Europhobie ou eurofolies : le débat du Sud-Est

Europhobie ou eurofolies : le débat du Sud-Est

Depuis la semaine dernière, Marsactu tente de vous éclairer sur l'enjeu européen. Après les listes en présence et la manière dont fonctionne le scrutin, nous avons tâché de dresser un bilan des sortants et de leur demander de décrire le "job" de député européen.

Ce lundi, à moins d'une semaine du vote, il sera bien temps d'entendre les propositions des candidats sur la scène du Dock des suds. Sur les 23 listes, 7 seront présentes dans un débat forcément incomplet, mais contraint par des impératifs de concision et de clarté des échanges.

Le replay arrive, en attendant retrouvez le live-tweet sur le compte de Marsactu

Parmi les eurodéputés sortants présents, l'écologiste Karim Zéribi voisinera avec une autre Marseillaise, Sylvie Goulard, tête de liste UDI-Modem, peut-être moins connue puisqu'élue dans l'Ouest en 2009. En l'absence de Peillon et Guillaume, les sortants socialistes, le public aura l'occasion d'entendre Zaki Laïdi, un nouveau venu très proche du premier ministre Manuel Valls. À l'UMP, la concomitance du meeting du parc Chanot a rendu difficile la présence de Renaud Muselier ou d'un colistier. La conseillère municipale Maliza Saïd Soilihi offrira un angle intéressant avec sa délégation aux crédits européens à la mairie de Marseille.

Tout ce petit monde fera face au représentant d'une liste qui pourrait bien arriver en tête dimanche 25 mai, Gaël Nofri, directeur de campagne de Jean-Marie Le Pen. Avec pour ligne de fracture nette un euroscepticisme prégnant dans cette campagne. Dans un autre registre, Anne Mesliand, conseillère régionale et n°3 de la liste Front de gauche, devrait se démarquer des socialistes dans leur critique de la politique européenne actuelle. Ces derniers la mettent sur le compte d'une gouvernance par la droite, quand le Front de gauche rappelle le fort poids des socialistes dans les institutions (Conseil européen et Parlement).

Une autre tête de liste devrait se situer dans cette ligne critique vis-à-vis du PS, celle de Nouvelle Donne, Jean-Baptiste Coutelis. Ces derniers mois, le mouvement fondé par Pierre Larroutourou a notamment attiré des élus Europe Ecologie-Les Verts comme la sortante Malika Benarab-Attou – qui ne rempile pas – et le conseiller régional Philippe Mussi, n°3 sur la liste. D'autres candidats, comme Debout la République, Régions et peuples solidaires ou Féministes pour une Europe solidaire, pourraient prendre la parole depuis la salle.

Trois thèmes, trois grands témoins

En ouverture de ce débat, nous ne pourrons pas ignorer la très forte abstention qui pourrait marquer le scrutin, ni l'appropriation difficile par les citoyens des institutions européennes dans un premier temps de débat sur l'Europe politique. Éloignement mais aussi parfois opacité, comme le souligne le premier "grand témoin" (Sabine Laurent d'Attac Marseille) à propos des négociations du traité de libre échange avec les États-Unis (Tafta).

Elle sera suivie dans le vaste domaine économique et social, de Pierre Maupoint de Vandeul, délégué syndical CFE-CGC de la SNCM. S'il interpellera les candidats sur les dégâts potentiels de la doctrine européenne de la concurrence, il pourra aussi être question d'harmonisation fiscale ou sociale. Si elle oriente les politiques via des directives, des normes, l'Europe est aussi une pourvoyeuse de fonds. Dans ce troisième temps sur l'Europe et l'argent, Fabien Chevet, spécialiste de ces fonds à Initiative Europe Conseil viendra en dresser un tableau pédagogique. Faut-il qu'ils montent en puissance, qu'ils soient répartis différemment en terme de volume, au service de quelles priorités politiques ? Ce sera le dernier thème de notre débat, avant un temps d'échange plus libre si l'heure le permet. Dans tous les cas, un moment d'échange plus informel sera possible au bar du Cabaret du Dock des Suds jusqu'à 22 h.