De nouvelles plages à Marseille, mais des plages privées ?

C’est un plan de 40 millions d’euros qui englobe de nombreux sujets : qualité des eaux de baignade, sécurité, desserte du littoral par les transports en commun, réparation des digues, aménagement des plages. « Le bilan que l’on peut tirer du déroulement des dernières saisons balnéaires est que le dispositif plages actuel est victime de son succès, et a atteint ses limites. Il est désormais nécessaire, afin de répondre à la demande de la population, et pour se préparer aux afflux de fréquentation touristique que vont générer la création du Parc National des Calanques et l’événement «  Marseille Provence 2013 », d’enclencher une troisième phase d’actions en faveur des plages et du littoral, concrétisée dans un « Plan Plages et Littoral 2010 / 2020 »« , explique le rapport concocté par le conseiller municipal délégué à la mer Didier Reault (UMP) en vue du conseil du 25 octobre.

Chargé du sujet à la mairie du 1/7, Eric Scotto (PS) partage le diagnostic : « Sur le fond – la réfection des plages et l’augmentation de la surface disponible – personne ne peut être contre. Mais c’est un catalogue à la Prévert : autant il y a des choses fondamentales comme remettre du sable là où les courants en emportent, autant quand on parle de plongeoir et de boudins tractés…« , ironise-t-il. Il considère également que la somme évoquée est « un minimum » vu l’ampleur des mesures considérées Surtout, il s’étonne de voir Didier Reault afficher dans La Provence l’échéance de Marseille Provence 2013, comme tant d’autres projets, sans mentionner que le plan est prévu pour s’étaler sur 10 ans. Et qu’il faudra donc être rapide au démarrage…

Les meilleurs morceaux au privé ?

Mais ce qui risque de faire monter la houle sur les bords de la Grande Bleue, c’est ce qui n’est pas dans le rapport, et qui est pourtant dans l’article du quotidien régional : la privatisation d’une partie des plages des Catalans, de la Pointe-Rouge et de Corbières. Il paraît que ça s’appelle « diversifier l’offre« , autrement dit un espace avec parasols et matelas pour ceux qui désirent éviter le sable bondé du littoral marseillais. Et en ont les moyens…

Eric Scotto, dont le maire de secteur Patrick Mennucci avait proposé d’installer des tourniquets pour limiter le nombre de baigneurs au Catalans, n’est pas forcément contre. Mais note que « la partie gratuite sera celle qui sera nettoyée et éventuellement restaurée alors que la partie privatisable sera crée de toutes pièces avec une qualité supérieure mais tout sera payé par tous« . Roland Cazzola, adjoint à la mairie du 16e arrondissement, celui des plages de Corbières, est plus catégorique : « je vois mal comment on pourrait faire payer les gens dans le 16e arrondissement. Ce n’est même pas la peine d’en parler et si cela en vient au vote au conseil il y aura une levée de boucliers« .