En vidéo, Montebourg dénonce "la bruxellose" mais oublie la SNCM
En vidéo, Montebourg dénonce "la bruxellose" mais oublie la SNCM
Le 2 avril, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, débarque à Marseille à la tête du TGV de l'industrie. Et forcément, au vu des nombreux conflits sociaux et dossiers chauds dans l'industrie locale, il pourrait y avoir quelques calicots et cornes de brume sur le quai de Saint-Charles pour cueillir le ministre à sa descente de rame.
Très remontés contre le gouvernement qui malgré de nombreuses alertes des élus locaux, tous bords confondus, semble vouloir jouer les Ponce Pilate dans le dossier de la SNCM, en les laissant naviguer entre Charybde-Transdev et Scylla-Veolia, la CGT et l'ensemble des syndicats de la SNCM – y compris de cadres et d'officiers – viennent de déposer un préavis de grève pour le 2 avril, jour de la venue d'Arnaud Montebourg à Marseille.
Et histoire de faire monter la sauce autour de la visite ministérielle, la CGT Marins de la SNCM fait circuler ce matin une amusante vidéo, extraite d'une récente audition publique du ministre auprès la commission des affaires économiques et diffusée sur le site de l'Assemblée nationale. LEtat est actionnaire à 25% de la SNCM. : ces actifs sont gérés par le ministère de l'Industrie. Montebourg est donc, avec Frédéric Cuvillier le ministre des Transports et de la mer, un des membres du gouvernement les plus impliqués dans ce dossier. Ce que souhaite lui rappeler la CGT. En vain : le ministre héraut du "made in France" semble sourd à leurs préoccupations.
"Ne me parlez pas d'appel d'offres!"
Pourtant, face aux parlementaires, le ministre se pose en parangon de la participation publique, en tutelle directe de l'agence de la participation de l'Etat : "Nous gérons 65 millards. Donc nous disons à la SNCF, à la RATP, à Areva, occupez vous du "made in France", faites travailler les entreprises françaises et ne me parlez pas d'appels d'offre". Et le ministre enchaîne sur un couplet franchement eurosceptique : "Nous ne sommes pas obligés d'être les zélés de la classe bruxelloise". Et il s'enflamme, comparant la mixomatose des lapins de sa grand-mère à la bruxellose – "la maladie du bon élève" – dont seraient atteints les fonctionnaires de Bercy.
Pour la CGT, la bruxellose en question a fini par contaminer tous les membres du gouvernement, y compris celui qui crie "au loup" avec le plus de vigueur. Car,depuis des mois, les syndicats se battent pour que seuls les navires français battant pavillon de premier registre puissent concourir aux appels d'offre pour les délégations de service public. Et la SNCM est concernée au premier chef par l'appel d'offres en cours lancé par l'assemblée de Corse pour la liaison maritime avec le continent. Le principal concurrent de la SNCM, Corsica Ferries, bat pavillon italien international. Les sénateurs communistes avaient bien tenté de présenter une proposition de loi allant dans le sens d'une "protection" des navires français mais celle-ci a été vite retoquée au prétexte que Bruxelles ne l'accepterait pas. Et voilà que le ministre vient dire tout le contraire.
La sortie fait rire certains parlementaires et fortement tousser les membres du cabinet du ministre. "C'est filmé", lui glisse gêné, un de ses spin doctors. "Bon, vous me couperez ça", répond le ministre un peu mal à l'aise. "Pas possible, c'est en direct sur la Chaîne parlementaire". Et maintenant un peu partout sur les réseaux sociaux.
Ci-dessous, le préavis commun des syndicats :
Commentaires
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il est bon pour la politique a Marseille Montebourg, des declaration drôles et des declarations droles.
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La CGT dénonce et lutte depuis des années seule ou presque, maintenant qu on est proche du cataclysme social certains se réveillent. Prévenir c est guérir, pourvu qu il ne soit pas trop tard.
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Productiviste, souverainiste … so XXe siècle. Crétin égotiste so intemporel …
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le changement c’etait quand dejas??
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LE DÉCODAGE DU DOUBLE DISCOURS
Que le Ministre pense ou ne pense pas ce qu’il dit est sans importance. La vérité c’est qu’il n’a pas la main.
Les décisions ont été prises ailleurs et il y a longtemps,dans des milieux où la transparence n’est pas de mise. On peut dire que tout cela s’est fait dans la … clandestinité.
Le dossier se joue à Matignon et à Bercy mais pas ailleurs. Il s’agit d’une ancienne promesse faite à certaines forces politiques et économiques, en Corse, de reventiler l’argent de la subvention des transports (maritimes) vers le budget de l’assemblée de Corse.Cette dernière pourrait en faire l’usage qu’elle désir, en dehors des transports. On voit bien quels type d’appétit ce plan soulève. Quelques dizaines de millions d’euros suffisent
à faire tourner bien des têtes… de maure.
Alors les propos de M. Montebourg dans tout cela, et bien ils ne pèsent pas lourd.
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Après le Ministre qui fait des moulinets, que compte faire notre Président sur les “paradis fiscaux”. La SNCM est victime, notamment, d’une concurrence déloyale avec une compagnie qui a son siège en Suisse et qui, de ce fait, n’est pas obligée de publier ses comptes. Voila un exemple concret ces dégâts causés par les “paradis fiscaux”. Alors, M. le Président, on fait quoi?
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