"D'abord le prolongement du métro Dromel ou le boulevard urbain sud ?"

"D'abord le prolongement du métro Dromel ou le boulevard urbain sud ?"

Avec 4 milliards d'euros, c'est le plan qui fixe pour les 10 ans à venir les orientations en matière de transports sur les 18 communes de Marseille Provence métropole (MPM). Un projet de ce plan de déplacements urbains (PDU), destiné à être soumis à enquête publique début 2013, a été voté ce vendredi en conseil communautaire. Au programme : des prolongations du métro, tram, de nouvelles lignes de bus à haut niveau de service… Mais un petit dessin vaut mieux qu'un long discours, voici le schéma :

Dans le détail, les 220 pages prévoient également des mesures pour les piétons et vélos, le stationnement ("zone rouge" dans le centre de Marseille, parking relais en périphérie etc.), les livraisons, et bien sûr le bouclage de la L2 complétée d'un réseau de grands boulevards… "C'est papa Noël avant l'heure ! Il ne manque plus que le téléphérique d'Endoume à Notre-Dame de la Garde", a ironisé Lionel Royer-Perreault (UMP).

Qui passe en premier ?

Les finances de MPM n'étant pas illimitées, toute la question est pour cet élu du 9/10 proche du maire du secteur Guy Teissier de savoir quels seront les investissements vraiment réalisés. Surtout quand on sait, comme Marsactu l'a souligné, comment la mise en oeuvre du précédent PDU de 2006 a dérivé par rapport à son contenu initial. "Votre PDU se garde bien de décider des priorités, a abondé Maurice Talazac (UMP). Est-ce qu'on fait d'abord le prolongement du métro Dromel, ou le Bus (boulevard urbain sud qui relie la Pointe-Rouge et Florian, ndlr), ou les deux ?"

Comme souvent, même si le document est unanimement reconnu comme fruit d'un "consensus", chacun a donc livré sa vision de ce qu'il fallait pousser au plus vite. Jean-Pierre Fouquet a insisté pour Europe Ecologie-Les Verts sur le réseau ferroviaire et son pendant routier Cartreize. Les communistes ont affiché des préférences qui ne figurent pas dans le plan et se sont donc abstenus : "Comment comprendre le renvoi de deux projets à un autre horizon : celui de la jonction tramway entre Marseille – La Penne sur Huveaune et Aubagne, celui d'un site propre et rapide entre Saint-Charles et l'aéroport. Deux absences de propositions à 10 ans parfaitement contradictoires avec le discours ambiant sur la métropole", a notamment critiqué Frédéric Dutoit.

 je comprends votre question, je sais que Teissier et le maire pas la même vision, c'est rien de le dire
vous chercher à me mettre dans un corner pour me demande d'arbitrer entre les 2, je travaillerai toujours avec les maires en place, ce sont eux qui ont la légitimité pour arbitrer sur les projets de transportsDans cette histoire, Dans En attendant la probable création d'une métropole qui devrait chambouler la donne, il s'agit avant tout de savoir quels dossiers seront sur le haut de la pile. Le dernier mot revenant au président socialiste Eugène Caselli, qui a bien vu où Lionel Royer-Perreault voulait l'emmener : "Je sais que Guy Teissier, dont vous vous faites le porte-parole, et le maire de Marseille n'ont pas la même vision sur certaines lignes, c'est rien de le dire. Vous cherchez à me mettre dans un corner pour me demande d'arbitrer", a-t-il lancé en conseil. Plus tard, face à la presse, il suspendait toute décision à des études en cours.

Des études qu'attend Laure-Agnès Caradec, présidente du groupe UMP, qui compte dans ses rangs de nombreuses personnalités qui défendent parfois des priorités différentes.

En écoutant bien, la synthèse est claire : après avoir listé des chantiers déjà en cours, l'élue met en avant la prolongation du tramway au-delà de Castellane. Soit un dossier qui a plutôt les faveurs du maire, par rapport par exemple au "tram des bordilles" Blancarde-Dromel, chiffré à 74 millions d'euros pour 3,4 km et sur lequel MPM planche sérieusement. "Je travaillerai toujours avec les maires en place, ce sont eux qui ont la légitimité pour arbitrer sur les projets de transports", avait prévenu Eugène Caselli, à destination de Lionel Royer-Perreault. Mais de toute façon, les 19 membres du comité de suivi ont bien été nommés cette fois-ci. Promis, il fera un bilan tous les ans.

Le document complet (80 Mo quand même) est téléchargeable sur notre Scribd. En bonus, voici les pistes de réflexion à horizon 2033. A vos idées…