Dans les rues de Marseille, “tu peux acheter un faux compte de livreur Uber pour 1000 euros”

Reportage
le 5 Avr 2023
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Comptes Uber eats loués ou créés de toutes pièces, absence de titre de séjour, ceux qui sillonnent le centre-ville de Marseille racontent leur exploitation et leurs combines pour travailler malgré tout.

Des livreurs Uber eats devant la préfecture. (Photo : CMB)
Des livreurs Uber eats devant la préfecture. (Photo : CMB)

Des livreurs Uber eats devant la préfecture. (Photo : CMB)

“La France, c’est un pays qui aime les règles. Moi, je ne veux pas voler, braquer, ou vendre des cigarettes à Noailles. Mais si je veux travailler, je suis obligé de tricher parce que j’ai pas les papiers.” Karim, 28 ans, est avachi sur son scooter devant le Burger king de la place Castellane. Sans […]
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Clara Martot Bacry

Commentaires

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  1. Llaura01 Llaura01

    Bravo pour cette enquête !

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  2. Happy Happy

    Félicitations pour cette enquête et pour le reportage qui lui donne des visages. L’exploitation de la misère, elle n’est pas le fait seulement des intermédiaires, c’est tout un système auquel participent aussi les clients. Quand le coût de la livraison est faible et que c’est une multinationale qui capte le profit, impossible pour le client d’ignorer, sauf mauvaise foi, que le livreur n’est pas payé à la hauteur de son travail.

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    • leb leb

      D’accord avec vous, quand on cartographie le système Uber et qu’on visualise toute la précarité que ce système génère ( le tout mâtiné de junkfood), c’est difficile d’y déceler quelque chose de vertueux. Les consommateurs ont une pleine responsabilité et cela va dans le sens de la dépolitisation de notre société. Commander via ces plateformes c’est s’asseoir toujours un peu plus sur les droits du travail.

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  3. Bernard B Bernard B

    Enquête remarquable, qui dessine une société fracturée chez les travailleurs. Et comme ceux qui pourraient changer cela s’en accommodent …

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  4. vékiya vékiya

    le client participe malheureusement à fond à ce système. qui finance certains soirs de match de foot ? Uber Eats, la boucle est bouclée

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  5. Bouyaka13 Bouyaka13

    Super article !!
    Et pourquoi ne pas faire comme les trottinettes et ne pas renouveler les autorisations ? Fini l esclavagisme moderne, fini la surconsommation de la bouffe à emporter et les milliers de tonnes de déchets générés par cette activité qui finissent pour la plupart dans la rue et dans la mer, et on revient 15 ans en arrière quand les restos avaient des livreurs attitrés (déclarés ou pas)…au final ca fonctionnait très bien et les gens se déplaçaient pour aller chercher leur commande, un peu de sport ca fait pas de mal !

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    • Kitty Kitty

      Entièrement d’accord, quand le politique veut, il peut. Et on oublie pas de supprimer les autorisations de ces fameux blacks stores qui polluent et empoisonnent la vie de tous ceux qui vivent à côté.
      Bref, tout ce qui caractérise la vitesse de ce nouveau monde et permet de consommer toujours plus est vraiment un échec total. D’autant plus qu’à Marseille, il n’apporte strictement rien en matière de lutte contre la misère. Bien au contraire, il en crée encore plus.

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    • Tarama Tarama

      Oui.
      Sauf que les gouvernements successifs depuis ont cassé le droit du travail pour permettre cette exploitation.
      On a même élu président un type qui a été le cheval de Troie d’uber en France, lorsqu’il était ministre de l’économie.

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  6. Simon BECHELEN Simon BECHELEN

    Article très intéressant. Merci !

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  7. TINO TINO

    Merci pour votre description de l’esclavagisme moderne.

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  8. LOU GABIAN LOU GABIAN

    l esclavagisme moderne

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  9. Lecteur Electeur Lecteur Electeur

    En tout cas et quoi qu’il en soit de ces systèmes de livraison de repas’ les livreurs sans papiers sont des personnes honnêtes et travailleuses. Marine Macron et Emmanuel Le Pen préfèreraient sans doute les voir sombrer dans la délinquance plutôt que de les régulariser,

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  10. Marc13016 Marc13016

    Très intéressant ce reportage en effet.
    Pour rattacher “l’uberisation” à l’actualité : ça doit pas faire rentrer beaucoup de cotisations sociales tout ça, en particulier pour les retraites …

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  11. Richard Mouren Richard Mouren

    Marsactu, bravo pour cette beau dossier complet et vivant. C’est bien Lou Gabian que j’aime. Merci.

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  12. Kitty Kitty

    Pour le financement des retraites, le statut d’autoentrepreneur est une bombe (ils n’auront quasiment aucun droits). Étonnant que personne n’ait abordé ce sujet lors du débat.

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    • Marc13016 Marc13016

      Oui, et pire que ça : les auto-entrepreneurs n’auront que de faibles pensions de retraite, mais ils cotisent beaucoup pour les retraités actuels, à ce que j’ai pu expérimenter quand je l’étais.
      Le projet de retraite universelle (à point) était sensé corriger ces injustices, lors du précédent mandat d’ E. Macron. Mais au passage il allait amplifier d’autres injustices à ce que j’ai compris. Raison pour laquelle il a été rejeté par la rue et les syndicats (dont la CFDT qui était pour son côté universel au départ).

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  13. mrmiolito mrmiolito

    Je croyais déjà avoir identifié toutes les raisons, déjà nombreuses, de boycotter totalement la livraison de repas ; vous en apportez encore davantage avec cette enquête, merci !
    Seule solution pour refuser ces solutions sans avenir (comme la trottinette électrique en libre service par exemple) : boycott radical !

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  14. petitvelo petitvelo

    Bientôt uber drugs…

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    • Tarama Tarama

      Ça existe déjà.

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  15. Au Redon Au Redon

    Merci de justifier une fois de plus mon abonnement à Marsactu.
    Et merci de me rappeler que je faisais ce boulot il y a 2 ans en banlieue de Chicago avec la compagnie Instacart, un boulot qui payait autrement mieux que ce qui est annoncé ici mais un boulot de misère professionnelle quand même, tâcheron payé à la journée,
    Autre temps, autre lieu, autre vie.

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