence Monet, encartée LREM (lire le détail sur notre carte des résultats dans les Bouches-du-Rhône). Entre le maire et cette dernière, le torchon brûle depuis des mois.
Sauf qu’avec l’arrivée du virus, le second tour a été reporté à une date inconnue. L’élection pourrait même se refaire depuis le départ, et Jean-Pierre Maggi, toujours maire est chargé de piloter la réponse municipale à la crise sanitaire. Deux jours après le début du confinement, le maire et ancien député prend un arrêté par lequel il envisage d’installer tranquillement son dauphin dans son fauteuil en cas d’incapacité à exercer sa fonction.
“Durant la période de crise sanitaire liée au Covid-19 et en cas d’absence ou de tout autre empêchement, Monsieur le maire sera remplacé exceptionnellement et provisoirement […] par monsieur Yannick Guérin, deuxième adjoint de la commune”, peut-on y lire. Une disposition qui a provoqué l’ire de la première adjointe et candidate opposé à Yannick Guérin. Cette dernière a saisi la préfecture qui, après quelques jours de délai, a informé le maire sortant que son arrêté était entaché d’irrégularités. La mairie a fini par l’annuler.
“Une manœuvre politicienne pour son candidat”
Le Code général des collectivités territoriales prévoit qu’en cas d’empêchement du maire, celui-ci “est provisoirement remplacé, dans la plénitude de ses fonctions, par un adjoint, dans l’ordre des nominations”, précise la préfecture à Marsactu.
En clair, si Jean-Pierre Maggi était amené à ne plus pouvoir assurer sa fonction de maire, c’est à Laurence Monet qu’en reviendrait de droit l’exercice provisoire. La première adjointe voit dans la publication de cet arrêté “une manœuvre politicienne pour faire valoir le candidat que Jean-Pierre Maggi a choisi” alors qu’elle-même a été écartée de toutes les décisions municipales.
“On aurait pu mettre le conflit de côté, dire «là, c’est la trêve». Pour le moment c’est à la vraie inquiétude de la population qu’il faut répondre. Au lieux de ça on m’empêche d’être utile”, ne décolère pas Laurence Monet. Elle affirme s’être entendue dire en mairie qu’elle ne devait “pas aller dans les services”.
“La première adjointe a un bureau. Il n’est pas fermé à clé”
“C’est une décision du maire qui a pensé bien faire”, considère pour sa part Yannick Guérin à propos de l’arrêté. “La première adjointe a un bureau en mairie. Il n’est pas fermé à clé”, dit-il. Quant à Jean-Pierre Maggi – qui, d’après nos informations, reste en ce moment strictement confiné chez lui – pour l’heure il n’a pas donné suite aux sollicitations de Marsactu. Peut-être consacre-t-il son temps à préparer sa défense puisqu’il fait l’objet de poursuites judiciaires pour “détournement de fonds publics” et “favoritisme” concernant la gestion du service départemental d’incendie et de secours (SDIS 13), dont il était président.
En tous cas, selon Yannick Guérin, tous les élus, y compris ceux de l’opposition, ont été invités à participer aux actions pour répondre au coronavirus. Depuis la première semaine de confinement, la mairie a répondu à l’initiative de soignants en mettant à disposition l’espace culturel Nova pour installer un centre Covid intercommunal.
L’adjoint à la culture, considère que le refus de la concorde en temps de crise du Covid-19 serait plutôt le fait de Laurence Monet. Le lundi 16 mars, “au moment où nous tenions une réunion de crise, Madame Monet, que l’on pourrait qualifier désormais d’opposante, se réunissait avec les deux autres représentants des listes d’oppositions pour trouver un accord pour le second tour”, affirme-t-il. Pour sa part, Laurence Monet dément avoir été invitée à participer à une quelconque réunion de crise. Elle dénonce plus généralement “une fin de règne qui tourne à la com’ et au clientélisme”. Une fois le coronavirus écarté, la difficile succession de Jean-Pierre Maggi promet d’autres développements haut en couleurs.
Commentaires
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Maggi ou Joissains et tant d’autres se pensent propriétaires le la ville où ils sont élus, d’ailleurs ils emploient a vau-l’eau l’expression de “ma” ville et s’assoient gaiment sur la démocratie. Ce Maggi là vieil autocrate en est le cas typique , 43 années au poste de maire basé sur le clientélisme , particularité locale en terme de cuisine .
Mais ce qui est plus gênant dans cette histoire de potentat local , c’est que les habitants de Velaux semble apprécier et goûter la tambouille du maire.
Alors continuons à distribuer , c’est pas grave la collectivité paye les gaspillages et les arrangements des Joissains, Povinelli ,Maggi et j’en passe et des meilleurs.
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