Comment les collectivités locales de droite chouchoutent l’enseignement privé marseillais
Un rapport parlementaire a décortiqué les ressorts du financement public de l'éducation privée à l'échelle nationale. Avec un fort focus marseillais, puisque les rapporteurs se sont rendus sur place. Ils pointent notamment le fort investissement du département et la région dans ce domaine.
Une salle de classe à Marseille. (Photo : JML)
Présenté à l’Assemblée nationale le 2 avril, un rapport parlementaire, conduit par les députés Paul Vannier (LFI) et Christopher Weissberg (Renaissance), s’est penché sur le financement des établissements scolaires privés sous contrat. Dans le cadre de ce travail qui a duré six mois, les rapporteurs se sont déplacés deux jours à Marseille, en février 2024. Ils ont visité six établissements scolaires, dont trois publics et trois privés. Avec pour objectif d’“analyser les effets de concurrence potentiels entre établissements publics et privés situés géographiquement proches les uns des autres”. Une visite qui donne lieu à de nombreuses observations sur la situation locale, comme l’a indiqué La Provence, dans son édition de mercredi.
Subventionnés, Avec ou sans mixité
Au sujet de Marseille, le rapport pose trois constats. Le premier chasse d’abord une idée reçue : oui, la mixité sociale est aussi présente dans le privé… mais pas partout. Les deux députés se sont rendus au lycée Saint-Louis (15ᵉ), et au collège Belsunce (2ᵉ). Tous deux privés, les établissements affichent des indices de position sociale (IPS) faibles, entre 60 et 75 et accueillent “tous les élèves qui le souhaitent, sans discrimination, sur les seuls fondements de leur motivation et de leur comportement”, indique le rapport. Des frais de scolarité très faibles y sont demandés, avec des dispositifs d’aide adaptés. À l’inverse, le troisième établissement privé visité, le groupe scolaire Lacordaire (13ᵉ), affiche un IPS de 144 et “apparait très sélectif”, note le rapport.
Les trois établissements en question sont financés par la région, qui s’occupe des lycées, et le département, qui chapeaute les collèges. Des subventions distribuées de manière égale “sans avantage accordé aux établissements dont l’IPS est faible ou qui mènent d’importantes actions de mixité sociale”, relèvent les deux députés. Si les sommes allouées par la région, à titre facultatif, sont en baisse, celles allouées par le département sont plus généreuses. Le rapport souligne des subventions “élevées et en hausse”.
Depuis le début du mandat de Martine Vassal, présidente du département (divers-droite), celles-ci ont augmenté de 30 % entre 2018 et 2023, tout en restant dans le respect du plafond de 10 % autorisé. Des chiffres que le département assume pleinement. “C’est un choix politique que nous faisons. On finance les collèges publics privés afin de permettre à tous les établissements de Provence d’avoir de meilleures conditions de travail. On fait tout cela dans le respect de la loi”, affirme-t-on dans l’entourage de l’élue.
Le rapport note qu’avec la mise en œuvre par le département du “plan Charlemagne” en 2017, l’augmentation des moyens destinés aux élèves des collèges publics, “a eu des effets haussiers sur le calcul du forfait d’externat pour les élèves des établissements privés”. Le forfait en question consiste en une subvention encadrée par la loi, attribuée par élève et par an, qui doit couvrir pour 80% du financement des salaires et charges sociales du personnel non-enseignant. Les 20% restants doivent être consacrés à des dépenses pédagogiques.
Public/Privé : si loin, si proches
Le second constat de ce travail parlementaire se tourne vers le rôle de l’urbanisme et des transports dans la “ségrégation sociale et scolaire”. Paul Vannier et Christopher Weissberg regrettent l’impossibilité de mixité sociale et scolaire “lorsque l’habitat, le quartier, ne permettent pas d’attirer de familles plus aisées” et que “d’éventuelles politiques d’ouverture se heurtent aux contraintes de mobilité”.
Les rapporteurs illustrent leurs propos avec l’exemple du collège public Edouard-Manet qui affiche un IPS de 59,6 et de Lacordaire, qui regroupe école primaire, collège et lycée, situé à seulement deux kilomètres, qui affiche un IPS de 144. Le premier établissement indique pourtant ne souffrir d’aucune concurrence de la part de l’établissement voisin, “dès lors que les élèves de son secteur constitué de cités HLM sont, malgré leur proximité géographique, très différents de ceux du quartier d’à côté, très résidentiel”.
Quelques collaborations fructueuses
Le troisième point marseillais sur lequel s’attarde le rapport, porte sur les liens entre établissements publics et privés pour permettre à tous les élèves d’être scolarisés. Les trois établissements publics rencontrés dans le cadre de ce travail (lycée Saint-Exupéry (15e), collège Edouard-Manet (14e) et collège Rosa-Parks (15e)) semblent se satisfaire de l’existence des établissements privés alentours “dès lors qu’ils sont pleins et ne peuvent eux-mêmes pas accueillir tous les élèves”, précise le rapport. Selon les députés, l’offre du privé pallie dans ces cas-là les manques du public et permet à chaque élève une scolarisation proche de chez lui.
Les rapporteurs notent aussi plusieurs exemples de partenariats qui illustrent cette bonne entente. Les élèves du lycée privé Saint-Louis sont, par exemple, peuvent être accueillis à l’internat du lycée public Saint-Éxupéry, situé juste en face. Et certains établissements privés ont la possibilité d’aller présenter leur offre dans des collèges publics du secteur dans le cadre de dispositifs d’orientation.
Besoin d’ouvertures
Des initiatives pragmatiques, mais tout de même insatisfaisantes. “Les interlocuteurs des établissements publics s’accordent toutefois sur la nécessité d’ouvrir de nouveaux établissements publics à Marseille, en particulier dans les quartiers Nord, territoire très vaste, très densément peuplé et très mal desservi par les transports en commun”, souligne le rapport.
Paul Vannier et Christopher Weissberg pointent, eux aussi, un “réel besoin scolaire pour l’ouverture de davantage d’établissements publics, ainsi que pour la contractualisation de davantage de classes au sein des établissements privés musulmans qui font l’objet d’une forte demande sans être pour autant satisfaite”. Pour autant, ce sont les établissements privés – et catholiques – qui semblent se multiplier en priorité. Les rapporteurs se disent “surpris” d’apprendre la construction, depuis février 2024, d’un nouvel établissement privé jésuite à Euroméditerranée, “alors même que les collèges publics débordent”.
L’établissement pourrait être contractualisé à l’issue d’une durée réduite à un an du fait de sa localisation dans un quartier nouveau avec au moins 300 logements neufs, comme le prévoit la loi. Ce, “alors même qu’un établissement privé musulman situé non loin voit ses demandes de contractualisation partiellement refusées malgré la forte liste d’attente d’élèves”, note le rapport. Interrogé par les députés, le rectorat n’a pas pu présenter les raisons objectives de ce choix “différencié et apparemment incohérent”. Et évoque même “le contexte politique local et la volonté exprimée par les élus”.
Flous sur la gestion financière
Au-delà de l’état des lieux géographique et social, le document pointe des possibilités de dérives et de détournements au niveau local. Dans l’un des trois établissements privés visités à Marseille, dont le nom n’est pas indiqué, une partie de l’argent public perçue a ainsi été versée sur un livret A, “pour le valoriser avant le décaissement progressif”. Procédure hors de tout cadre légal. La direction régionale des finances publiques (DRFIP) explique aux rapporteurs qu’une telle situation s’explique par “l’absence de comptabilité analytique”. C’est-à-dire que l’usage de chaque source d’argent n’est pas tracée individuellement dans les comptes de l’établissement.
Depuis janvier 2023, la DRFIP peut contrôler les organismes bénéficiaires de dons et versements qui ouvrent droit à des réductions d’impôt. Une démarche menée auprès des établissements privés a permis de constater “qu’un établissement émettait au profit des familles des certificats de déductibilité d’impôts pour les frais de scolarités versés (ceux-ci étant, à tort, assimilés à des dons, alors qu’ils financent en réalité une prestation)”. L’opération de contrôle ayant débuté peu avant l’arrivée des rapporteurs à Marseille, la DRFIP n’a pas pu indiquer s’il s’agit d’une pratique répandue.
Bon point pour la Ville
La Ville de Marseille, très généreuse envers le privé durant les mandats de Jean-Claude Gaudin, est épargnée par le rapport parlementaire. L’initiative de distribuer des kits de fournitures scolaires pour la rentrée des écoles primaires a même séduit les deux rapporteurs. Notamment parce qu’elle devrait être étendue aux écoles privées en septembre 2024. “Une telle démarche permet à la collectivité territoriale de mieux maîtriser la destination des fonds qu’elle alloue aux établissements privés (sous réserve d’un contrôle ultérieur permettant de s’assurer que les écoles utilisent bien ce matériel et ne demandent pas aux familles d’acheter des fournitures complémentaires)”, notent les députés. Ce mode opératoire pourrait être étendu voire généralisé, pour les dépenses matérielles qui s’y prêtent.
Commentaires
L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.
Vous avez un compte ?
Mot de passe oublié ?Ajouter un compte Facebook ?
Nouveau sur Marsactu ?
S'inscrire
Surpris qu’un collège privé jésuite va être construit dans le 15ème; c’est pour la nouvelle population d’EUROMED et pour qu’ensuite ces habitants votent pour la droite.
Quand nous aurons une école catholique, une musulmane, une protestante, une juive, une bouddhiste… alors les enfants de ces écoles ne rencontreront jamais plus.
Il faut des écoles publiques de qualité, les moyens publics aux écoles publiques
Il faut savoir que les entreprises versent leur participation en priorité aux écoles privées
Bientôt à Marseille nous serons comme aux USA, le s pauvres dans les écoles publiques et les plus aisés dans les écoles privées
Pour rappel dans le 3ème GAUDIN avait autorisé une école privé en face de l’école Ruffi qui était dans des préfabriquées en très mauvais état
Se connecter pour écrire un commentaire.
+1
On voit bien dans cet article que le problème de base qui favorise le développement rapide d’un privé de substitution c’est l’insuffisance des moyens (et de la réflexion) accordés à l’éducation et aux établissements publics.
Le séparatisme, des “riches” ou des différentes confessions, n’arrive qu’après.
Ajoutons au passage que l’offre d’enseignement supérieur privé se développe aujourd’hui encore plus vite, le plus souvent pour offrir un rattrapage médiocre mais onéreux aux “mauvais élèves” qui ne peuvent pas suivre un cursus au sein de l’Université publique, faute que celle-ci ait les moyens de les accompagner.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Le décalage des sommes versées entre le privé et le public n’est pas normal sauf dans certains cas qui peuvent êtres motivés pour des projets bien précis.
Inonder le public d’argent n’est pas la solution, améliorer au cas par cas certaines situations est bien sûr nécessaire et il faut le faire.
La carence n’est pas que l’argent, la carence réside surtout dans la tolérance de comportements innaceptables, les non sanctions face aux harcèlements d’origines diverses et variés,le manque d’éducation ,le manque de respect et des règles communes.
Sommes malades du communatarisme justifié et alimentée par certains. Il faut arrêter de tourner autour du pot.
Laïcité, Laïcité, Laïcité
Se connecter pour écrire un commentaire.
A vérifier pour les établissement privées mais lorsqu’on regarde de près les IPS, les établissements privés s’adaptent à la “clientèle” locale: dans les quartiers populaires, les établissements privés affichent un IPS bas mais il est en général 20 points supérieur aux établissements publics du coin.
Les établissement privés récupèrent donc les élèves des catégories sociales légèrement supérieures à celles du secteur et laissent donc les plus pauvres dans les établissements publics, ce qui aggrave encore leur situation.
Quant au bon point pour la ville, les députés auraient dû remarquer que le forfait communal (argent versé par la commune aux écoles privées) a été réduit grâce à l’action en justice notamment de membres du Collectif des Ecoles, action en justice contre laquelle la mairie de Payan s’est battue jusqu’au bout… Le calcul de ce forfait communal est toujours très flou, la mairie ne communiquant pas les détails. Et les 30 euros du kit scolaire, ils doivent être mis en regard du millier d’euro de forfait communal.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Alceste, vous vous êtes trompé de journal, ici c’est Marsactu et non pas Valeurs Actuelles ou Marianne. En plus vous faites du hors sujet, sciemment, pour placer vos opinions nauséabondes. Du balai!
Se connecter pour écrire un commentaire.
Concernant le contexte marseillais, je me pose une question à laquelle je n’ai pas de réponse.
Les meilleures écoles étaient publiques ( années 60/80) tant dans le primaire que dans le secondaire sans parler des classes prépas.
Seul le Sacré Cœur à l’époque tirait son épingle du jeu ,les autres écoles du privé étaient des boîtes à “bachots” y compris celles qui aujourd’hui se présentent comme la crème de la crème.
Félix, pour les écoles du sup privées nous sommes dans un remake du film les sous doués. Une pompe à fric.
Alors pourquoi ce revirement, issu d’un lycée populaire, ma terminale a donné des chirurgiens, ingénieurs, grandes écoles à plus de 80%.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Parce que la sociologie des lycées a fortement changée depuis l’époque assez lointaine de votre jeunesse et aujourd’hui.
En 50, 5 % de la population atteint la terminale, en 60 c’est 10 % et en 70, 20 % et à mon époque, les années 80 on est proche des 40 % et j’entends dire souvent que le niveau baisse, la preuve ? On m’a “donné le bac” .. mais pas à mes 3 frères, la sélection était quand même à l’œuvre.
Donc les élèves des classes populaires dans les lycées était très minoritaires mais la démocratisation a aussi entrainée le besoin de certaines familles de mettre leurs enfants “à l’abri”.
Ensuite la logique séparatiste a fait son œuvre : les résultats des établissements qui peuvent choisir leurs élèves s’améliorent davantage que dans ceux qui ne le peuvent pas et certains parents informés choisissent les établissements en fonction des résultats. Le cercle vicieux s’installe.
Se connecter pour écrire un commentaire.
ce rapport, ce que l’article en dit, est un moyen d’enfoncer des portes ouvertes. Il est confondant de naïveté.
argent public, école publique, argent privé, école privée, est un slogan qui n’est plus à la mode de tout.
Il est pénible de constater que la différence privé/public s’est complètement banalisée. et c’est certainement due aux crédits déséquilibrés accordés aux deux institutions, mais pas que.
quelques établissements hauts de gamme ( !) lacordaire, provence,chevreul … n’inscrivent que sur dossier( et si le gamin ne s’en sort pas, il y aura toujours un établissement public qui sera bien obligé de l’intégrer). Il y a quelques années, l’intégration des élèves de chevreul vers le lycee michelet était courante.
ailleurs, les inscriptions sont aisées, il n’y a pas d’application de la carte scolaire, c’est un commerce, il suffit de payer.
quand on parle de comportements inacceptables et inappropriés c’est le consumérisme des parents/clients qui envahit l’école publique.alors qu’il peut apparaître comme parfaitement logique dans le privé.
il faut s’habituer, dans la tête de nos gouvernants et décideurs, depuis beaucoup d’années, l’école de la république, c’est aussi l’école privée.
il faut une volonté de réformes différentes que celles, préconisées ou appliquées depuis les années 90. Il faut former des enseignants, des cpe, des aed, des infirmières, des co-psi……etc. il faut redonner à l’école de la république ses lettres de noblesse, de transmission du savoir, et d’application de laïcité.
et là on est mal barré, discuter aujourd’hui des coûts et investissements payés par nos impôts oui, bien sûr, mais c’ est un peu prématuré vu la carence de l’école publique aujourd’hui.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Tout d’abord, on est d’accord avec le fait que ce rapport parlementaire est globalement ni fait ni à faire. Il ne nous apprend rien de nouveau par rapport au rapport de la Cour des Comptes de 2023 si ce n’est l’absence de vision d’ensemble sur les moyens alloués par l’Etat et les collectivités à l’enseignement privé. De mon point de vue, il n’est qu’un prétexte opportun pour permettre au député d’extrême gauche de prendre la parole dans un contexte de campagne pour les européennes. C’est bien joué de sa part même si cela ne dupe que les plus naïfs. D’ailleurs, le co-rapporteur issu de la majorité est resté lui particulièrement discret à ce sujet, sans doute pour ne pas s’exposer politiquement avant la raclée que va prendre cette même majorité aux élections.
Cependant, il y a dans vos propos certaines confusions entre vos avis, qui sont respectables, et les faits.
En premier lieu, tous les établissements privés, et pas seulement ceux que vous citez, demandent un dossier d’inscription. Je suis curieux de connaître ceux qui ne le font pas d’après vous.
Ensuite, s’agissant des comportements « consuméristes inacceptables », ils sont loin d’être cantonnés à la sphère éducative. Il suffit par exemple de lire les enquêtes d’opinion qui montrent que les français trouvent que le prix payé (dit autrement, les charges et les impôts) est exorbitant par rapport à la qualité du service rendu (dit autrement, les services publics). C’est valable pour les transports, la santé, la sécurité, la justice et tant d’autres.
De même, vos propos sur le fait que le privé est du commerce d’une part et que le consumérisme est logique dans le privé d’autre part témoignent d’une méconnaisse profonde des modalités de financement et de fonctionnement de l’école privée.
Sur les comportements consuméristes, on peut les rejeter ou pas ; mais la communauté éducative va devoir s’y habituer parce que, comme écrit plus haut, ils vont dans le sens de l’histoire. On peut regretter, et c’est mon cas, qu’ils aient envahi l’école privée comme publique, mais si ces dernières ne s’adaptent pas, leurs personnels seront les premiers à en souffrir. Et ils en souffrent déjà. C’est donc une donnée essentielle à prendre en compte quand on veut (continuer à) travailler dans l’enseignement scolaire.
Ensuite, pourquoi seraient-ils logiques dans le privé et pas dans le public ? Parce que le privé est payant et pas le public comme vous le laissez sous-entendre ? Mais bien entendu que le public est payant! Et le privé n’est pas un commerce puisque les écoles sous contrat sont par essence toutes à but éducatif et non lucratif.
Cela nous mène maintenant au financement et au fonctionnement de l’école privée. Les frais facturés aux familles servent à financer trois postes principaux : les charges de fonctionnement hors masse salariale, laquelle est prise en charge par l’Etat et les collectivités, l’entretien et l’investissement des locaux, et la caisse de solidarité pour les familles modestes ou qui demandent à en bénéficier.
Et d’ailleurs, l’affectation des fonds entre ces différents postes est communiquée annuellement aux parents, soit directement soit via l ‘APEL. On ne peut pas en dire autant du public tant les rectorats sont des boites noires administratives. Dès lors, en ce qui concerne la transparence sur l’utilisation des fonds des familles, le privé a plutôt tendance à être meilleur élève que public ; c’est en tout cas mon opinion.
Pour le reste, vous mentionnez la laïcité, sujet ô combien explosif. Là encore, le privé est plutôt méritant en la matière : combien d’incidents liés à la laïcité dans les établissements privés, pourtant catholiques à 95% ? Combien d’enfants de confession juive obligés de quitter l’enseignement privé parce que ne se sentant pas en sécurité ?
La vérité est paradoxale et cruelle : c’est l’école publique qui est aujourd’hui en difficulté face au défi du respect de la laïcité et l’école catholique qui a trouvé depuis la loi de 1905 des moyens, imparfaits sans doute, de la respecter.
Une fois encore, ce débat sur le financement de l’école privé et le rôle joué par cette dernière dans la ségrégation sociale est nécessaire mais à mon sens il jette un voile pudique sur des problèmes bien plus graves que l’Etat et les collectivités ne veulent pas affronter : la chute vertigineuse du niveau des élèves et des enseignants.
Malheureusement, sans un grand courage politique, qui commencera par l’acceptation de la dure réalité et de ses causes, la ségrégation scolaire et sociale continuera de plus belle. Comme évoqué dans un autre de mes commentaires, de son côté, l’école privée sous contrat aura de plus en recours à du personnel hors contrat pour pallier les carences du ministère, les familles paieront, entre autres pour continuer à financer les caisses de solidarité ; pendant ce temps, le tout venant de l’école publique s’enfoncera dans ses problèmes chroniques de grèves, d’application de la laïcité, de faible niveau en langues, d’échanges internationaux limités ou inexistants, de gestion de la misère sociale importée etc.
Au final, ce débat témoigne surtout d’un mal bien français : essayer, par posture, de tuer ce qui fonctionne à peu près correctement. Comme si pénaliser l’école privée allait faire en sorte que l’école publique se porte mieux…
« Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage »
Se connecter pour écrire un commentaire.
L’un des pays du monde qui a les meilleurs résultats scolaires, la Finlande, n’a AUCUN ENSEIGNEMENT PRIVE.
Différence avec la France : il y est impensable que le personnel enseignant soit exposé aux insultes, aux agressions, aux assassinats.
Impensable aussi que des élèves religieusement endoctrinés décident de parties du programme d’histoire ou de sciences qui ne doivent pas être traitées.
Quant au grand établissement jésuite (oui, jésuite, ça c’est moderne philosophiquement et sociétalement !) prévu à Euroméditerranée, le Printemps marseillais se déshonore en laissant faire.
Certes la Ville ne gère que le primaire et les maternelles, mais elle a quand même son mot à dire sur l’aménagement de son territoire.
Se connecter pour écrire un commentaire.
pas si sûr que payan ait un mot à dire, encore moins sûr qu’il soit écouté, et qu’il ait envie de le dire. avec muselier et vassal….1 – c’est la métropole, 2- c’est du domaine privé.
on bloque avec raison, sur l’islamisme qui se fraye un chemin dans nos établissements scolaires, mais d’autres religions pratiquent un prosélytisme plus insidieux peut être, mais parfaitement concret, par exemple les critiques et fakenews sur la théorie du “genre”, ou les cours d'”éducation sexuelle entre autres.
quelques écoles catho sont très fermées..
les établissements jésuites sont en pointe sur ces sujets.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Non, la mairie n’a rien à dire ! Elles ne sont pas décisionnaire en quoique ce soit pour la carte scolaire des collège, lycées et plus.
Sur Euroméditerranée, on prévoit aussi pour très bientôt une cité internationale (en gros un établissement publique qui pourra choisir ses élèves et donc concurrencer le privé parce qu’aux alentours il n’y a que des REP+ et c’est pas vendeur … d’immobilier)
Ce qui est piquant c’est que jusqu’en 2015, il était prévu une université des métiers soit, en gros, un établissement pour poursuite d’étude après le “bac” professionnel (je mets des guillemets à bac car pour beaucoup, ce n’est pas un vrai bac) ce qui me semblait personnellement une excellent idée car il y a un besoin énorme à former davantage de techniciens supérieurs.
Cette idée a été repoussée à la fois dans le temps “on verra plus tard” et dans l’espace “beaucoup plus au nord … (c’est quand même eux le futur public …)” et c’est pas non plus vendeur … d’immobilier.
Se connecter pour écrire un commentaire.
J’ajoute ceci : plusieurs enquêtes ont montré que dans une large majorité les parents n’inscrivent pas leur enfant dans l’enseignement privé catholique par conviction, mais parce que le public de leur secteur est en difficulté.
Se connecter pour écrire un commentaire.
absolument !
je pense que ce rapport sera parfait pour caler un meuble à l’élysée.
que l’éducation nationale et nos établissements publics fassent leur boulot.
les syndicats d’enseignants, puissants parait-il, et les assoc de parents d’élèves fassent également leur boulot. timides jusque là.
Se connecter pour écrire un commentaire.
En gros on favorise le catholicisme, la bourgeoisie, et on laisse crever les pauvres, quel étonnement de la part de vassal et ses vassaux…
Se connecter pour écrire un commentaire.
Moaàa,je ne me suis pas du tout trompé de journal.Il est toujours enrichissant de lire les opinions des uns ou des autres.La lecture de Valeurs actuelles vous ferait le plus grand bien au passage ne serait ce que de ce point de vue.
Faut-il avoir sa carte de LFI , de l’association des bobos de la Plaine pour lire Marsactu ?. Je ne le crois pas.
Mais avouez qu’il y a un phénomène curieux, plus on injecte d’argent dans l’éducation nationale, moins cela fonctionne. Posez vous les bonnes questions plutôt que de faire appel à la bourgeoisie et presque aux 100 familles.
Il y a un mot qui malheureusement a été éradiqué de la terminologie du public c’est le mot de sélection.
100% de réussite au bac,autant acheter un kinder surprise.
Se connecter pour écrire un commentaire.
“Plus on injecte de l’argent dans l’éducation nationale, moins elle fonctionne.” Raccourci un peu facile pour dénigrer l’école publique. En réalité tout l’argent investi dans l’éducation nationale par les derniers gouvernements, l’a été dans de la communication autour de nouveaux programmes, tout numérique, projets d’uniformes, cabinets d’expertise et j’en passé. Mais rien pour tout simplement augmenter les salaires afin de rendre le métier de prof à nouveau attractif, rien pour alléger des classes surchargées, rien pour rénover des locaux vétustes. Donc oui, de l’argent il y en a, mais claqué n’importe comment par des élites hors sol et dans le déni total de la réalité.
Se connecter pour écrire un commentaire.
« Mais avouez qu’il y a un phénomène curieux, plus on injecte d’argent dans l’éducation nationale, moins cela fonctionne »
Bizarrement quand j’étais prof j’ai constaté l’inverse.
Mais bon que vaut mon opinion d’ancien professionnel de l’éducation face à vos oukases ?
Se connecter pour écrire un commentaire.
C’était plus facile dans les années 70 d’être médecin qu’aujourd’hui
Si par exemple vous prenez 6 classes de terminale au lycée Saint Exupéry et avec les meilleurs vous n’en faites qu’une seule classe et bien le niveau serai supérieur à une classe de terminale des années 70
Dans les années 70 les bourses étaient très importantes par exemple à l’université le dernier échelon de bourse c’était beaucoup plus que le SMIC de l’époque
L’éducation c’est l’avenir il faut donc y mettre les moyens
Se connecter pour écrire un commentaire.
100% avec votre po8nt de vue,mais pas de la manière dont cela est fait et dont les résultats sur les basiques sont catastrophiques.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Leb, trop facile de toujours tout ramener au pognon.Je ne dis pas que cela n’est pas important.
Quid des réformes successives, cumulatives d’apprentissages des savoirs qui détruisent le niveau des enfants en orthographe, en calcul,en lecture,en compréhension .Toutes ces matieres sont à des niveaux lamentables.Et l’on retrouve tout ceci dans le supérieur ensuite.
Ah ,mais suis je bête, faire une dictée est un traumatisme pour les élèves.
Se connecter pour écrire un commentaire.
non, mais enfin, c’est vous alceste qui avez ramené au pognon !!!!
c’est bien vous là : ….phénomène curieux, plus on injecte d’argent dans l’éducation nationale, moins cela fonctionne…..
et leb a parfaitement raison, que deviennent les budgets alloués ?
ils sont utilisés en dépit du bon sens et des besoins.
faites comme vous voulez avec valeurs actuelles…..mais bon, ce n’est pas sérieux.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je constate seulement que des sommes folles sont injectées avec des résultats inversements proportionnels aux résultats scolaires obtenus.
C’est tout.Et l’on demande encore plus de sous,mais pour quels résultats.
C’est la question que je vous pose.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Ça fait des décennies que les différents candidats à la présidentielle se tirent la bourre pour savoir qui supprimera le plus de fonctionnaires. Difficile d’améliorer les fonctions régaliennes sans les hommes derrière pour les faire tourner.
La question n’est pas de savoir combien de « pognon de dingue » est dépensé, mais comment. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’Éducation Nationale subit un sacré sabordage depuis 7 ans ; l’argent est davantage dépensé dans des réformes ineptes que dans l’entretien des bâtiments et dans la formation & recrutement de nouveaux profs qualifiés.
À la place, on laisse les bâtiments se dégrader (alors que la pandémie a laissé apparaitre un besoin de filtrer l’air, et aurait pu être un motif pour rénover et améliorer les écoles, comme l’ont fait d’autres pays), et on recrute des gens non qualifiés et préparés pour combler le déficit de profs & le lent déclin des effectifs actuels, entre les départs à la retraite et les démissions face à ces conditions de travail dégradées.
Et puis, tout récemment, on découvre que l’État sur-subventionne les écoles privées alors qu’elle déshérite les publiques, grâce aux réactions de ministres déconnectés qui ont eux-mêmes rarement foulé une école publique, que ce soit en tant qu’élèves ou parents d’élèves…
Donc oui, l’État dépense un « pognon de dingue », mais je doute fortement qu’il soit utilisé à bon escient, faute d’avoir un projet cohérent et adapté aux besoins réels. Le réel problème est là.
Se connecter pour écrire un commentaire.
TASOGARE, commentaire pertinent mais je vais me permettre d’accoler un petit bémol à ce dernier.Votre exposé représente 40 lignes où sont exposés l’état des bâtiments, conditions de travail,niveau des enseignants et des enseignements ,salaires,réformes, niveau, etc.
Le mot élève est cité une fois et celui d’enfants totalement absent.
Cela me pose problème.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Cela ne devrait pas
“l’élève au centre du système” rhétorique Claude Allègre, a signifié à la première réduction drastique de budgets, avec le succès que l’on sait.
Le savoir, l’apprentissage doivent être au coeur du système. Et donc le lieu. Et donc les personnes devant appliquer et transmettre ce savoir. Et par conséquent les conditions de travail, de vie, d’évolution, de bien-être, etc des élèves (qui ne sont pas tous des enfants).
Se connecter pour écrire un commentaire.
je crois qu’il y a encore quelques personnes qui s’imaginent que les élèves, les profs, les personnels sont bien traités.( valeurs actuelles écrivait que les profs n’avaient pas à se plaindre, vu leurs horaires de travail et leurs vacances : fainéants de fonctionnaires.)
oui, le budget est important. à la mesure de l’importance de l’éducation de nos enfants ? sûrement pas.
les choix faits depuis une grosse vingtaine d’années sont ahurissants. y compris la réforme haby en 75 était faite pour économiser du fric. Le financement des réformes diverses, variées et incohérentes pour ne pas dire contradictoires, parcoursup, le financement des contractuels…et tant d’autres utilisations du budget qui n’ont pas profité aux élèves.
alors oui, il y a un pognon de dingue, mais il tombe à plat, et puis il n’y en a pas tant que ca, en fonction des besoins et de l’enjeu.
alors, oui encore, l’école privée dispose de fonds, alloués par l’état ou les collectivités locales qui sont inadmissibles en comparaison. le choix de financements, dont le budget est fonction de nos impôts devrait être d’abord l’école publique.
personnellement ça me fait gerber de payer des impôts pour financer une école privé proche de mon domicile, sachant ce qui s’y passe…les profs qui n’en sont pas, les surveillants sans formation, les horaires « adaptés » les séances de bachotage, les élèves moyens virés en terminale vers….le public !!! etc. c’est la loi, mais je suis hostile définitivement à l’article L442-5 du code de l’éducation !
alors argumenter sur les propos d’alceste, c’est un peu du temps perdu, mais quand même il balance des assertions erronnées sinon mensongères. Il convient quand même de situer le débat réel.
Le fric existe, il n’est pas magique, mais il est mal attribué. Et c’est un peu comme pour le cice, on attend toujours le ruissellement ! mais il est plutôt du côté du privé.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Tout juste, rien qu’en additionnant sur ces deux dernières années, le budget alloué au Conseil National de la Refondation (pour l’innovation pédagogique) et le projet des uniformes , on en arrive à deux milliards cinq cent millions d’euros !!! Et à côté de cela lorsque je lis dans un article du Monde cette semaine que le ministère prévoit de recruter des contractuels formés une semaine, voire de faire appel à des retraités (après avoir quitté le Titanic ils vont se précipiter pour revenir c’est certain) pour appliquer l’usine à gaz annoncée des groupes de niveau, on se rend compte à quel point ‘institution éducation nationale marche sur la tête. Et à quel point cette dernière est aussi maltraitante vis à vis des travailleurs de terrain que dans le domaine de la santé et de la justice.
Se connecter pour écrire un commentaire.
@Pascal L : les mairies ont leur mot à dire sur la carte scolaire . Effectivement , pas pour les collèges ni lycées mais pour les écoles primaires , elles sont décisionnaires. Et se réfugient trop souvent derrière la croyance populaire que c’est l’Etat, l’Etat, l’Etat …
Source : site du ministère de l’Education Nationale
Sectorisation scolaire
Si plusieurs écoles publiques se trouvent sur le territoire de la commune, le conseil municipal détermine le ressort de chacune d’entre elles, c’est-à-dire qu’il précise dans quelle école doivent être affectés les élèves en fonction de leur lieu de résidence dans la commune. Si la sectorisation scolaire est établie par le conseil municipal, il appartient au maire de traiter les éventuelles demandes de dérogation.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Julijo, pensez vous une seule seconde qu’en doublant le budget de l’éducation nationale vous allez remonter le niveau catastrophique des élèves français. Expliquez moi pourquoi beaucoup d’enseignements de public mettent leurs enfants dans le privé. Pour les salauds de droite c’est normal,mais pour ceux du public ,ils n’ont pas confiance ?.
Nous sommes dans le même cas de figure que la rénovation des cités. Rénovons,rénovons et tous les problèmes serontt réglés.Des milliards engloutis pour rien.Toujours les mêmes problèmes d’éducation, de non espect, comment peut-on callaisser un toubib ou un pompier,aucune envie d’intégration, excuses foireuses,valeurs de la république bafouées et cette violence.
Heureusement tous les établissements ne sont pas comme cela, les enseignants de Thiers,de Puget, n’ont pas mauvaise mine.
En revanche dans d’autres oui. Les mesures existent, mais il ne faut pas pas stigmatiser les perturbateurs.
Alors, on ne fait rien .Une République doit être dure mais juste.
Un gamin qui déconne, il est averti, si il recommence il est sanctionné et sensibilisation des parents, et pourquoi pas sanctions financières.
Je vais me faire traiter de vieux con réactionnaire, au passage rien à fiche, mais quand quand je faisais l’âne au bahut il y a longtemps, il y avait peu de chances de recommencer.
Vous allez me dire que tout ceci date de
mathusalem, j’attends avec gourmandise vos solutions, mais de grâce ne me dites pas il faut plus de sous.
Se connecter pour écrire un commentaire.
vous avez une manie déplorable : lire ce qu’on a pas écrit ! ou pré-supposer des idées qu’on a pas.
je n’ai jamais pensé qu’il fallait doubler le budget de l’en ! je n’en ai parlé nulle part.
J’AI JUSTE ECRIT – ET JE NE SUIS PAS LE SEUL – QUE CE BUDGET ETAIT GASPILLE, MAL UTILISE, MAL MAITRISE ET ABSOLUMENT PAS APPLIQUE SELON LES BESOINS.
alors votre histoire de gamins qui déconnent, il y en a dans tous les établissements. je suis assez proche de thiers, et je vous assure qu’il y a eu l’an dernier un incident assez croustillant…aucun établissement aujourd’hui n’échappe aux perturbateurs en tout genre. notamment parce que c’est fortement mediatisé.
par ailleurs toujours pour thiers, les postes de profs sont attribués en fonction de critères (un peu obsolètes) et n’importe quel prof ne peut pas obtenir thiers, même si il en fait le voeu ! comme ils sont en majorité agrégés, et avec quelques années de vol, souvent en fin de carrière, normal qu’ils ne se plaignent pas…..
enfin, pas sur du tout que les enfants des gens de droite se coltinent leurs gosses dans le privé. il choisissent certains privés sélects, ou thiers ou marseilleveyre à marseille, luynes aussi….bref : ils pratiquent peut être l’entre-soi et le besoin d’excellence. mais je connais des gens de gauche qui font pareil.
je n’avais pas votre machiavélisme, et votre haine étroite de la gauche pour stigmatiser les élèves et les établissements.
je ne vais pas satisfaire votre gourmandise.
je pense que sur ce sujet on s’est tout dit, enfin moi, j’ai tout dit, et vous vous n’avez pas tout compris à ma démarche parce que vous envisagez les faits par un petit bout de la lorgnette et votre haine de la gauche vous égare…….etc.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Braillasse, sors de ce corps!
Se connecter pour écrire un commentaire.
On est tous d’accord pour dire que l’école publique est gravement malade et que l’école privée (à 95% catholique) fonctionne sensiblement mieux ; tous d’accord également pour constater que l’IPS est bien plus élevé dans le privé que dans le public.
Mais pourquoi? Comment en est-on arrivé là? Pourquoi y a-t-il des plus en plus de parents de la classe moyenne, laïques, qui inscrivent leurs enfants dans le privé?
Le rapport parlementaire nous apprend des choses intéressantes – et inacceptables – comme le fait qu’il n’existe aucune comptabilité analytique permettant de savoir quel montant total de fonds publics (Etat + collectivités) finance le privé.
Mais il ne répond pas à ces questions fondamentales, de la plus générale à la plus spécifique. C’est bien dommage.
Au lieu de cela, on a surtout entendu le député rapporteur d’extrême gauche et sa proposition phare dont on sait déjà qu’elle ne fonctionnera pas : imposer un malus aux établissements privés qui ont un IPS élevé.
Le malus automobile, le plus élevé d’Europe, n’a pas empêché l’explosion des ventes de véhicules de luxe et polluants. Et les plus malins immatriculent le leur au Luxembourg : c’est facile et bien moins cher que de payer le malus en France.
Les établissements privés qui sont visés par cette proposition ont déjà trouvé la parade : ils augmenteront leurs frais de scolarité et les parents paieront, parce qu’ils en ont les moyens. Et rien ne changera pour la mixité sociale à laquelle certains s’accrochent comme un naufragé à un bout de bois.
D’ailleurs, ce mouvement a déjà été anticipé : de plus en plus d’établissements privés à l’IPS très élevé ont recruté, hors contrat, des professeurs supplémentaires pour pallier les fermetures de classes imposées par les rectorats. Cela leur permet par exemple de proposer des groupes de niveau en mathématiques et en langues, le tout financé par les parents car ces professeurs hors contrat ne sont pas payés par le ministère. Bref, ils font l’inverse de que le ministère impose et, oh miracle, cela fonctionne!
Enfin, cette proposition est aussi une tentative de niveler par la base et c’est dramatique.
C’est ce qu’on a fait en voulant “offrir” le bac à 85% d’une génération au lieu de regarder la vérité en face à savoir que le niveau scolaire baissait à toute vitesse.
C’est ce qu’on a fait avec Parcoursup, qui est maintenant contourné par les parents des élèves les plus riches qui payent des coachs qui connaissent à la fois l’algorithme et les formulations clés pour
Le nivellement par la base ne fonctionne pas.
En attendant personne ne semble se poser la question du niveau scolaire qui s’effondre, aussi bien chez les élèves que chez leurs enseignants. C’est absolument effrayant.
La France est en train d’enfiler rapidement mais sûrement les habits d’un pays en voie de développement : exacerbation des écarts entre riches et pauvres, services publics régaliens défaillants, prolifération de l’économie souterraine, fuite des cerveaux à l’étranger, démocratie en danger etc.
Le déclassement, c’est maintenant.
Se connecter pour écrire un commentaire.
JULIJO, quand vous parlez de la gauche que je ne supporte pas,vous avez raison, c’est cette gauche islamo gauchiste anti laique et anti républicaine que nous subissons aujourd’hui. Je ne parle pas de la gauche humaniste que j’ai connue jeune et où je militais et qui malheureusement ne fait plus partie de l’actualité mais de l’Histoire.
Ce qui est cocasse, c’est que les profs qui défendent la non sélection, la non création de classes de niveau font exactement le contraire par la carrière et le titre. Il y a la crème, les agrégés hors classe et les capesiens pour l’obtention des postes. Pas question qu’un capesien passe devant un agrégé. Ah syndicalisme catégoriels quand tu nous tiens
Se connecter pour écrire un commentaire.
votre capacité, alceste, à raconter n’importe quoi, de façon aussi péremptoire, m’emmène vers une forme d’admiration.
c’est stupéfiant
vos 7 ou 8 lignes sur la vie des profs est époustouflante ! d’ignorance de la fonction de votre part, répétition de lieux communs sur cette profession et aussi, d’outrecuidance, attitude habituelle chez vous.
Se connecter pour écrire un commentaire.
Je connais la profession d’agrégé sur le bout des doigts donc vous n’allez pas me la faire.
Se connecter pour écrire un commentaire.