Election à la chambre de commerce : quand les patrons se traitent de “voyous”

Actualité
le 20 Oct 2016
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Alors que les chefs d'entreprise sont appelés à voter à partir d'aujourd'hui pour désigner les futurs élus de la chambre de commerce de Marseille, la liste de l'UPE13 a publié hier un texte qualifiant ses concurrents de "voyous". Voilà une élection qui s'annonce sereine jusqu'au 2 novembre, jour de clôture du vote.

Jean-Luc Chauvin en meeting à Aubagne le 11 octobre
Jean-Luc Chauvin en meeting à Aubagne le 11 octobre

Jean-Luc Chauvin en meeting à Aubagne le 11 octobre

“Energie PME, gang de voyous”. La veille de l’ouverture du scrutin de l’élection à la chambre de commerce, le qualificatif a tout d’une bombe. Elle a été envoyée par la liste 13 engagés, (soutenue par l’Union pour les Entreprises des Bouches-du-Rhône) dans les pattes de ses concurrents de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Que des patrons se traitent de voyous a toujours un parfum savoureux.

Peu après, le billet, publié sur le site de campagne et sur les réseaux sociaux, a été renommé pour devenir “Méthodes de voyous”. Le texte commence tout aussi fort que son titre : “La campagne à la chambre de commerce et d’industrie prend une dimension indigne qui révèle les méthodes de voyous de certains membres de la liste Energie PME”.

Des accusations, émanant des deux camps, étaient déjà exprimées à l’oral, sans grand détail. En meeting à Aubagne, face à une salle comble, le président de l’UPE 13 Johan Bencivenga avait lui-même évoqué, de manière allusive, un “traquenard” et des “candidats en face prêts à tout”. Si l’élection à la chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) a, cette année, tout d’une bataille politique, avec meeting, primaire et gros budgets de campagne, elle a désormais aussi ses incidents et ses dérapages.

“Hacking”

Captures d'écran des publications, avant et après modification

Captures d’écran des publications, avant et après modification.

“Quand le souffle de la victoire arrive, certains se laissent déborder par les émotions”, commente Alain Gargani, président de la CGPME 13 qui a initié la création de la liste visée par l’UPE 13. Ces propos diffamatoires m’agacent mais personnellement j’ai veillé à ce que de notre côté la campagne soit élégante”. Plutôt défavorable à une action judiciaire pour diffamation, Stéphane Soto, tête de liste minimise : “Il n’y a rien dedans.”

Plainte et huissier

Dans le texte en question, la liste 13 engagés formule toute une série d’accusations à l’égard de son concurrent. En premier lieu se trouve l’agence web Jalis, dirigée par un des candidats Energie PME, qui “n’a pas hésité à détourner le nom de « Jean Luc Chauvin OTIM immobilier » pour référencer et indexer leur propre site internet sur le moteur de recherche Google”. “C’était un test de la part de Jalis, répond Stéphane Soto. Et ce n’était pas une demande de la part du collectif”. La liste de l’UPE 13 indique qu’une “plainte a été déposée” à ce sujet. Sollicitée par Marsactu, l’association a refusé de commenter ce mercredi après-midi ce texte.

A lire également : Les patrons se paient une vraie campagne électorale pour la chambre de commerce

La campagne a aussi ses… trolls. L’un d’eux, un certain “VOTEZ UTILE”, avec une photo du palais de la Bourse comme illustration, est cité nommément, captures d’écran à l’appui dans le texte publié ce mercredi. Ce dernier, pas très distingué puisqu’allant jusqu’au hashtag #fuckchauvin a répondu par vagues à des messages de la liste de l’UPE13. Cette dernière l’assimile directement à Energie PME et écrit : “Il est définitivement impossible d’accorder de confiance à des personnes capables de pareils comportements”. “Des trolls, j’en ai subi une dizaine dont un qui est même sur les listes de Jean-Luc Chauvin”, répond Stéphane Soto, qui rejette tout lien avec ce compte Twitter.

Il balaie également les accusations de “hacking”. Quant à “l’abus d’espace à la Foire de Marseille”, l’histoire qu’il raconte est croustillante : “La CGPME avait un stand comme chaque année, on nous l’a reproché et ils ont même envoyé un huissier pour constater cela”. Voilà qui promet pour cette élection qui court jusqu’au 2 novembre. Se paiera-t-elle le luxe d’un recours électoral ?

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Commentaires

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  1. bud_ice13010 bud_ice13010

    C’est sur que Chauvin c’est un enfant de chœur. Quand on voit comment son activité de syndic est géré au sein de sa société Otim… Pas besoin de faire un article pour ça et laisser les se bouffer le foie entre eux c’est comme ça qu’ils opèrent au quotidien… On en est loin des chefs d’entreprise comme feu Paul Ricard.

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  2. barbapapa barbapapa

    Jalis c’est bien la “web agency” des quartiers nord, qui lâche sur le terrain des dizaines de commerciaux “one shot”, et fait signer des crédits pour 3 ou 5 ans à ses “heureux” clients ?

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  3. Baguenaudeur Baguenaudeur

    Oui barbapapa, c’est un parfait résumé de cette société…

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