Dans la poussière des démolitions, la Savine s’interroge sur son avenir
À la Savine, les derniers bâtiments de cette cité historique du 15ème arrondissement disparaissent dans la poussière. La cité perchée en bordure du massif de l'Étoile s'interroge sur son avenir, entre renaturation et retour du logement social.
Les cubes affleurent derrière le chantier de démolition du bâtiment K. (Photo : B.G)
Commentaires
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Vaste escroquerie que le PRU de la Savine et même ce quartier tout entier depuis sa création. Allez, historique.
Fin des années 70 : construction. Plus de 1000 logements.
Début des années 90 : premières démolition, car c’est vide.
Point d’étape : on a trop construit, au bénéfice de qui ? Pas les entreprises du BTP, qui n’ont fait qu’exécuter des marchés et ne décident pas de la taille du programme. Mais bien le bailleur unique, LOGIREM, qui n’investit rien puisqu’il réalise tout avec des subventions, dont il ponctionne une partie (théoriquement logiquement) pour ses frais de fonctionnement… reste à savoir quelle partie.
Fin des années 2010 : PRU de la Savine. Restent 220 familles à reloger. Programme ? On démolit tout, on reconstruit sur la “lisière active” pour les y reloger.
Point d’étape : la “lisière active”. Bonne blague. A la Savine, seul le plateau voit le soleil de manière décente et est épargné par l’humidité du Vallon des Tuves. La “lisière active”, c’est envoyer les logements sociaux dans le Vallon, à l’ombre et à l’humidité. D’ailleurs le PRU prévoyait initialement de raser aussi l’école pour créer un grand accès au plateau. Traduction : votre petite vie de pauvres en mode village c’est terminé, on libère le plateau d’où on peut avoir vue mer en contruisant une forteresse en mode kibboutz et on vous balance à l’ombre et à l’humidité, histoire que vous n’oubliiez pas votre place.
Anecdote : c’est la SOLEAM (si si) qui a réussi à faire modifier le projet d’espaces publics pour qu’il contourne l’école et qu’elle soit conservée. Comme quoi…
Années 2020 : les opérations du PRU sont presques finies, les logements sociaux sont positionnés loin des emplacements les plus valorisables. Les bâtiments sont outrageusement laids et bas-de-gamme, et la légionellose est offerte. Le plateau est bientôt libéré pour y faire un grand… quoi ? Forcément maintenant c’est un peu plus dur d’affirmer avec arrogance qu’on va y faire un ghetto de néo-riches avec vue mer, mais quand même : regardez la trame plantée affichée par MAMP, elle ressemble méchamment à un tracé de futures rues délimitant des ilots.
Quant aux jardins partagés : ils n’ont de partage que le nom, car leur production ne va pas aux habitants du quartier qui n’y travaillent pas non plus, règles incompréhensibles d’insertion obligent. En revanche LOGIREM et MAMP les développent autant que possible, surtout en dépit du bon sens, car chaque m2 de jardin est généreusement subventionné.
Et au milieu trône Samia, noyauteuse en chef des assos locales dont les membres deviennent subitement conducteurs de minibus en période électorale. Question de vocation j’imagine.
Bref, ici c’est Marseille bb. Et ça va le rester.
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Ah quel plaisir de vous lire, quelle arnaque cette rénovation. On a juste voulu récupérer le terrain pour un projet en direction d’une autre classe sociale. C’est le grand remplacement. Quant aux jardins partagés oui tout à fait d’accord terrain à disposition de personnes venant d’ailleurs avec très très généreuses subventions au nom de l’écologie. Finalement, aucun profit pour les locataires.
Sur le site des Créneaux aussi, démolition très difficile pour les locataires. Les derniers locataires sont restés isolés durant plusieurs mois. suppression de la VMC , chauffage…deux déces de personnes agées dans l’attente depuis plusieurs mois de travaux dont l’installation d’un WC dans le nouveau lieu d’habitation dans un diffus. souffrances, solitude, abandon. Ignorés totalement pas les élus ……A ce jour ce terrain est abandonné et le projet toujours pas fini…Par contre La cité des arts de la rue bénéficie de largesses financières mais ce lieu est dédié à l’ART et ne profite pas du tout aux habitants des alentours.
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On continue…
La Savine, cité marseillaise qui, avec les Flamants au Merlan, fut le résultat des opérations “coup de poing” d’Albin Chalandon ministre de Giscard. La première, perchée en pleine colline loin de tout, la seconde dans un trou. Tout juste construites, on commençait déjà à les réhabiliter et, depuis, les actions de réhabilitation se sont succédées chaque fois avec le même insuccès à tel point qu’on a finalement décidé de détruire La Savine.
Mais voici donc qu’on pense à récidiver, construire de nouveau dans cet endroit improbable. Ce lieu, logiquement voué à la nature, comme ses futurs habitants seraient alors victimes d’un Etat qui se réveille à Marseille après 25 ans de sommeil et court après les chiffres, d’un gouvernement dont la politique nationale est un frein à la construction et à la réhabilitation, d’une élue Mme Ghali qui ne veut pas perdre son potentiel électif et enfin une mairie prise de panique suite aux injonctions du Préfet.
Il y a des solutions pourtant.
Construire certes, et pas n’importe où (La Savine) mais ce n’est pas l’unique solution.
Construire mieux pour ne pas avoir à y revenir dans 10 ans. A ce sujet l’État qui parle beaucoup de développement durable à réduit ses aides.
Faire vraiment obstacle à la location saisonnière en centre ville. Là dessus aussi on attend le gouvernement pour que les abattements très importants dont bénéficient les revenus locatifs saisonniers soient fortement réduits.
Poursuivre une politique sérieuse de réhabilitation des logements anciens. Cela nécessite aussi des aides d’État accrues mais la Ville pourrait commencer par remettre en état les logements dégradés dont elle est proprio. Si le maire ne sait pas où ils sont, ses services des périls pourront le lui indiquer.
Et pourquoi ne pas préempter des logements vacants en centre ville comme le propose la fondation Abbé Pierre ?
Concernant le social, le répartir sur tout la ville (dans le 7me Sud et le 8me par exemple …)
et surtout le planifier à l’échelle de la Métropole, plutôt que de sursaturer certains secteurs comme le souhaite Samia Ghali dans ses 15/16.
Mais je crains que ce soit trop compliqué pour nos édiles et pour le Préfet qui préfèreront les effets d’annonce de constructions neuves, à La Savine par exemple.
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Le problème de la réhabilitation de logements existants, c’est que le ratio “coût / production de logements” est “insatisfaisant” quel que soit l’opérateur.
Quand on prend de l’existant, s’ajoutent une liste interminable de contraintes : faire l’état initial, gérer les interfaces avec les avoisinants, respecter le patrimoine tout en mettant en conformité règlementaire, etc., je ne vous apprends rien.
Je finis par me dire qu’une vraie politique du logement à Marseille serait pour la collectivité (état / région / département / métropole / ville) d’accepter de subventionner de manière spécifique ces réhab tout en coupant le robinet aux constructions neuves (il y a déjà un écart, mais pas assez vu l’écart de rentabilité).
Mais alors se posera le problème de trouver les opérateurs (les privés, notamment les promoteurs, n’y trouveront probablement jamais leur compte et se désintéresseront de ces opérations, plus encore qu’actuellement) pour faire.
Et il restera la question de la cadence production : en réhab d’existant, par exemple au centre-ville de Marseille (idem à Marignane ou La Ciotat d’ailleurs, même configuration très urbaine), difficile d’atteindre les objectifs définis par la préfecture. Et c’est un euphémisme.
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Éclaircissements très instructifs pour ceux qui ne sont pas au fait de ce qui se passe dans ce quartier. Merci Mars, et yeah ainsi que André 🙏
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on rêve s’une nouvelle vagues de castors s’entraidant pour construire, entretenir, se professionnaliser …
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Allez petit rappel pour les anciens : la bande a Gaston appelait cela les cages a lapin,
Finalement ca a pas trop changé avec leur successeur
En fait vous n ‘avez rien compris , Samia a préempté le terrain pour faire sa villa avec piscine
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Haha si seulement c’était ça ! Mais comme tous les zélus, Samia ne va pas s’abaisser à aller habiter avec ses électeurs : il fait bien meilleur au soleil du Roucas Blanc, les pieds dans l’eau de sa piscine illégale régularisée par une modification du PLU (ce n’était pas encore le PLUI à l’époque) arrivée comme le Deus Ex Machina, évènement fréquent dans la carrière de ces gens-là.
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Lou Gabian, Mars, malheureusement celle qui entretenait son relationnel auprès de l’équipe Gaudin au point qu’on fasse modifier le Plu à son avantage, a réussi à asseoir son pouvoir et son influence auprès de la nouvelle équipe municipale, avec auprès d’elle toute une clique d’anciens guerrinistes ou leurs héritiers. Les Marseillais voulaient changer de politique à ce qu’on disait?…..
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