En Paca, les mesures économiques de Hollande patinent

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le 6 Mai 2013
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En Paca, les mesures économiques de Hollande patinent
En Paca, les mesures économiques de Hollande patinent

En Paca, les mesures économiques de Hollande patinent

Les annonces ne suffisent pas. C'est en somme le bilan dressé par le préfet de région pour le premier anniversaire de la présidence Hollande. Pour la première bougie, Hugues Parant avait convie les journalistes à un bilan régional des mesures annoncées sur les questions économiques. Flanqué du tout nouveau commissaire au redressement productif, Patrick Maddalone, il a dressé un bilan mitigé des mesures. Difficile de toucher directement les entreprises concernées par les crédits d'impôt ou les contrats de génération. "Nous sommes dans une économie atomisée, glisse le secrétaire général aux affaires régionales. On n'est pas dans une région où en ciblant les 100 plus grosses entreprises, on peut toucher les trois-quarts des salariés".

Pourtant, Parant estime que lui et ses équipes n'ont pas lésiné sur la retape sermonnant au passage les chambres de commerce, de l'artisanat et de l'agriculture qui "ne doivent pas oublier qu'elles touchent des taxes pour accomplir une mission de service public" dont l'information des professionnels. Or, derrière, les résultats ne suivent pas. Pas encore, espère le préfet.

Le meilleur exemple de ce décollage poussif, la possibilité de bénéficier du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) dès 2013. Au bilan, seules 69 entreprises – sur plus de 400 000 dans la région – ont souhaité bénéficier de cette "bouffée d'oxygène". "La plupart des chefs d'entreprise ignoraient qu'ils pouvaient déjà toucher l'argent en passant par la banque publique d'investissement et bientôt par les autres banques", relate Hugues Parant. Il a fait les comptes : le CICE en Paca représente pour le moment 8,7 millions d'euros. "C'est modeste", a-t-il convenu dans un euphémisme tout préfectoral.D'un autre côté ce dispositif ne date que de quelques semaines.

Aix et Marseille doivent jouer le jeu

Le qualificatif reste valable pour les avances de trésorerie à hauteur de 3,5 millions d'euros d'une BPI pas encore créée mais qui "fonctionne déjà" avec le travail local commun d'Oséo, de la Caisse des dépôts et du Fonds stratégique d'investissement. Même constat mitigé pour les contrats de génération par l'intermédiaire duquel les artisans ou les agriculteurs seniors, souvent seuls dans leurs entreprises, pourraient y trouver un moyen de salarier pendant trois ans un potentiel successeur.

Heureusement pour le préfet, les emplois d'avenir sont là pour éclaircir le tableau. 20 % des 7700 emplois d'avenir ont d'ores et déjà été signés. Mais, puisque la journée était aux "mais", ils émanent essentiellement du tissu associatif plus enclin que les collectivités locales à se mouiller : elles représentent 22 % des emplois signés par les moins de 26 ans sans qualification contre 35 % au niveau national. Directement visées, les mairies d'Aix et de Marseille ne se sont toujours pas emparées du dispositif. Le préfet, décidément remonté, prévient : "Si rien n'est fait sur Marseille, les gens que vous avez dans un certain nombre de quartiers – et pas seulement des quartiers Nord – seront dans cinq ans dans la même situation." Dans les couloirs de la préfecture, on glissait que s'il fallait attendre les éventuels changements de majorité pour voir cette situation évoluait plus favorablement en 2014, il serait peut-être trop tard. Message transmis à Jean-Claude Gaudin.

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Commentaires

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  1. PC PC

    Monsieur Le Prefet, laissez nous l’argent dans nos poches, et vous allez voir ce que l’on va en faire.
    On ne veut pas des emplois,on veut des envies, du dynamisme,du pouvoir d’achat,de la vie.
    Pour le reste on se débrouille

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  2. Céhère Céhère

    Martine Aubry avait dit dès le début que “les contrats de générations” ne fonctionnaient pas.

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  3. Citoyen de L'estaque Citoyen de L'estaque

    Aix et Marseille, pour des raisons qui n’échappent à personne, en rejetant les contrats d’avenir, ils ferment en fait la porte de l’espoir à notre jeunesse, surtout la plus vulnérable, la plus fragile…regardons à deux fois, car l’indifférence ressentie peut mener au désespoir suicidaire qui lui ne se contrôlera plus. L’anxiété prédomine actuellement.
    La création d’un contrat de génération et l’embauche par les entreprises, de jeunes, en CDI, accompagnés par un tuteur expérimenté, qui sera lui maintenu dans l’emploi jusqu’à son départ à la retraite, non seulement résorbera le chômage des jeunes sans accroître le chômage des seniors, mais sèmeront, dans les quartiers les plus déshérités, l’espérance ; cette essence qui remet le rêve au cœur de la famille, aujourd’huiignoré par beaucoup. Ce rêve côtoiera enfin la réalité d’exister par eux-mêmes ; cette réalité, simple attendue par chaque citoyen.
    Chefs d’entreprises, élus, artisans…, citoyens, mobilisons nos forces, nos ressources pour cette jeunesse, qui attend désespérément. En ces temps difficiles, nous pouvons facilement franchir les obstacles actuels pour réussir. Il s’agit pour tous de conjuguer des simples efforts. Elus, de tout bord, de toute obédience, rentrez momentanément vos égoïsmes,mettez vous au service de la Nation, sans calcul édilitaire, au risque de voir votre pouvoir, un jour, confisqué….

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  4. Avé Avé

    Si Gaudin et Joissains n’appliquent pas les dispositifs étatiques qui sont loi ils doivent être sanctionnés sévèrement.

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  5. Marius Marius

    La droite sabote systématiquement des dispositifs mis en place par le président Hollande, et vient ensuite beugler que “ça ne marche pas”.

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