En plein cœur de Belsunce, un gros tas de gravats bleu cache de l’amiante
Depuis décembre, la Soleam entrepose les gravats issus de la démolition du 15, rue de la Fare, sur un terrain en plein cœur de Belsunce. Le tas qui doit être enlevé cet été a été recouvert d'un produit bleu, destiné à éviter la dispersion de l'amiante contenu dans les gravats.
Photo : D.R.
Il y a quelque chose d’extra-terrestre dans cette colline bleue cobalt qui gît en plein cœur de Belsunce. La scène se passe au centre de la ville, rue Nationale. Depuis plusieurs semaines, une montagne de déblais stationne sur un ancien parking, jadis rattaché au commissariat du quartier. Le lieu attend depuis plusieurs années, l’accouchement d’un projet d’un centre d’animation, prévu pour 2022. Pour l’heure, la Soleam, la société publique propriétaire du terrain, l’utilise à d’autres fins. Cette nouvelle utilisation inquiète dans le quartier, au fil des évolutions du tas et de sa couleur.
En effet, avant de virer de couleur, le tas est ce qui reste d’un immeuble situé à quelques mètres à peine, rue de la Fare. Propriété de la Ville, il a été confié à la société publique locale d’aménagement pour qu’elle le démolisse. Une opération qui s’est déroulée dès décembre 2018. Chose curieuse, les déblais du chantier ont aussitôt été entreposés là, au lieu d’être acheminés vers un autre espace de stockage.
Des poussières portées par le vent
“Ce qui nous a inquiétés, c’est que dans les semaines qui ont suivi l’arrivée des déblais, un panneau à été placé à l’entrée, explique Laurence, dont l’atelier est situé à proximité. Il était clairement indiqué la présence d’amiante. Un de nos voisins à fait venir le service d’hygiène de la Ville qui a évoqué la possibilité que les déblais soient bâchés. Il ne s’est rien passé puis le panneau a mystérieusement disparu.” En revanche, les riverains assurent qu’en période de vent, les volutes de poussière traversaient le site, bordé par une école et une maison de retraite.
Le 23 mai dernier, nouveau rebondissement sur le tas, avec l’apparition d’un homme, muni d’une sulfateuse qui répand un produit bleu sur les déblais. “Je suis allée voir la personne aussitôt mais il m’a assurée que ce n’était pas dangereux. C’est une sorte de latex. Quand au colorant c’est ce qu’on met sur les vignes”, poursuit Amélie, autre voisine. Du sulfate de cuivre donc.
Un fixatif coloré pour recouvrir les débris
Du côté de la Soleam, on ne fait pas mystère de l’origine des déblais, de leur contenu, ni même de la nouvelle couleur que ceux-ci ont pris dans le courant du mois de juin. “Notre bureau d’études nous a recommandé de recouvrir les débris d’un fixatif avec un colorant. Nous avions le choix entre un produit transparent, rouge ou bleu, nous avons choisi cette couleur pour pouvoir vérifier si les déblais étaient déplacés”.
La représentante de la Soleam interrogée ne nie pas la présence d’amiante dans ces déblais. “Il s’agit d’amiante non friable sous la forme de fibro-ciment, explique-t-elle. Nous n’avons pas pu faire réaliser les diagnostics qu’impose l’inspection du travail en raison de la dangerosité réelle de l’immeuble. Il n’était pas question d’y faire entrer quelqu’un alors qu’il risquait de s’effondrer à tout moment”.
Depuis son entreposage sur le site de la rue Nationale, des “mesures d’empoussièrement” sont réalisées régulièrement sur site. “Ces analyses sont négatives”, indique-t-on encore à la Soleam qui assure donc qu’il n’y a “aucun risque” même si on dit comprendre “le ressenti des habitants”.
Départ des déchets avant la fin de l’été
Lors du dernier conseil municipal, la Ville a voté une rallonge de 300 000 euros pour permettre un enlèvement des gravats. “Nous allons notifier le marché dès que la délibération aura passé le contrôle de légalité, indique la Soleam. Le chantier devrait prendre deux mois, car il faudra procéder au tri des déblais”. En revanche, les réponses de l’aménageur restent évasives pour expliquer le délai entre la démolition et l’enlèvement des gravats, faisant référence notamment à l’obligation d’avoir recours à une assistance environnement.
Les riverains de la rue Nationale pourront donc profiter de cet environnement insolite encore tout l’été. Contactée, la préfecture nous a fait savoir que la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement n’avait pas été saisie pour contrôler cet entreposage de gravats, comprenant pourtant des matériaux potentiellement dangereux en pleine zone habitée. Du point de vue de la DREAL, il s’agit d’un dépôt, qui relève donc de la police du maire, et non d’un stockage qui aurait nécessité une autorisation. Ironie riveraine, une main anonyme a ajouté une sculpture de Pinocchio sur le tas bleu.
Commentaires
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Cette mairie est en dessous de tout.
Juridiquement, ça s’appelle “mise en danger de la vie d’autrui”, et ça c’est le minimum. Souhaitons qu’un collectif se monte, et que de nombreuses plaintes traduisent ces empoisonneurs devant les tribunaux. C’est tout ce qu’ils méritent.
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et après il ne faut pas faire du Marseille bashing mais vraiment quand on lit cela, on ne peu qu’être anéanti par ceux qui dirigent cette ville
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validé trop vite donc Je continue. Des immeubles risquent de s’effondrer on ferme une station de métro. Le haut de la rue St Pierre est fermée depuis au moins 6 mois, il y a un immeuble ou 2 dangereux donc on ferme la rue!!. Là on entrepose des déblais car trop dangereux de faire intervenir une entreprise, puisque des bâtiments trop dangereux. La circulation différentiée, seule grande ville de France à ne l’avoir jamais mis en place et les marseillais découvrent qu’ils existent des vignettes!! j’hallucine
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un scandale de plus ! qui mériterait amplement une démission…
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Il faudrait plusieurs démissions!! non donc aux marseillais de réfléchir en 2020 pour qui ils vont voter, sachant que ceux qui candidatent actuellement sont les complices puisque conseillers adjoints etc..
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La question première, la cause de tout ce cirque : qu’est-ce qui justifie la décharge de la démolition à cet endroit ?
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Cette Ville n’est pas dirigée. Sa devise n’est plus “Actibus immensis urbs fulget Massiliensis”, mais “M’en fouti”.
Et là, on parle d’amiante. Chaque jour, on atteint des sommets plus élevés dans l’irresponsabilité.
La droite gaudiniste, dehors ! A commencer par le président de la Soleam.
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NE ME PARLER PAS DE : Gérard CHENOZ IL EST ALLERGISANT!!
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C’est hallucinant et surréaliste on engage la démolition d’un bâtiment sans budgétiser l’évacuation des gravats. Il faut attendre à présent une rallonge de 300 000€.
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On démolit en urgence, soit… C’est toujours mieux que si les pompiers se prenaient tout dans la gueule en recherchant des survivants. On dit que c’est du fibro-ciment (canalisations, éléments de toiture,…) donc on peut dissocier aisément ces éléments du reste des gravats ?
Et ensuite mais quelle connerie de stocker ça en plein centre-ville ?
Même la Dreal est responsable quand elle botte en touche en disant que cela ressort du pouvoir de police de la mairie. Il suffit de faire 1m dans une rue pour constater que le pouvoir de police de la mairie NE SERT A RIEN dans cette ville !!!
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“la Ville a voté une rallonge de 300 000 euros pour permettre un enlèvement des gravats. Nous allons notifier le marché dès que la délibération aura passé le contrôle de légalité”. En gros la Soleam a passé un marché sans disposer des crédits nécessaires à la réalisation de l’opération ????
On comprend mieux le choix de la couleur bleue, le rouge eut été trop symbolique.
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