De quoi le Vélodrome sera-t-il le nom?

De quoi le Vélodrome sera-t-il le nom?

En charge de la rénovation du Vélodrome, l'entreprise Aréma avait de quoi se féliciter d'avoir une belle tête de gondole conviée à visiter son chantier. À lui seul, le maire de Marseille est parvenu à faire se déplacer l'ensemble des médias locaux et une partie des nationaux. A dire vrai, la presse n'était pas franchement là pour s'entendre raconter l'opération colossale qui doit avoir lieu dans les semaines à venir : du genre faire passer un échafaudage de plusieurs tonnes –"un tiers de la tour Eiffel"– par dessus la tribune Ganay.

Ce que tout le monde voulait connaître, c'était le nouveau nom du stade Vélodrome. En effet, dans une interview à la Provence, publiée samedi, Jean-Claude Gaudin laissait planer un doute : "Je n'ai pas encore de nom, mais cela pourrait venir à l'occasion de la visite du chantier, dès ce lundi…" Sans que l'on sache si la malice de l'expression était à mettre sur le compte de l'habileté du maire ou du journaliste qui retranscrivait ses propos. En tout cas, le site internet du quotidien s'est empressé de monter cette mayonnaise en émulsion médiatique. 

Or, tout le monde est resté sur sa faim. Le maire s'est contenté de répéter : "C'est un processus long. Rien n'est encore décidé. Des négociations sont en cours avec trois entreprises. Ce qui est certain, c'est que le Vélodrome restera le Vélodrome.  Nous ne savons pas encore qu'elle autre nom y sera accolé en 2014. L'heure n'est pas encore au choix. C'est trop tôt". Vélodrome Panzani ? Vélodrome Veolia ? Unilever ? Nul ne sait.

Pas aussi lucratif qu'espéré

En revanche, les membres du comité de pilotage réunis par le maire sous les travées de Ganay en ont su un peu plus la répartition des fonds levés par le naming. "A défaut de nom, on a eu quelques révélations, raconte Pascal Chamassian qui suit ce dossier pour le groupe socialiste au conseil municipal. Jusque-là, on savait que la Ville de Marseille devait trouver 11 millions d'euros par an sur 31 ans pour payer Aréma. Sur cette somme, on pensait qu'il fallait déduire, d'une part, le nouveau loyer de l'OM – non négocié à ce jour – et, d'autre part, le produit du naming".

Or, c'est Aréma qui est chargé de la commercialisation du naming. Elle a même mandaté la société Teamstadia pour démarcher plus de 200 entreprises. "La nouveauté tient à la répartition du produit du naming, reprend Pascal Chamassian. Au-dessus de 3 millions d'euros par an, la somme est répartie entre la Ville et la société, à hauteur de 60% pour la première et 40% l'autre. En dessous, Aréma la déduit de sa redevance". Or, pour l'heure, le patron d'Aréma, Bruno Botella parle d'un montant de 6 millions d'euros par an sur 10 ans (au lieu des 75 millions sur dix ans espérés initialement). Sortez les calculettes : la ville verrait donc sa redevance allegée de 4,8 millions par an, Aréma s'en gardant 1,2 millions. Pas de quoi combler le trou financier généré par le nouveau Vel'.