Du Nord au Sud, la longue traversée du futur tramway

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le 9 Nov 2014
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Du Nord au Sud, la longue traversée du futur tramway
Du Nord au Sud, la longue traversée du futur tramway

Du Nord au Sud, la longue traversée du futur tramway

Un tramway peut en cacher un autre. Alors que Marseille Provence métropole (MPM) accélère pour ne pas mettre en service trop en retard les 1200 mètres du tronçon de la rue de Rome, ses services planchent sur l'extension du réseau au Nord et au Sud, sur 10,4 kilomètres en tout. Après une première évaluation menée en 2013, une "étude de faisabilité complémentaire" devrait démarrer début décembre, pour un rendu trois mois plus tard.

L'objectif n'est pas de calculer combien de voyageurs pourraient emprunter cette nouvelle ligne, de localiser précisément les stations ou de prévoir l'évolution du réseau de bus qui doit l'accompagner. Selon MPM, cette lourde tâche est menée parallèlement. Il s'agit ici d'affiner trois questions : d'une part "l'opportunité" d'un parking relais au croisement du tram et du boulevard urbain Sud, d'autre part d'examiner des variantes du tracé autour des métros Bougainville et Capitaine Gèze. Enfin, MPM réfléchit à l'installation d'un dépôt des tramways sur le site de Montfuron (9e), récemment libéré par les hélicoptères des hôpitaux. Voisin du terminus du métro Dromel, ce terrain doit aussi accueillir un parking relais.

50 minutes du Nord au Sud

Derrière ces points techniques, le dossier fourni aux candidats pour réaliser cette étude donne de précieux indices sur ce futur tramway, programmé pour 2018 dans le plan de déplacements urbains. Le rapport permet de calculer le temps que prendrait le voyage le long du fameux "axe Nord-Sud", censé être la colonne vertébrale du réseau de transports marseillais : "La vitesse moyenne d’exploitation entre St-Exupéry et La Rouvière est estimée à 17,5 km/h." L'occasion de poser une bonne vieille règle de trois : il faudra 50 minutes pour parcourir les 14,6 kilomètres qui séparent les deux terminus.

"Neuf à onze stations supplémentaires" sont évoquées au nord d'Arenc et "13 à 14" au sud de Castellane. Au Nord, un plan positionne même les 11 stations potentielles, reprise ci-dessous par nos soins :

Les pointillés rouges marquent les variantes à l'étude. Voir en plein écran

Le vice-président délégué aux transports Robert Assante souligne que "rien n'est encore arrêté, ni le tracé, ni les stations". Certaines incertitudes ne sont d'ailleurs pas mentionnées dans l'appel d'offres, comme l'alternative entre le boulevard Schloesing d'un côté et Rabatau puis Teisseire de l'autre.

Le document rappelle toutefois une certitude : les lignes actuelles vont évoluer, dès l'année prochaine avec la mise en service du tronçon de la rue de Rome. Une T3 Arenc – Castellane rejoindra la T1 Noailles – Les Caillols et la T2 Arenc – Blancarde. Conséquence visible sur le schéma ci-dessous : le trajet Arenc – Cours Saint-Louis sera couvert par deux lignes, ce qui signifie une fréquence doublée, soit un tram toutes les trois minutes en heure de pointe.

Le même principe de lignes doublées est en germe pour l'extension Nord et Sud, avec cette fois-ci quatre lignes détaillées par le cahier des charges : "ligne T1 Noailles – Les Caillols (inchangée) (5,9 km) ; ligne T2 Blancarde – Capitaine Gèze (6,9 km) ; ligne T3 La Rouvière – St Exupéry (14,6 km) ; ligne T4 Blancarde – Ste Marguerite Dromel (6,1 km)."

"La fréquence de chaque ligne s’élèvera à un tramway toutes les 6 minutes en périodes de pointe. Ainsi, les tronçons parcourus par deux lignes différentes seront desservis par un tramway toutes les 3 minutes en période de pointe." C'est à dire que le service sera particulièrement performant entre les deux terminus du métro 2, Dromel au Sud et Bougainville au Nord.

Un chantier découpé en tranches

Là encore, on est loin du schéma idéal couché sur papier à l'inauguration. La programmation devrait être arrêtée "dans le premier semestre 2015", indique MPM. Robert Assante évoque une tranche Castellane-Dromel, qui serait ensuite prolongée "en une voire deux fois" jusqu'à La Rouvière. Au Nord, rejoindre le pôle multimodal du Capitaine Gèze, situé sur le périmètre d'Euromediterranée 2, marquera un point d'étape avant Saint-Exupéry.

L'élu admet ne pas être en mesure d'annoncer ce qui pourra être réalisé dans la mandature, c'est-à-dire d'ici 2020. Indice : il n'est pas sûr que les capacités financières de MPM permettent d'assumer plus de deux des tranches listées auparavant. Or, d'après les déclarations qui filtrent régulièrement dans La Provence et ailleurs, la communauté urbaine semble encline à entamer par le Sud. Autant dire que les élèves du lycée Saint-Exupéry qui verront l'arrivée du tram sont actuellement à l'école primaire.

D'autant plus que s'ajoute l'inconnue du financement de l'État, qui devait être apporté par l'écotaxe, aujourd'hui annulée. "Posez la question à Ségolène Royal", peste Robert Assante. Mais le tramway paie peut-être aussi la priorité accordée par le président Guy Teissier au boulevard urbain Sud, dont les travaux étaient prévus bien plus tard par son prédécesseur Eugène Caselli (PS).

Le cahier des charges présenté aux entreprises, suivi de quelques plans contenus dans le dossier :

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Commentaires

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  1. Anonyme Anonyme

    Encore un dossier de appel d offres qui est intéressant et qui ira enrichir les cabinets d études et les impôts locaux qui augmentent de 110 % a MPM a quoi servent les ingénieurs et les cadres de MPM mystere ?

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  2. terence terence

    La ligne T4 Blancarde – Ste Marguerite Dromel (6,1 km) dont parle l’article, est-ce le tram-train prévu de longue date par la voie ferrée des “bordilles” ou bien emprunterait-elle la ligne Blancarde-Cours Saint-Louis puis la future voie Castellane-Dromel ?

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  3. Citoyen de L'Estaque Citoyen de L'Estaque

    Pourquoi externaliser-à un bureau d’étude- une prestation de faisabilité complémentaire pour l’extension du réseau de tramway au sud et au nord de Marseille, alors que le nombre pléthorique d’ingénieurs en poste à MPM pourrait répondre en régie(ingénierie intégrée)à ce besoin?
    Par ailleurs,sans se préoccuper du dernier investissement de l’aménagement du BHNS,on s’oriente même à envisager une variante qui démolirait une partie de la rue de Lyon à peine terminée…
    On marche sur la tête à la CUMPM!

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  4. Gaudin le clown Gaudin le clown

    Comme dit l’auteur de l’article seul verront se projet les enfants actuellement à l’école primaire …( si il abouti) entre 15 et 20 ans …

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  5. Marseillais indigné Marseillais indigné

    @Anonyme, 10 novembre 2014 à 09:36 min ils servent souvent d’électeurs ,comme les cantonniers et leurs familles (cf Gouverner Marseille – Enquête sur les mondes politiques marseillais Syndiquer le contenu

    En un demi-siècle, Marseille a connu des bouleversements sociaux, économiques culturels et urbains majeurs. Dans ces tourmentes, et en contraste avec sa réputation de ville rebelle, renommée pour la violence de ses affrontements électoraux, Marseille n’a pourtant eu que trois maires (Defferre, Vigouroux, Gaudin), tous issus du même moule politique et social formé après la guerre par Gaston Defferre. Partant de cette énigme, Michel Peraldi et Michel Samson, spécialistes reconnus des mondes politiques marseillais, proposent dans ce livre magistral la synthèse d’années de travail de terrain et d’entretiens approfondis avec les responsables politiques locaux. Les auteurs mettent ainsi à jour les liens noués par ces derniers avec les autres acteurs du théâtre politique local : entrepreneurs et industriels liés au port ou au BTP, nouveaux spéculateurs de la « movida » immobilière marseillaise, représentants de l’Etat, supporteurs de l’OM, syndicalistes, leaders religieux et communautaires, artistes et voyous… Ils en tirent le constat que le récit politique ne s’écrit pas seulement dans les histoires internes au sérail, mais qu’il s’insère dans l’humus social et culturel de la ville, dont il révèle la complexité et les subtils équilibres. Un exercice rarement fait dans un pays où on a tendance à sacraliser le discours politique sans en rechercher la logique sociale. – Quatrième de couverture –
    (date de publication : Septembre 2005)

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  6. Electeur du 8e Electeur du 8e

    Et toujours rien de prévu, ni métro, ni tram, ni BHNS, pour desservir correctement le quartier de Bonneveine (MAC, parc Borely, centre commercial, zone d’activité Elsa Triolet) et la zone des plages, saturés de bagnoles : il y a un grand blanc entre le rond-point du Prado et la Pointe-Rouge sur la carte figurant dans le cahier des charges, comme si cette zone était vide de toute population et de toute activité…

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  7. piqueboufigue piqueboufigue

    arretons avec le metro et tram,vous comprenez pas que c est trop cher,mini bus electrique pour centre ville ,bhns, parking a etage pour les stations de metro,voie reservés,video verbalisation sur toutes les voies de bus actuelle et future,refonte totale des itinairaire avec les nouveaux centres d intérêts commercial et habitations et bureau,donc moins cher,plus rapide,voir la rapidité pour le tram rue de rome,interminable.

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  8. Anonyme Anonyme

    Des décennies que cela dure, priorité aux quartiers riches, jamais rien pour les quartiers Nord

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  9. Marseil Marseil

    Le projet est-il de fermer le métro ???? Pourquoi toujours privilégier un seul axe alors que tant d’auras quartiers sont peu ou mal desservis ?

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  10. Germanicus33 Germanicus33

    Et les Catalans, c’est pour quand? On va supporter encore longtemps la pollution cours Pierre Puget et Quartier de la Corderie? Fallait pas enlever les trolleybus alors! En plus on est entassé dans des bus tape-culs inconfortables!

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  11. Dan Dan

    Il convient d’aborder avec la plus grande circonspection les études de transport de mpm et de la ville par rapport à la réalité : métro la fourragère avec fréquentation en dessous desprévisions, idem pourle tram caillols, ne parlons pas du parking relais fantôme de Einstein château Gilbert qui n est pas desservi par le bhns du technopole ! Quel gâchis!

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  12. Anonyme Anonyme

    Bon, d’accord, je suis mauvais esprit. Mais à quoi bon tirer des lignes de tramway au dessus des lignes de métro. Une fois, au bd de la République, bon, mais la rue de Rome! Au prix du mètre de tramway, la “pôvre” Marseille s’offre des bobons fourrés au fric. Qui tombe dans la poche de qui?

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  13. Anonyme Anonyme

    on aurait mieux fait de faire des études pour démontrer l’inutilité et l’absurdité du tram rue de Rome…

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  14. ParentDépité ParentDépité

    MPM fait un choix techniquement catastrophique en privilégiant l’extension du réseau de tramway en surface à Marseille.

    Le tram n’est pas suffisamment capacitaire par rapport à la densité de population dans le centre-ville, trop lent pour raccorder efficacement les quartiers périphériques au centre et trop dépendant de la circulation en surface (bouchons, manifs…) pour être fiable.

    Pour comparaison, le rapport de MPM annonce une vitesse moyenne d’exploitation de 17,5km/h pour le tram, là où les réseaux de métro sont à 30-35km/h.

    Le métro actuel est vétuste et absolument pas accessible, mais au moins il est rapide. Il doit être complètement modernisé, avec automatisation complète comme à Lille et Toulouse.

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  15. Tresorier Tresorier

    Marseille, dehxieme ville de France par sa population, par la taille plus grande commune quant au tissu urbanise, deuxieme ville d’Europe la plus embouteillee fait encore le choix du tram au centre ville.

    Faibke capacite..
    Lent.
    Couteux.
    Et on continue les doublons pebdant que le reste de la ville est oublie..
    Absurde.

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  16. savon de marseille savon de marseille

    J’ai regardé les tracés T3 et T4.
    Aucun intérêt pour mon usage.
    J’ai jamais vu des idées aussi stupides de tracé.
    A Marseille , c’est vraiment le “pompon”.
    Exemple: Je reviens du salon de l’AUTO au Parc Chanot avec une personne ayant du mal à marcher. Escalators en panne .. comme d’hab.
    Ville pourrie.

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  17. Anonyme Anonyme

    Ce que tout le monde semble oublier les fauteuils roulants peuvent monter dans le tram et pas dans le métro, alors pensez un peu aux handicapés !!!

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  18. savon de marseille savon de marseille

    Et çà continue !.Pour info : les escalators METRO Vieux Port ombrière : TOUJOURS CASSES. Pluie de resquilleurs à ST CHARLES et les vigiles… regardent. Marre de cette ville.

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  19. Anonyme Anonyme

    J’ai remonté à pieds la Rue de Rome hier.
    Ce chantier est dans un tel état que l’on pourrait en faire un livre.. ou un film ! . Ils ne seront jamais prêts pour le 18 décembre .
    Les finitions des revêtements et des trottoirs méritent vraiment le détour .. Hallucinant. Et MPM paye plus de 20 Millions d’ Euros par kilomètre pour obtenir cette qualité ??? . Cà c’est Marseille.

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  20. Catherine Catherine

    puisque l’on parle de financement….il faudrait déjà que les tous les usagers du tram pensent accessoirement à payer en montant dedans car quand je prend le tram et que je composte j’ai l’impression d’être une des rares à le faire….

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  21. Anonyme Anonyme

    Le chantier du tram rue de Rome les raccordements des goutières n’étant pas faits partout les excréments et les restes alimentaires se déversent sur le trottoir mais cela intéresse t il quelqu’un à la CUM ? Les pavés qui ont commencés à être posés n’étant pas nettoyés sont déjà dans un état lamentable et toujours des personnes qui jettent n’importe ou les sacs poubelles qui trainent des jours et des jours avant d’être ramassés. Cela concerne t il quelqu’un à la CUM ou à la Mairie d’arrondissements ou à la mairie de marseille ?

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  22. m&m m&m

    Qu’est ce que voit Gaudin quand il sort sur son balcon?
    C’est quand même fou, dans cette ville, que tous les projets interessants commence toujours du Sud.
    Ca doit être du à l’orientation du balcon de la mairie.
    Non
    #quartiersnordsoubliés

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  23. Anonyme Anonyme

    Curieux débat entre commentateurs : on a l’impression qu’il s’agit de gérer la pénurie en faisant des choix cornéliens, car les infrastructures de transport, “ca coute cher”.

    Deux remarques:
    1-les transports ne sont pas une dépense à fonds perdus : ils sont nécessaire à l’activité économique, en transportant les employés vers leur lieu de travail, les collegiens vers leur école, les touristes vers leurs centres d’intérêt, etc, sans compter les marchandises. Ils sont donc un vecteur majeur du dynamisme d’une métropole. Ils ne sont pas une dépense, mais un investissement, dont les retours sont considérables, voire vitaux dans une ville comme Marseille.

    2-D’autre part, on ne peux comparer au petit bonheur Marseille avec d’autres villes, sur des point de détail, et en tirer conclusion.
    Faites une démarche simple : prenez les cartes de Paris, de Lyon et de Marseille, avec leurs lignes de transports. Mais prenez soin de les mettre A LA MEME ECHELLE. Il apparait immédiatement:
    -Que Marseille est quatre fois plus grande, mais avec un réseau ridicule par rapport à Paris.
    -Que Marseille est étalée du Nord au Sud, et que sa facade maritime fait partie de la solution avec un transport maritime. Pourquoi MPM pédale-t-elle à reculons sur les navettes? Pour ne pas facher les copains de Véolia au chateau d’if?
    -Que proposer dans une ville aussi étalée de structurer les TC avec un moyen à 17,5 km/h est une stupidité, cela fait déjà 50 minutes de St Exupery au sud, imaginez qu’on aille vraiment au bout de la ville (Estaque) cela fera 1h30 au moins.
    -Que les transports sont complémentaires, et qu’il faut commencer par un moyen primaire rapide traversant toute la commune (TER? métro?) avec une fréquence et une amplitude horaire maximales. Les autres moyens secondaires s’y raccordent.

    Finalement, le chantier est énorme. La comparaison proposée avec Paris et Lyon le démontre, Marseille a un retard abyssal. Il faut le combler, c’est indispensable à une activité humaine normale, que ce soir pour aller au boulot, ou à l’opéra le soir, ce que les habitants de l’Estaque ne peuvent pas faire aujourd’hui sans voiture.
    Savoir qui est responsable est du temps perdu. Il faut en sortir, probablement avec l’aide de l’Etat et de l’Europe, seuls financeurs assez solides, et assez avisés de l’utilité de la dépense pour ne pas se livrer aux marchandages que le dossier des transports marseillais suscite chez nos élus, ainsi que parmi les commentateurs.

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