Effectifs, soutien scolaire, formation : manifestation à Marseille contre "une école au rabais"
Effectifs, soutien scolaire, formation : manifestation à Marseille contre "une école au rabais"
« Quand rien ne va plus, le privé aussi est dans la rue ». La banderole est manifestement faite main, et résume bien le contexte de la journée de mobilisation dans l’éducation de ce mardi. Fait rare, organisations du public et du privé faisaient en effet front commun, avec à Marseille un cortège de 1500 à 5500 personnes (vraisemblablement plutôt la fourchette haute) selon les sources et un taux de grévistes annoncé par la FSU à 70% dans le primaire et 60% dans le secondaire. « Il y a une casse du service public de l’éducation, mais on ne peut pas dire qu’il y ait un transfert vers le privé, qui est aussi mal loti. C’est donc une casse globale de l’éducation », résume Jean-Marc Coppola, vice-président (PCF) du conseil régional chargé des lycées, présent dans le cortège.
Parent d’un élève de maternelle scolarisé dans le public, Christine Bureau manifeste d’ailleurs avec des pancartes du Syndicat professionnel de l’enseignement libre catholique (Spelc) aux côté d’une amie, Claire Gomez, prof de maths au lycée catholique Sévigné (Marseille 13e). « Je pourrais être là-bas aussi (elle désigne les syndicats du public, ndlr), mais de toute façon on est tous logés à la même enseigne », justifie-t-elle.
Encadrement, jeunes profs, aides aux primo-arrivants, enseignants à cheval…
Avec 28 enfants dans la classe de son minot, « ce qui n’est pas normal en maternelle », elle est venue dénoncer « une école au rabais ». « On s’inquiète de la montée de la violence à l’école et la baisse du niveau scolaire, mais le gouvernement ne fait rien pour améliorer l’encadrement, y compris au niveau para-scolaire (surveillants etc.) », poursuit-elle.
28 élèves, voire « plus de 30″ dans certains cas, témoigne Christophe Doré, secrétaire départemental du Snuipp-FSU, syndicat majoritaire dans le primaire, qui pose simplement ses chiffres : « à la rentrée, nous avons 1700 élèves de plus dans le département pour 63 postes de moins ». Au rayon des mauvais points, il ajoute les « 80 jeunes collègues responsables d’une classe sans aucune formation », conséquence de la réforme des IUFM, et le renvoi des tâches administratives vers les directeurs avec la suppression des postes de secrétaires.
Même tableau dans le secondaire, avec « une montée des effectifs importante dans les collèges » observée par Michèle Garnier-Potoudis (Snes-FSU), conjonction de la démographie (tendance nationale) et des « retours du privé » (spécificité plus marseillaise selon elle). « Dans les lycées les classes sont très chargées, en seconde plus de 35 c’est monnaie courante », poursuit-elle. Conséquences du manque de moyens : des dédoublements (classe divisée en deux groupes) « pas assurés les 3/4 du temps dans les disciplines scientifiques », « aide aux élèves en difficulté et aux primo-arrivants » limitée… Outre une situation des stagiaires (profs qui effectuent leur première année d’enseignement) « catastrophique », la « nouveauté cette année est l’augmentation de 15% des enseignants à cheval sur plusieurs établissements ».
« Moi j’en ai 35″, indique Claire Gomez, qui enseigne depuis 10 ans et s’inquiète pour « l’avenir du métier de prof. Est-ce qu’il va encore y avoir des gens motivés ? » D’autant plus que, même à moyen constant, leur tâche serait « plus compliquée » avec, affirme-t-elle des élèves « qui n’ont plus la même mentalité, ont envie d’avoir tout tout de suite, et sont plus difficiles, quel que soit le milieu social ».
Carnet de notes
« Une grève fin septembre dans l’éducation nationale, ce n’est pas révolutionnaire », a réagi le ministre de l’Education Luc Chatel. RAS dans l’éducation actuellement ? Le Figaro relayait pourtant il y a une quinzaine de jours une étude de l’OCDE sur le caractère très inégalitaire du système éducatif français. Et rappelait qu’en décembre dernier la France avait obtenu une mauvaise note dans la comparaison internationale des niveaux scolaires Pisa. En février, Le Monde s’appuyait lui sur une note du Centre d’analyse stratégique concluant que « notre pays est celui qui possède le plus faible nombre de professeurs par élève parmi les 34 membres de l’OCDE ». Et on ne parle pas du niveau municipal, ou les parents d’élève sont parfois obligés de fournir le papier-toilette aux minots, comme l’avait souligné La Provence.
Plus proche du terrain, on découvrait dans le dossier consacré au sujet cette rentrée par Politis les débuts de deux profs, « jeté[s] dans l’arène comme ça » sans grande formation ni accompagnement, ou d’une vacataire titulaire d’une licence d’anglais, recrutée sans « aucun test ». « On souligne à juste titre souvent la question du nombre d’emplois, mais ce qui est à dénoncer c’est plus généralement la baisse de l’investissement public dans l’éducation nationale. Cette réduction des moyens se fait forcément au détriment de la qualité de l ‘enseignement, et ça on va le payer car on prépare l’avenir de notre pays », commente Jean-Marc Coppola.
2012 en ligne de mire
Mais quelle marge de manœuvre le gouvernement, ou un autre dans la perspective de la présidentielle 2012, aurait-il en alors que l’urgence du moment semble être la réduction des déficits publics ? « Cela part d’une réalité, mais c’est surtout un justificatif pour essayer de poursuivre la réduction des moyens. Il faut qu’ils arrêtent de nous faire peur, c’est une question de volonté, de choix politique. Il y a une vraie bataille idéologique, au delà des questions financières à mener », répond-il.
Même idée chez Vincent Gomez pour qui « c’est une question de priorités. Il est évident qu’en période de crise, c’est plus compliqué, mais il faut investir sur l’avenir, ce qui pour nous passe obligatoirement par la jeunesse ». Il reconnaît cependant que, dans l’éventualité d’une volonté d’inverser la vapeur, « il faudra évidemment un peu de temps pour récupérer la casse qu’on a eu, pour redonner confiance à tout le monde et repartir sur des projets ». Priorité des sondés de BVA en juillet, en bonne place dans de nombreux programmes de candidats potentiels, le sujet sera sans nul doute l’objet de nombreux débats d’ici l’élection présidentielle.
Commentaires
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il y en a assez de ces gens qui se plaignent….!!!!
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il y a sur LAPV.COM un artiste gocho qui occupe le site de 6h du mat à 22h le soir ….il est MONO de Gimastix à 14h00 par semaine et il ose se plaindre de sa situation….
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Il est manifeste que sans reforme de fond sur les programmes et rythmes scolaire et donc l’organisation du temps de travail des enseignants, le sujet sur les effectifs des enseignants ne touche pas a l’essentiel.
En tant que parent de quatre eleves, je constate bien sur des classes volumineuses mais surtout beaucoup TROP d’heures de cours, mal reparties dispensees par des professeurs de qualite avec un taux d’absenteisme superieur a ce que je peux constater dans le monde de l’entreprise.
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lorsque l’on fout en l’air l’éducation nationale, on fout en l’air l’avenir de la nation.
Toujours la vision à court terme qui nous méne droit dans le mur, a moins que faire des générations d’illétrés soit un avantage pour des politiques qui préférent avoir à faire à des ignares plutôt qu’a des gens qui réfléchissent et qui se posent des questions.
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Mais que proposes tu Druide pour nos enfants ?
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L’Ecole Publique devrait être le fondement même des valeurs républicaines françaises. Aujourd’hui ça part en couille. Il ne faut plus s’étonner que le vivre ensemble et la citoyenneté dans toute sa composante soient allègrement bafoués. Vision à court terme en effet, mais avec l’avenir qui se prépare notamment en lien avec les changements climatiques, l’explosion démographique et l’épuisement des ressources (eau, alimentaire, pétrole,…) incite à ne pas se projeter sur le long terme.
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Sur le million de personnes qui constituent l’éducation nationale, combien d’enseignants?
Vous commencez par virer tous les personnels de l’éducation nationale qui ne sont pas enseignants, et qui ont le statut de fonctionnaire et vous les remplacez par des enseignants.
Les vrais ceux qui font la classe,des petits aux grands.
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Dans le domaine de l’éducation il y deux aspects la fin et les moyens.
Si actuellement il y tant de difficultés c’est surtout parce la fin (le but) n’est pas clairement définie.
Si cette fin était définie, alors l’organisation des moyens en découlerait par la suite.
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