En réanimation à Marseille : “On est déjà dans un goulot d’étranglement”

Reportage
le 26 Oct 2020
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À l’hôpital de la Timone, à Marseille, la réanimation polyvalente ouvre de nombreux lits, bien souvent pour des malades venant de l’IHU voisin dirigé par Didier Raoult. S’ils s’entendent sur la prise en charge du malade, les médecins ont des visions divergentes de la maladie. Un reportage de notre partenaire Mediapart.

Intubation d
Intubation d'un patient à l'hôital de la Timone. Photo CCC

Intubation d'un patient à l'hôital de la Timone. Photo CCC

Comme au printemps dernier, le pouls du pays bat dans les services de réanimation. Et le battement s’affole : la France a compté, le 21 octobre, 41 593 contaminations dans une seule journée, 1754 nouvelles hospitalisations, 284 nouvelles admissions en réanimation, 138 nouveaux décès. Tous ces chiffres sont croissants et dessinent une nouvelle vague épidémique. Les évacuations de malades du Covid-19 ont repris, des hôpitaux saturés d’Auvergne-Rhône-Alpes vers ceux de la Nouvelle-Aquitaine, moins surchargés. Seulement, à la différence du printemps, très peu de régions ne sont pas en tension. À l’hôpital de la Timone à Marseille, le plus grand de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les services de réanimation poussent les murs. La réanimation polyvalente compte 20 ...
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Commentaires

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  1. bely bely

    Je ne me suis pas abonné à Marsactu pour lire Médiapart. Je mettrai donc fin à mon abonnement lors de son renouvellement .

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    • RML RML

      🤣🤣🤣

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    • Benoît Gilles Benoît Gilles

      Bonjour, cans le cadre du partenariat éditorial entre nos deux titres, nous échangeons certains articles afin de compléter nos journaux respectifs. C’est le cas à quelques occasions dans l’année comme pour ce reportage que nous avons trouvé intéressant et choisi d’offrir à nos abonnés en supplément de notre proposition habituelle.

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  2. raph2110 raph2110

    Merci d’avoir retracer avec précision la vie de malades en réanimation atteints du COVID. Je crois que la jeunesse a du mal à conscientiser cette nouvelle réalité de vie, la souffrance des patients et les efforts colossaux des soignants pour préserver une vie. Je ne partage pas l’idée qu’il faut avoir un proche malade pour comprendre, ça pourrait être très culpabilisant et sans véritable contrepartie positive. Je crois à la mobilisation d’une jeunesse responsable en introduisant des messages, des vidéos chocs, en mettant en place des brigades d’information organisées et déployées par leurs soins, il faut les rendre acteurs. Je crois en des mesures qui font vraiment barrières avec une anticipation adaptée, nous n’y sommes pas. Quand on craint une 2eme vague on s’y prépare pendant une phase d’accalmie… Incroyable ce que nous vivons là et qui à priori ne va pas s’arrêter tout de suite.
    Au fait personne ne nous dit aujourd’hui comment ça se passe aujourd’hui en Chine ?

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  3. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Je regrettai hier de ne pas pouvoir accéder à cet article, n’étant pas abonné à Mediapart. Merci à Marsactu de le faire paraître ici.

    Il éclaire la tension croissante due à la “seconde vague”. Et montre bien que ceux qui nient l’existence de celle-ci sont un peu loin des terrains où elle se voit. Ce qui n’empêche pas certains médias douteux de leur donner complaisamment la parole.

    Porter un masque, c’est peu agréable. Mais si j’ai le choix, je préfère ça à l’intubation.

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  4. MarsKaa MarsKaa

    Un article indispensable.

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  5. Alceste. Alceste.

    Un petit message aux maires et mairesses des alentours de Marseille et à certains édiles marseillais, aux présidents des limonadiers du coin , à certains jeunes rois et reines du je-m’en-foutisme , aux pseudos Zapatas de comptoirs de St Mauront et de la place Bernard Cadenat . Faites un petit stage en réanimation avec des tuyaux partout , à angoisser toute la journée en attendant que le toubib passe et vous verrez et vous permettra de mettre un ou deux b mol à la connerie ambiante.
    8 e vous avez tout à fait raison , il vaut mieux un masque qu’un tube , je peux vous le confirmer.

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  6. BRASILIA8 BRASILIA8

    un grand merci à nos élus
    Mr Payant qui affirmait être capable de régler le problème en 10 jours
    Mme Ghali qui refusait d’envoyer la police municipale faire respecter l’arrêté préfectoral

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  7. Pussaloreille Pussaloreille

    Merci pour cette enquête qui nous éclaire avec mesure sur des aspects de la réalité hospitalière largement ignorés par les medias en général. Le psychologue de la réa résume bien la problématique humaine et morale. Au final chacun est libre de sa conscience et de son comportement mais il faut continuer a débattre et a informer pour qu’un maximum de gens s’approprient les gestes anti-covid. Au moins parmi ceux qui en ont la capacité et les moyens, car on sait que malheureusement, beaucoup n’ont pas le choix. Ça n’empêche pas de lutter contre l’insuffisance des moyens attribués a l’hôpital public ou de militer pour des choix de société a l’inverse de ceux qui nous ont amenés à ce que nous vivons. C’est juste un outil immédiat pour que chacun contribue à parer l’urgence.
    En gros, je partage la conclusion d’Electeur du 8e, surtout que mettre le masque permet aussi d’éviter que d’autres soient intubés ! Même si les conséquences les plus graves de la pandémie ne touchent qu’une minorité de personnes, on ne peut pas se résoudre à rester spectateur ou victime. Il suffit d’avoir compris l’essentiel de la propagation du virus pour accepter les gestes-barrières : ils s’apparentent à du simple bon sens. Mais pour accepter il faut comprendre, et pour comprendre il faut savoir. La presse libre est là pour ça. Donc je me réjouis moi aussi de ne pas être passée à côté de cet important travail dans un hôpital marseillais, même si c’est une journaliste de Mediapart qui l’a mené.
    La polémique s’entretient grâce à l’amalgame entre gestes barrières (mais allez faire la pédagogie du bon sens !) et restrictions des libertés publiques (couvre-feu, fermetures d’établissements/entrave à l’activité professionnelle…). C’est très facile, alors que la situation est très compliquée. Notez bien qu’on consacre bien moins de débat et d’info à la façon dont notre société organise sa solidarité, qu’aux errements des arrêtés préfectoraux…

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  8. Jean-Cedric Ouachan Jean-Cedric Ouachan

    Article très intéressant et même parfois dur à lire…
    109 lits de réa et 20 a la Timone en temps normal sont des chiffres qui posent question. Des années de restriction budgétaire nous ont conduits à devoir choisir les patients à sauver. Les augmentations de kits sont temporaires et il manquera toujours du personnel compétent pour absorber au mieux les flux. Il est temps de se réveiller et demander plus de moyens pour l’hôpital public.

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  9. jasmin jasmin

    Nous sommes 8 ou 9 lecteurs de Marsactu à avoir lu l’article et l’avoir trouvé édifiant. Il est très bien écrit et terrifiant. Je trouve un peu dur que l’IHU se demande s’il est utile de mettre en réanimation des personnes âgées qui vont probablement mourir. Cinquante pour cent des réanimations s’en sortent. Ce ne sont peut être pas des “grabataires” mais on ne peut pas parier à l’avance sur leur résistance. Regardez Trump.
    Il faut marteler des articles de ce type, montrer des videos, montrer comment un jeune insouciant contamine sa famille et tue ses vieux, comment il traine pendant 6 mois l’exténuation des effets, à quoi ressemblent ses voix respiratoires et autres organes après. Dans un pays latin (je n’ai pas dit bordélique) comme le nôtre, avec un QI moyen très bas, la seule chose à répéter et faire faire c’est: portez un masque tout le temps, lavez vos mains en chantant deux fois “joyeux anniversaire” jusqu’au bout, restez tant que vous pouvez à 1,80m des gens. Il faut montrer des images des services de réanimation et à quoi ressemble la vie ou la mort de quelqu’un d’intubé, il faut que les élus et le gouvernement diffusent les images et chiffres sur les réseaux sociaux pour casser les anti-masques primaires. Aux Usa les restos ont installé des barrières plexiglas entre les tables, même à l’extérieur! Pourquoi on ne le fait pas? pourquoi on ne verbalise pas les gens sans masque? Pourquoi dans les grandes surfaces, les caissières ne portent pas de masque derrière un plan complètement perméable en plastique?

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  10. Alceste. Alceste.

    Pourquoi ? : tout simplement parce que nos responsables politiques , Ghali en tête ont peur de faire des contrôles , de sanctionner, de verbaliser et de prendre des décisions dures vis à vis des gens aux QI de bulots. La méthode , ne pas mettre les gens de mauvaise humeur de peur de ne pas être réélus. Voilà le pourquoi, et cela est tout simple, conserver sa gamelle à tous prix .

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    • Avicenne Avicenne

      Je suis d’accord avec vous ! Je le vois dans mon quartier Chave-Camas où notamment, l’un des bar-restaurant vit comme si le virus n’existait pas ; clients et serveurs compris ! dans les supermarchés, malgré le gel à disposition à l’entrée, les clients ne se nettoient pas les mains, les masquent ne sont pas portés convenablement et le plus souvent pas du tout…
      Nous attendons tout de l’Etat or il ne peut pas tout comme les enfants qui attendent tout de leurs parents, puis nous lui reprochons de nous infantiliser: la responsabilité individuelle existe pour tous, même pour les personnes âgées.
      Comme le rapportent certains commentaires, être intubé n’a vraiment rien de joyeux : un cancer et 2 infarctus, j’ai 68 ans et je tiens encore à vivre et à jouir de ma famille, de mes amis et toutes les joies et les beautés de la vie.
      Je protège et je me protège.
      Soyez tous prudents

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  11. Tarama Tarama

    Merci Marsactu pour l’accès à cet article très consistant.

    Si certains cas sont très graves, n’en reste pas moins le problème, aujourd’hui criant, de la destruction du système de santé qui en a fait un colosse aux pieds d’argile.

    L’enfermement ou la mort, semblent dire certains. Quel choix…

    Les troubles psycho-sociaux conséquence de cette crise seront énormes.

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  12. soli007 soli007

    Merci pour cet article qui reflète bien la triste réalité de nos hôpitaux….
    Ma fille est infirmière à la réa de l’Hôpital Nord, a vécu le premier épisode dans les conditions de manque de matériel, et maintenant, le matériel est là… ce qui manque cruellement, c’est le personnel pour le faire fonctionner… On ne forme pas un infirmier de réa en quelques jours, même si les bonnes volontés sont là,
    Alors, lorsqu’elle traverse la ville, et qu’elle voit nombre de personnes agglutinées sous l’ombrière, entre autre , et beaucoup sans masques, elle est choquée! Au lieu de nous égrener chaque soir le chiffre exponentiel des contaminations, il serait peut-être plus probant de montrer les patients intubés, ou sédatés, de voir leur condition après plusieurs jours dans le coma artificiel…. Mais vu le contexte , et l’état d’esprit de ceux qui croient encore à une grippette, je ne suis pas sûre que ce serait utile….Quelle tristesse de constater cela….

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  13. Haçaira Haçaira

    Un geste barrière dont je n’ai jamais entendu parlé : ne pas cracher par terre

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  14. Umble Escoulan Umble Escoulan

    Merci pour cet article. En revanche il ne me permet pas de comprendre le raisonnement de Ph Parola. Comment pourrait-il douter de la reprise de l’épidémie ? Que veut il vraiment dire en nous invitant à relativiser les 34000 décès ? Que l’immense majorité de ces décès concerne des personnes à l’espérance de vie déjà très faible ?
    Comment peut il douter de l’efficacité du confinement ? Veut il dire que l’on aurait vu la meme baisse du nombre de cas sans confinement ?
    Soit ses propos sont vraiment très légers, soit l’article ne met pas en valeur la complexité de sa pensée.

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  15. Fp Fp

    Pour info : actuellement et jusqu’au 30 octobre en visio sur le site du musée d Histoire de Marseille un colloque intitulé “Regards croisés sur les grands fléaux épidémiques” dans le cadre du bicentenaire de la peste de 1720.

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    • claquette claquette

      Merci! J’irai voir ça.

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