Dans les Bouches-du-Rhône, la quatrième vague du Covid-19 en quatre questions
Les voyants passent petit à petit au rouge dans les Bouches-du-Rhône. Le taux d'incidence vient de dépasser le seuil fixé pour l'application de restrictions supplémentaires. Bien que les jeunes soient pour le moment les plus touchés, les hôpitaux se préparent à une nouvelle vague.
Dans le département, le taux d'incidence vient de dépasser le seuil critique de 200 cas pour 100 000 habitants. (Photo Emilio Guzman)
L’arrivée de la saison estivale, la réouverture des frontières, des restaurants et des lieux de culture a été concomitante avec celle d’un nouveau variant du Covid-19. Plus contagieux que les autres, le variant delta s’est propagé en France, en particulier dans les Pyrénées-Orientales et plus largement dans les départements littoraux. Dans certains cas, cette augmentation des cas positifs a déjà contraint des préfets à imposer, de nouveau, des mesures sanitaires plus contraignantes.
Dans les Bouches-du-Rhône, le taux d’incidence est de 226 sur la semaine écoulée. Il a donc dépassé le seuil de 200, au-dessus duquel des “mesures de freinage” peuvent être décidées par le préfet. Depuis le début du mois de juillet, les nouveaux cas de Covid bondissent dans le département. Marsactu fait le point sur la situation.
Où en est-on dans le département ?
Sur la carte de Covidtracker, site web qui suit l’évolution de l’épidémie à partir des données publiques, les départements se colorent du vert clair jusqu’au rouge sombre. Tous ceux du Sud de la France arborent les différentes nuances de rouge. Au 23 juillet, dans les Bouches-du-Rhône, le taux d’incidence – nombre de nouveaux cas par semaine pour 100 000 habitants- atteint le chiffre de 226. C’est bien moins que dans les Pyrénées-Orientales, département qui fait face à une recrudescence de la maladie depuis plusieurs semaines avec un taux à 375. Mais les courbes affichent la même tendance : depuis le 1er juillet, elles remontent très rapidement.
Questionnée par CheckNews, l'agence Santé publique France indique en outre que seuls les résidents du département sont comptabilisés dans le calcul du taux d'incidence. Ainsi, les touristes positifs seront comptabilisés dans leur département de résidence. Dans les lieux touristiques, le taux d'incidence pourrait donc être sous-estimé.
Parmi les nouveaux cas, la quasi-totalité des personnes est contaminée par le variant delta. La veille hebdomadaire que publie l'agence régionale de santé Paca confirme cette prépondérance au niveau régional : "En région Paca, la proportion des variants porteurs de la mutation L452R est en augmentation et dépasse 90 %". Les marins-pompiers de Marseille ont aussi alerté sur la forte présence du variant dans les eaux usées.
[Covid eaux usées] le variant D s’est très vite installé dans notre territoire en l’espace de trois semaines. Les @MarinsPompiers et la @marseille vous recommande la prudence et les gestes barrières avec @ARSPaca et @Prefet13 pic.twitter.com/63iVCV4HCn
— Marins-pompiers de Marseille (@MarinsPompiers) July 22, 2021
Que se passe-t-il quand le taux d'incidence dépasse 200 ?
Lors de sa prise de parole à la télévision le 12 juillet, Emmanuel Macron a annoncé des mesures qui ont été abondamment commentées : en août, le pass sanitaire devient obligatoire dans les cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux et pour les voyages en avions, trains et cars. Et depuis le 20 juillet, il est requis dans les lieux de culture de plus de 50 places.
Mais le président a également posé une borne, moins identifiée : en cas de dépassement du seuil de 200 de taux d'incidence, le préfet pourrait aussi décider de restrictions au niveau local. Retour au télétravail, port du masque à l'extérieur, limitation des rassemblements... Quatre départements ont déjà dépassé ce niveau. Dans l'Hérault le masque en extérieur est redevenu obligatoire dans la quasi-totalité des communes et en Haute-Corse, l'obligation du pass sanitaire va être expérimentée par anticipation dans les bars et les restaurants dès ce 23 juillet. Ces mesures ont été arrêtées en seulement quelques jours. Contactée, la préfecture des Bouches-du-Rhône n'a pas donné suite à nos questions sur les mesures envisagées.
La "4e vague" atteindra-t-elle les plus âgés ?
Lors de la deuxième vague de l'été 2020, les 20-29 ans avaient enregistré les premiers une forte progression en termes de taux d'incidence. L'épidémie avait ensuite contaminé les tranches d'âges plus âgées, pour atteindre lourdement les plus de 90 ans dès la fin août.
L'été 2021 présentera-t-il un scénario différent ? La même tranche d'âge des 20-29 ans est déjà à quinze fois le seuil d'alerte, à 751, et les trentenaires, quadra et quinquas sont sur une pente ascendante. La dynamique reste pour l'heure réduite chez les plus de 70 ans même si elle connaît une première poussée chez la population très restreinte des plus de 90 ans. Il faudra encore deux à trois semaines pour confirmer dans la durée l'efficacité de la campagne de vaccination, très avancée dans ces tranches d'âges.
Comment se portent les hôpitaux ?
Point de courbe alarmante dans les hôpitaux. En tout cas pour le moment. Au 21 juillet, on note une légère augmentation des hospitalisations avec une moyenne d'environ 14 entrées par semaine pour 12 sorties. En réanimation, point clé de la crise sanitaire, ce sont 25 % des lits qui sont occupés par des "patients Covid". Au sein de l'APHM, 19 personnes atteintes du Covid se trouvent actuellement en réanimation et 31 en hospitalisation conventionnelle ou aux urgences. Soit exactement les mêmes chiffres qu'à la même date il y a un an.
La question est donc de savoir si cette très légère augmentation va, comme l'année précédente, décoller de manière exponentielle. En 2020, les réanimations de l'AP-HM comptaient en septembre jusqu'à 50 personnes pour atteindre les 100 en novembre. "Nous avons réactivé nos cellules de crise, surveillons les indicateurs de près, on se prépare à une quatrième vague, fait-on savoir du côté de ce service. Il y a toujours un décalage entre la montée du taux d'incidence et celle des hospitalisations. Idem entre les hospitalisations conventionnelles et les entrées en réanimation."
Mais l'effet vaccin est tout de même espéré. "La quasi-totalité des gens qui sont en réanimation sont des gens qui ne sont pas vaccinés. On espère que, comme en Angleterre, l'augmentation des contaminations ne se traduise pas en tension hospitalière."
Violette Artaud, Suzanne Leenhardt, Gauthier Mesnier
Commentaires
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Merci pour la clarté de cet article.
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“La quasi-totalité des gens qui sont en réanimation sont des gens qui ne sont pas vaccinés » Allez dire ça aux habitants des Seychelles. Ils sont quasiment tous vaccinés et ils n’ont jamais eu autant de morts que depuis qu’ils vaccinent : https://gisanddata.maps.arcgis.com/apps/dashboards/bda7594740fd40299423467b48e9ecf6
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Et alors, cela veut-il dire que vacciner ne sert à rien ?
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Les données des Seychelles sont reconnues comme peu fiables….Avez vous un autre exemple ?
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Au Boukistant la quasi totalité des hommes sont traités préventivement au Sildénafil citrate et deux seuls cas de covid connus.
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Braillasse : Cela veut dire que ce vaccin ne protège pas contre le variant Delta. Il fallait regarder Arte mardi soir. Un reportage très bien fait qui retrace l’historique de la fabrication des vaccins avec des équipes qui n’ont pas compté leurs heures. On arrive au bout du reportage pour apprendre que début juin la déception est grande en apprenant que les vaccins ne protègent pas contre ce variant.
Titi, vous pouvez consulter les résultats des pays du golfe persique (Arabie Saoudite, Sultanat d’Oman…) vous ferez le même constat mais là aussi je suppose que les données ne sont pas fiables…. La courbe des cas remonte aussi en Israël, USA, UK. On verra donc la semaine prochaine, on aura plus de vaccinés mais pas forcément les effets attendus à grand renfort de privations de libertés “chez nous”.
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Jacques, si vous avez les numéros du Loto , merci de me les communiquer, au même titre que si vous avez les caractéristiques du prochain variant Alpha,ne vous gênez pas aussi.
Les scientifiques sérieux font le maximum avec l’état des faits et de la connaissance contrairement aux druides marseillais,
Alors ne faites pas comme Léon Zitrone qui était un génie tpour commenter une arrivée du tiercé,mais était incapable de produire un pronostic
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Là je ne vous reconnais plus Braillasse. Si vous ne faites pas la différence entre les recommandations (gestes barrières) et la contrainte de la vaccination rendue de fait obligatoire à toute la population pour en protéger une partie (et sans être sûr que ce vaccin est efficace), c’est que vous y mettez de la mauvaise volonté. De plus ne comptez pas sur moi pour entrer dans un débat pour soutenir des gourous quels qu’ils soient. Les avis sont aussi nombreux que sur Marsactu. Seules les statistiques permettent de juger de l’efficacité de ce qu’ils font faire à nos élus.
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