Débat européen : pédagogie et combat politique
Débat européen : pédagogie et combat politique
L'Europe, l'Europe, l'Europe. Lundi soir au Dock des Suds, nous avons tâché de ne pas "sauter comme des cabris", mais de "prendre les choses comme elles sont", pour paraphraser De Gaulle. L'Europe politique et son "déficit démocratique" pointé par Sabine Laurent, la présidente d'Attac Marseille. L'Europe économique et sociale avec le cas d'école de la SNCM exposé par un syndicaliste CFE-CGC, Pierre Maupoint de Vandeul. L'Europe et l'argent, enfin, dont le cadre a été détaillé par Fabien Chevet, d'Initiative Europe Conseil.
Parmi les six listes qui avaient répondu à l'invitation à débattre de Marsactu et Le Ravi [1], la sortante UDI-Modem Sylvie Goulard a été la première à monter au feu après le témoignage de Sabine Laurent, qui a notamment insisté sur l'opacité des négociations du traité de libre échange trans-atlantique (TAFTA). Officiellement, le mandat de négociation confié à la Commission européenne est toujours secret, même s'il a fuité peu de temps après son adoption par le Conseil européen, qui rassemble les gouvernements des 28 pays de l'UE. "Je remercie cette intervention balancée qui ne prend pas position pour lancer le débat", a ironisé l'élue. "Qu'il n'y ait pas assez d'informations peut-être mais dire que tout ça se fait dans le dos des citoyens c'est une blague."
Elle a tenté de replacer ces négociations dans un cadre institutionnel classique. "Dans toutes les institutions nationales, la négociation des traités est du ressort des exécutifs et ensuite ils sont soumis à la ratification des parlements". Cette logique de clarification a été largement partagée lors de cette première partie des échanges. Conseillère municipale de l'UMP déléguée aux crédits européens, Maliza Saïd a complété : "Vous remarquerez que le déficit démocratique n'a pas lieu uniquement au niveau européen. Il n'y a qu'à voir le taux d'abstention aux municipales. Cela est peut-être dû à un manque de pédagogie parce qu'on n'explique pas suffisamment."
Jeu de rôles institutionnel
Il a en particulier été question de la répartition des rôles entre les trois entités (Parlement, enjeu de l'élection de dimanche, Conseil européen et Commission européenne). "Le président de la Commission, c'est le premier ministre. Est-ce que vous élisez le premier ministre ? Les commissaires sont les ministres, est-ce qu'ils sont élus ? On critique l'Europe sur des avancées démocratiques que nous n'avons même pas en France", a lancé Karim Zéribi.
Si Sylvie Goulard "partage le sentiment" de Sabine Laurent d'un "déficit démocratique", elle a nuancé : "Vous avez dit « les États ont perdu le contrôle du processus ». En fait dans la crise ça a été l'inverse. Ce sont les gouvernements nationaux, réunis au sein du conseil européen qui ont pris toutes les grandes décisions de gestion de crise, en laissant le Parlement européen de côté", a-t-elle regretté. Légitimités nationales contre légitimité du suffrage universel de l'élection de dimanche… Jean-Baptiste Coutelis, tête de liste de Nouvelle donne, a poussé son pion : "Il faudrait injecter plus de démocratie dans l'Europe en donnant tout le pouvoir au Parlement, qui est l'entité démocratique par excellence, et revenir à un système beaucoup plus clair."
À l'image de ce thème, Sylvie Goulard, auteure de l'Europe pour les nuls, a tenu tout au long du débat à "d'abord donner une information aux gens qui nous écoutent au lieu de nous invectiver". Quitte à se trouver en position de défendre seule l'Europe, ses institutions comme ses politiques des dernières années, contre les assauts des divers intervenants. Et à sembler laisser aux autres candidats le débat sur les orientations politiques, développé tout au long des deuxième et troisième thèmes.
"Qu'on sorte du dogme des déficits publics qui ne doivent pas dépasser les 3%", a appelé Anne Mesliand, candidate du Front de gauche. Jean-Baptiste Coutelis a ainsi proposé "de donner des ressources propres à l'Europe" notamment via "un impôt européen sur les bénéfices non ré-investis des entreprises". À Maliza Saïd, qui égrénait les exemples de projets locaux financés par l'UE (plan campus, transports en commun), Gaël Nofri, directeur de campagne du Front national, a répondu que "l'argent ne pousse pas à Bruxelles. Quand des aides viennent en région c'est de l'argent que nous y avons envoyé". Sylvie Goulard a eu le mot de la fin : "Ce que j'espère dimanche, c'est que les citoyens auront été voter pour des gens qui veulent construire quelque chose." Un appel à peine voilé au "tout sauf FN", alors que Jean-Marie Le Pen pourrait être en tête dans le Sud-Est.
[1] Zaki Laïdi, n°3 de la liste PS, s'est décommandé à la dernière minute. Pour des raisons de clarté des échanges, les représentants des 16 autres listes n'ont pu être conviés. Certains (comme la liste Féministe et l'UPR) ont toutefois pris la parole depuis la salle. Retour à l'article
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
L’UPR, L’UPR,ôtez moi d’un doute … C’est ce parti politique qui postule que le parlement Européen n’a au final , qu’un pouvoir consultatif et qu’en définitive, c’est la commission Européenne constitué de non élus qui statuent ? C’est ce parti politique qui postule qu’en définitive, ce sont les 28 chefs de gouvernement qui modifient les traités sous la contrainte de ce que l’on nomme l’article 48 du TUE, c’est à dire la soumission à l’accord unanime de 28 états pour changer d’Europe ? (Europe à la carte/Europe sociale/Europe en marche, Europe écolo/Europe des nations …)
C’est ce parti politique qui ose parler des traités Européens, des articles du TFUE, comme par exemple l’article 63 qui interdit d’interdire les délocalisations, quand on aborde un débat sur l’UE ????
Mais qu’est ce que c’est que ce parti politique qui parle vrai ? C’est pas un parti politique ça ? Nous , on nous a habitué à de la bouilli. Honnêtement, se mettre à réfléchir, une fois perclus d’habitus, lobotomisés, c’est peut être un peu tard, non ? C’est qu’on y tient, à nos vieilles rengaines qui datent de quelques décennies maintenant !
Se connecter pour écrire un commentaire.
Excusez moi mais sauf erreur ou omission c’est tout a fait le contraire,puisque pour la 1ere fois ce sont les députés Europeens qui éliront lePrésident,d’ailleurs nous connaissons les 2 principaux candidats,qui d’ailleurs font campagne,jamais l’UMP du moins ces responsables,n’ont dit votre affirmation,d’ailleurs il fallait etre présent lors du meeting de Muselier,mercredi soir pour en etre convaincu!
Se connecter pour écrire un commentaire.
Le Traité transatlantique est une menace sur nos libertés numériques. En effet la Coalition du commerce numérique (Digital Trade Coalition, DTC), qui regroupe les industriels du Net et des hautes technologies, demande aux négociateurs de l’Accord de Partenariat Transatlantique de lever les barrières qui empêchent l’accès aux données personnelles de l’Europe vers les Etats-Unis. Malgré le scandale Snowden les lobbyistes américains estiment que la prudence des différentes nations européennes “n’est pas raisonnable”. L’US Council for International Business (USCIB), un groupement de sociétés, ayant aidé la collecte de données personnelles pour la NSA, veut réduire les notions de vie privée ou de sécurité afin qu’elles ne soient pas des entraves au commerce. La lutte contre la contrefaçon et le commerce sans aucune barrière justifient le flicage systématique !
Tous les amateurs de logiciels libres, tous ceux qui refusent d’être systématiquement traqués vont être les proies de cette législation. La logique du TAFTA tuera progressivement les libertés numériques des créateurs et des internautes. La prise d’otage est double : réduction des possibilités de navigation/création libre mais également, par conséquent, une concentration des services du web ce qui leur permettra de faire monter les tarifs (développement des accès payants aux services courants du net qui sont en situation de monopoles et sont derrières la plupart de ces lobbies)
Donc dimanche je vote pour la seule liste résolument contre le TAFTA ! Front National ! Leur donner nos voix est le seul moyen de leur donner du poids et de faire voler en éclat ce traité qui va broyer notre liberté d’internaute ! Pas de TAFTA chez moi !
Se connecter pour écrire un commentaire.
Nouvelle Donne un vent d’air frais sur la politique, ça fait du bien.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Debout la republique n’a pas été invité c’est navrant la surprise va venir de nicolas dupont aignan le parti monte vous verrez le 25 mai votez gerbert rambaud liste debout la france
Se connecter pour écrire un commentaire.
Bonjour à tous,
A noter que ce débat a été organisé par la “société civile” en partie grâce notamment à deux médias portés par des associations (La tchatche pour le Ravi et fokus 21 pour la Télé du Plateau)… On oeuvre chacun à notre manière à une meilleure “démocratie” … Salutations, PH
Se connecter pour écrire un commentaire.