Comment l’enquête sur les fausses procurations raconte la persistance du clientélisme

Enquête
le 18 Sep 2023
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En interceptant de nombreuses communications dans le dossier des procurations frauduleuses de la droite marseillaise, les enquêteurs ont découvert tout un système de passe-droits. Dans le quartier des Caillols, en particulier, les nombreuses faveurs accordées à un militant associatif qualifié de "rabatteur de voix" ont retenu leur attention.

La permanence de la liste de Julien Ravier, avant le second tour des municipales 2020. (Photo : JML)
La permanence de la liste de Julien Ravier, avant le second tour des municipales 2020. (Photo : JML)

La permanence de la liste de Julien Ravier, avant le second tour des municipales 2020. (Photo : JML)

“Attention à bien bloquer le projet de courrier Karim Rebouh svp. Ne mettons pas le feu en période électorale. On règle le sujet après en espérant que ce soit Vassal notre maire.” Ce SMS est adressé par Julien Ravier en janvier 2020 à sa directrice générale des services à la mairie des 11e et 12e arrondissements. Pour l’élu LR, il s’agit de retarder la résiliation par la mairie centrale du bail accordé à une association, Jeunesse 11-12, qui a confié en douce le lieu à une association cultuelle musulmane.

Proche de la parlementaire Valérie Boyer qui a fait du combat contre l’islam radical un de ses chevaux de bataille politique, le maire freine des quatre fers pour éviter l’expulsion de l’association. Qu’importe si le directeur de cabinet de Jean-Claude Gaudin, Claude Bertrand, lui a écrit un an plus tôt pour lui faire part notamment de “la forte implantation salafiste observée” et de la saisine de la préfecture de police. Qu’importe si le ministère de l’Intérieur a fait savoir à une conseillère d’opposition RN que “le lieu est fréquenté majoritairement par des fidèles relevant de la pratique la plus fondamentaliste de l’islam”.

Ces messages ont été collectés par les enquêteurs de la brigade financière dans le cadre de l’enquête sur les fausses procurations de la droite aux municipales en 2020. Leur travail minutieux d’interrogation des messageries électroniques révèle ce que les politiques ne disent pas en public. De mails en boucles de discussion Whatsapp, ils dévoilent sans fard les voix que l’on espère acquérir contre des passe-droits, le cynisme qui préside à certaines décisions politiques et la faiblesse des convictions quand se joue d’abord la réélection.

“Cc Martine, on a Karim Rebouh avec nous”

Concernant le local associatif devenu mosquée illégale des Caillols, ceux-ci montrent que la raison de l’inaction est bassement électorale : le fondateur de l’association Karim Rebouh est réputé – et revendique de – peser plusieurs centaines de voix dans le quartier des Caillols. Durant la campagne, comprend-on grâce aux échanges de SMS retracés, son choix a été particulièrement scruté. L’intéressé a un temps soutenu Samia Ghali et dit avoir échangé avec le Printemps marseillais pour intégrer leur liste. Mais il a fini par rejoindre la droite et sa candidate à la mairie centrale.

Vous me demandez s’il s’agit d’un rabatteur de voix ou procurations, je vous réponds que non…

Julien Ravier aux enquêteurs

Le 21 février 2020, Julien Ravier écrit à sa cheffe de file Martine Vassal : “Cc Martine. Bon a priori j’ai réussi à rebasculer Karim Rebouh avec nous. […] On fera le plein de voix dès le premier tour dans les 3 BV [bureaux de vote, ndlr] des Caillols.” Deux semaines plus tard, ils assisteront tous les deux au premier rang, maillots de l’OM sur le dos, à la célébration des 20 ans de l’association Jeunesse 11-12 pour sceller l’alliance entre le militant associatif et la liste “Une volonté pour Marseille”. Le candidat du Rassemblement national, Stéphane Ravier, ironisera sur “l’islamo-droitisme” de ses adversaire. En garde à vue, Julien Ravier dira que Karim Rebouh est “un soutien“. Et il ajoute : “Vous me demandez s’il s’agit d’un rabatteur de voix ou procurations, je vous réponds que non, il sait mobiliser un grand nombre de personnes habitant aux Caillols, avec qui on a créé du lien et qu’on accompagne sur l’emploi et la citoyenneté”.

Quelques mois plus tard, la justice soupçonne vite que celui-ci a participé à l’établissement de procurations frauduleuses en faveur du camp Vassal. Elle découvre et s’étonne de la mansuétude persistante autour de l’usage cultuel du local des Caillols. Le dossier lui paraît tellement problématique qu’elle lui consacre vite une enquête parallèle : à ses yeux et puisqu’il a été construit grâce à des fonds publics – pour près de 600 000 euros – sur un terrain municipal dont la valeur est estimée à 150 000 euros, son usage contraire à la loi peut apparaître comme un “détournement de fonds publics”. L’enquête à ce propos est, selon nos informations, toujours en cours.

“Le jour où ils nous aident plus, plus personne votera pour eux”

En vingt ans d’engagement ultra-local, Karim Rebouh est devenu un rouage indispensable d’une machine électorale. Comme Julien Ravier, il fait partie des 14 personnes pour lesquelles le parquet de Marseille a décidé d’un procès pénal.

L’homme est tellement indispensable qu’on se demande à la lecture de ses messages qui commande entre lui et le responsable public. Lui-même semble tout à fait penser que le rapport de force est inversé. Au journal Le Ravi, il déclarait pendant les législatives 2017 alors qu’il s’engageait pour la candidate LR sortante Valérie Boyer et son suppléant Julien Ravier : “Le jour où ils nous aident plus, je ferai passer le mot et plus personne du quartier votera pour eux. Pour l’instant, ils nous aident.”

“Bonjour, c’est pour un T2”

L’influence de Rebouh se concrétise dans des demandes d’emploi mais surtout de logements. Quand il sollicite un élu pour une intervention en faveur d’une de ses connaissances, c’est un mail d’une ligne écrit dans la case “objet” : “bonjour c’est monsieur Rebouh , c’est pour un T2 ou T3 dans le 2e ou 3e merci”, “bonjour, c’est pour une demande de logement d’un T2 dans le 11-12, merci d’avance”.

Le système est en marche dans des proportions importantes. Entre 2018 et 2020, il sollicite par mail Sylvie Carrega, alors adjointe de Jean-Claude Gaudin et membre du conseil d’administration de 13 habitat, pour 37 dossiers. Dans des échanges retracés par les enquêteurs de la police judiciaire, elle suit ces demandes tout en rappelant que la commission d’attribution d’un bailleur social est “souveraine”. Ces demandes, constataient les policiers, étaient “majoritairement concentrées au moment des élections municipales”.  Interlocuteur régulier de Nora Preziosi, il soumet de 2017 à 2020 14 candidatures. L’élue ex-LR a depuis pris la présidence du premier bailleur social du département, 13 habitat. “Tout le monde m’envoie des dossiers, élus ou non.  Je le connais, je l’ai déjà rencontré, on ne lui rend pas toujours service. Ces dossiers ne sont pas tous honorés. Souvent, ce sont des femmes battues, des femmes à la rue, je ne peux pas ne pas intervenir. Mais je rappelle qu’à l’époque, je n’étais ni vice-présidente d’Habitat Marseille Provence, ni présidente de 13 habitat, toutes mes demandes passaient par la Ville”, justifie Nora Preziosi.

Une partie des demandeurs appuyés par Karim Rebbouh et ses élus se retrouvera dans les listings des fausses procurations de la droite. [On peut] supposer que les autres noms aient pu voter pour la liste conduite par M. Ravier sans faire de procuration, en échange de l’obtention d’un logement social”, imaginent les enquêteurs dans un procès-verbal de constatations.

D’autres élus encore ou proches collaborateurs de ceux-ci reçoivent les demandes constantes de Karim Rebouh. En face, on se montre particulièrement diligent. Ainsi, Martine Vassal écrit le 7 février 2020 à une des personnes recommandées par Rebouh pour lui signifier avoir transmis la demande de logement social à 13 habitat. Jean-Claude Gaudin s’intéresse aussi à une demande d’emploi pour une membre de sa famille. “Madame Boyer et monsieur Ravier […] ont bien voulu me faire part de votre souhait d’obtenir un poste correspondant à vos compétences au sein de notre collectivité. C’est très volontiers que je demande à mes collaborateurs de transmettre votre dossier pour examen au directeur général adjoint des ressources humaines”. Ce genre de lettre fait partie de courriers pour certains automatiques comme a pu le montrer entre autres le sociologue Cesare Mattina dans son livre Clientélismes urbains, qui montrent une écoute mais n’impliquent pas toujours un résultat.

“Tu ne peux pas dire que l’on ne joue pas le jeu”

Surtout, la mairie des 11/12 dirigée par Julien Ravier surveille avec la plus grande assiduité les demandes de Karim Rebouh. À l’approche des élections, ses réactions peuvent parfois susciter de vifs échanges entre les principales figures de la mairie de secteur comme sur l’occupation du local de l’association par une mosquée illégale. Dans un message qu’elle envoie à Karim Rebouh le 29 novembre 2019, la directrice générale des services Claudine Hernandez tente de rappeler ses états de service après qu’il a manifesté un désamour pour l’équipe de la mairie : [Pour les emplois] tu sais que nous faisons notre maximum et de mon côté je crois que tu ne peux pas dire que l’on ne joue pas le jeu avec tous les vacataires que l’on prend. Certes, ce ne sont que des contrats de vacataires mais je fais ce que je peux avec les moyens que j’ai. Julien a toujours appuyé et validé toutes les requêtes. Nous avons toujours été là sauf que nous n’avons pas de baguette magique, pas plus pour toi que pour qui que ce soit.” 

Ces échanges nourrissent les questions des enquêteurs durant leurs auditions. La sénatrice LR Valérie Boyer a été interrogée sur ce SMS de Claudine Hernandez “qui semble attester de la générosité de la municipalité” : “Pour moi, elle ne reconnaît pas des faveurs accordées mais plutôt des actions. Elle ne dit pas « je t’ai favorisé car tu es Karim Rebouh. » Ce que dit Mme Hernandez est le cas pour d’autres personnes que M. Rebouh.”

Bien sûr que nous aidons tous les jours des personnes pour la recherche d’emplois, pareil pour les logements.

Valérie Boyer devant les enquêteurs

Plus généralement, l’ex maire des 11/12 estime qu’on touche plutôt au quotidien de l’élu qu’à un comportement inhabituel : “En tant qu’élue, on intervient pour tout le monde tout le temps. Que ce soit pour des difficultés liées à des problèmes quotidiens, ensuite pour des demandes personnelles. Bien sûr que nous aidons tous les jours des personnes pour la recherche d’emplois, pareil pour les logements. Pour les logements, ce ne sont pas nous qui décidons, les dossiers passent en commission et, s’ils entrent dans les critères requis, ils les obtiennent.”

Interrogé sur un autre militant du quartier des Caillols, Rémi Matar, lui aussi renvoyé en correctionnelle et qui sollicitait des emplois, Julien Ravier défendra la même ligne : “Le CV, je le transmets à la métropole ou à la Ville de Marseille parfois à des sociétés du secteur. Ces personnes se font recruter par la voie classique ensuite. […] Il n’y a pas de garantie pour cette personne qu’elle obtiendra un poste même si elle apporte de nombreuses voix.”

Le brigadier de police qui interroge Karim Rebouh en décembre 2020 s’étonne pourtant du “ton familier” qui préside aux discussions loin d’un quelconque protocole. Il ajoute : “Surtout, aucune de ces demandes de logement ne semble respecter le processus classique d’attribution d’un logement instauré pour éviter tout clientélisme, ce qui semble être le cas ici.” Deux mois plus tôt, un de ses collègues de la brigade financière amorçait déjà la réflexion : “Vos propres déclarations s’apparentent à du clientélisme politique, c’est-à-dire du donnant-donnant : je t’aide à te faire élire, tu m’aides”.

L’intéressé ne se déballonnait pas : “Moi j’aide les gens en effet, avant et après les élections. Il n’y a aucune contrepartie.”  Mais sa demande d’emploi saisonnier à la métropole présidée par Martine Vassal “qui ne manque pas d’intérêt” a été refusée et Karim Rebouh, employé à la mairie des 15e et 16e arrondissements, attendait encore en vain en 2020 sa mutation à la mairie de son secteur. Il y a parfois des investissements mal récompensés.

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Commentaires

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  1. Mars, et yeah. Mars, et yeah.

    Remplacez “Ravier / Boyer & Co” par “Ghali & Co”, puis “Rebouh” par les intéressés du 15/16, et vous aurez un 2nd article gratuit et légitime sur ce sujet. L’exercice pourrait être littérairement et journalistiquement assez intéressant d’ailleurs.

    Ah et vous pouvez faire de même avec le réseau des lieux cultuels non déclarés du 9/10, comme l’école pour petites filles du 40 chemin du Vallon de Toulouse, et les élus correspondants.

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  2. Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

    Intéressant article, qui montre comment les “convictions”, s’il y en a, sont parfaitement solubles dans l’électoralisme à court terme. On n’en est évidemment pas surpris.

    Mais il y a une certaine saveur à voir que des politicien·ne·s de droite dure que pas grand chose ne distingue du RN, toujours prompts à dénoncer bruyamment une prétendue “complaisance” de la gauche à l’égard de l’islamisme (le fameux “islamo-gauchisme” qui serait, selon ces spécialistes, le fond de commerce de la FI, par exemple), n’hésitent pas à fermer les yeux sur un lieu de culte salafiste quand il peut leur apporter quelques voix.

    On savait qu’on avait à Marseille la droite la plus bête de France. Chaque procédure judiciaire qui la concerne le démontre un peu plus.

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    • Andre Andre

      Cher Electeur. Le phénomène est généralisé, à droite comme à gauche et je crois que les politiciens ne se posent même plus la question tant les avantages consentis sont entrés dans les usages. L’ancien maire socialiste des 13/14 prêtait des centres d’animation le week-end aux assos comoriennes pour des fêtes et des mariages, sans contrepartie ni contrôle en violation des règles incendie qui imposent des effectifs maximum. Certes, ces assos ont besoin de salles mais ne pouvait on le contractualiser? Clientélisme!
      Lors des primaires socialistes des municipales de 2014, Samia Ghali envoyait des minibus (avec quel argent?) dans les cités de son secteur pour conduire ses “partisans” au bureau de vote en leur donnant, en plus l’euro, de participation aux frais de scrutin, nécessaire pour voter. Clientélisme! Etc…
      Ceux qui ne le pratiquent pas (encore) sont ceux qui ne sont pas implantés depuis assez longtemps.
      Le PM? Qu’on se détrompe. Il compte dans ses rangs et parmi ses alliés, trop de professionnels de la politique qui en connaissent tous les rouages, comme Samia Ghali, Lisette Narducci, le fils Jibrayel….

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    • ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

      Andre, Ghali, Jibrayel fils et Narducci ont été les idiots (très) utiles pour faire capoter le plan de vol de la mairie de Vassal qui avait présenté Guy Teissier lors de ce conseil municipal de 8h le 4 juillet 2020.
      Bref le genre d’alliés a qui l’on serre la main en se pinçant le nez. Mais qui restent quoiqu’il en soit une composante de la majorité municipale mais pas le Printemps marseillais. « Marseille avant tout » ça s’appelle. Sous-titre : « les copains d’abord »

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  3. PierreLP PierreLP

    Concernant l’association visée dans l’article, la Mairie n’a pas tergiversé et à résilié le bail

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  4. petitvelo petitvelo

    C est pourtant simple, être élu ce n est pas être un justicier masqué qui aide pierre mais pas paul, c est mettre en place un système qui aide tout le monde. Certains ont du mal à faire valoir leurs droits ? Augmenter les dispositifs d assistance sociale, veiller à allouer les moyens, veiller au bon fonctionnement des commissions… et arrêter de se faire passer pour des fournisseurs de passe droits ou alors l assumer devant les tribunaux.

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  5. Alceste. Alceste.

    Article complémentaire à celui de la semaine dernière concernant Muselier et Estrosi.
    Conserver son train de vie en tant qu’élu nécessite quelques arrangements avec ses idées, nos zélus locaux ne sont pas concernés car d’idées ils n’en n’ont point en revanche ils fonctionnent qu’avec leurs panses à nourrir . Le résultat étant le même.
    Mais tout ceci ” cher electeur du 8eme modèle déposé”, n’est que de la combine politicienne, la gauche à ce propos n’ayant pas de leçons à recevoir de qui que cela soit.Les mêmes en rouge et noir.

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    • julijo julijo

      aie aie aie !
      (d’autant plus qu’à la nupes ils partent en corée du nord et le fn profite de la russie !)

      fraudeurs, menteurs, abuseurs de biens sociaux, soupçonnés de harcèlement, profiteurs en général, entre autres, et surtout arrogants un maximum, tels sont les points à développer sur les c.v. pour être élu, ou ministre….
      nous vivons une époque formidable.

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  6. Jeanne 13 Jeanne 13

    Cette affaire a l avantage de mettre à jour un système clientéliste qui existe depuis 30;ans dans toutes les tendances politiques des élus marseillais
    Heureusement aujourd’hui avec le PM ces pratiques changent au moins pour ce qui est de la thématique du logement…
    Je connais très bien ce domaine et je suis sûre de ce que j écris….!

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    • Andre Andre

      Le contingent que la mairie peut proposer au CAL (commission d’attribution) est je crois d’environ 10 pour cent. Depuis une dizaine d’années, les règles d’attribution de logements ont d’ailleurs évolué vers plus de transparence et on peut rappeler à ce sujet que le CAL comprend des représentants du bailleur, des locataires, du département, de la ville et de la mairie de secteur, ainsi que de la préfecture . Un maire ne fait donc pas ce qu’il veut. Si, en outre, la nouvelle municipalité s’est donné des règles strictes dans les choix des candidatures qu’elle propose au CAL, on ne peut que s’en réjouir.
      Mais le clientélisme ne vit pas que de l’attribution de logements. Il y a l’embauche, la mise à disposition d’EP, les leviers ne manquent pas. La présence au sein de la majorité de personnages dont le PM ne peut se passer politiquement et qui se sont longtemps illustrés dans ces pratiques clientélistes a de quoi inquiéter et a constitué en 2020 une grande déception.

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    • Peuchere Peuchere

      Douce réveuse…..
      Ou zélée militante !!

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    • Thierry A Thierry A

      “depuis 30 ans “?
      Si ce n’était que ça il y aurait plus d’espoir.
      Ceci dit on progresse…

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    • Moaàa Moaàa

      Certainement pas chez 13 habitat et habitat marseille Provence. D’ailleurs les propos de nora preziosi m’ont fait hurler de rire car elle a de dire qu’elle est vice présidente de habitat marseille provence la reine du clientelisme comme la si bien nommé mon très cher ami, Philippe Pujol, dans son livre, la Fabrique du Monstre. Sa nomination par Martine Vassal au sein de la présidence de 13 habitat est bien calculée au vu des prochaines municipales, filer des appartements à gogo avec de la mairie du 13 et 14 e arrondissement mais, car il y a un mais, ça reste dans les quartiers, évidemment. Ça démotive d’aller voter, d’ailleurs, mes enfants ne votent plus.

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  7. mrmiolito mrmiolito

    Intéressant et édifiant, merci ! Il faudrait juste stabiliser l’orthographe (et même le sexe !) de Karim Reb(b)ouh, qui varient au cours de l’article 😉

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    • mrmiolito mrmiolito

      “employée” au dernier paragraphe !

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  8. RML RML

    Eh bien voilà une droite tres compatible avec le radicalisme islamique…pas tres laïque ni republiczin tout ça…et ma pauvre mère qu on a fait voter par fausse procuration depuis l’Ehpad…

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    • Moaàa Moaàa

      J’espère que vous avez déposez plainte ?

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  9. Félix WEYGAND Félix WEYGAND

    Mon expérience d’élu local pendant 12 ans à Marseille, ma connaissance du fonctionnement électoral dans d’autres villes en France et ailleurs (Londres, pe) me permette de dire 3 choses : 1°) Rien de surprenant dans cet article ; 2°) C’est vrai à gauche comme, ici, à droite ; 3°) C’est vrai ailleurs et pas seulement à Marseille ou Naples, les terrains que Cesare Mattina a explorés pour sa thèse et dont il a tiré son excellent livre sur Marseille.
    Je suis d’accord avec tout ce qui est dit dans les commentaires précédents, mais ce n’est pas la peine de voir chez les élus une espèce intrinsèquement malhonnête (certain-e-s le sont, pas tous tant s’en faut) : la personne la plus sincère, la plus engagée, la plus morale qui se présente à une élection sait que : « pour faire le bien, il faut d’abord être élu ».
    Or la plupart des citoyens ne votent pas aux élections locales pour des raisons politiques. Ils votent pour des raisons directement liées à leurs intérêts locaux et généralement ces intérêts ne sont pas collectifs mais individuels et immédiats : lorsqu’on a besoin d’un logement social, d’un emploi, d’une place de crèche, on n’a pas le temps d’attendre que des politiques publiques à long terme améliorent l’offre de logement, d’emploi ou de place de crèche pour tout le monde, à l’issue d’un ou de plusieurs mandats.
    Personne ou presque ne va voter spontanément et politiquement dans les classes sociales qui ont le plus besoin des services publics, l’abstention est de loin le premier comportement électoral du prolétariat (et du sous-prolétariat, lorsqu’il est français), le second étant le vote pour le FN, ripoliné RN, (pour le prolétariat et le sous prolétariat français « non racisé », c’est quasiment le seul vote « spontané et politique » dans les classes populaires).
    Voilà pourquoi, aller chercher des voix, c’est obligatoirement recourir au clientélisme.
    D’un point de vue progressiste, la question de base ne doit donc pas être « comment on va changer les élus », mais plutôt comment on élabore et met en œuvre un programme qui réponde réellement aux intérêts et aux besoins de celles et ceux qui n’ont plus guère que leur voix à vendre.

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    • julijo julijo

      tout à fait d’accord avec votre conclusion.
      je poursuis :
      presque personne ne va voter ou presque spontanément ou politiquement. certes.
      il faut voir les conditions imposées pour se présenter à une quelconque élection (sauf peut être dans les petites communes) conditions institutionnelles, et surtout de moyens financiers qui contraignent à la présentation par un parti. le citoyen lambda, même informé, même encarté n’y a pas un accès libre.
      ce qui donne aujourd’hui pour l’assemblée nationale une représentation “fictive”, en gros 6 % d’ouvriers et d’employés députés, alors qu’ils constituent 47 % de la population active, et 72 % de députés de csp+ et ++++ pour seulement 22% de la population.
      les dés sont donc pipés et abiment largement la légitimité des élections.

      alors, le clientélisme est un corollaire logique.
      notamment quand on note dans la vie courante la dégradation, et la disparition des services publics -…fraternité ! égalité ! – un peu normal que des tas de gens, qui votaient souvent par conviction, s’abstiennent dorénavant (ça ne sert à rien), ou finalement profitent d’une proposition malsaine qui satisfait leur intérêt particulier et contribuent à élire des députés qui eux aussi sont passionnés par leur pouvoir et leur intérêt particulier.

      par ailleurs, la constitution permet l’application d’articles, (49.3, 44.3,47.1…) qui balaye cette représentation si peu nationale. donc à quoi bon ?
      nombre d’électeurs, citoyens, ont préféré la plage ou le vélo !

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Julijo,
      Avoir une représentation nationale qui ressemble à la stratification sociale de la France serait sûrement une bonne chose.
      Mais pour les mandats locaux, qui sont concernés en premier lieu par le clientélisme, je pense que le principal problème est justement qu’il y en a beaucoup trop (pour les scrutins de liste, même à Marseille, il est d’ailleurs souvent difficile de trouver des candidat-e-s pour compléter les listes). Ces scrutins élisent des gens qui n’ont en réalité aucun pouvoir, tant les prérogatives sont émiettées entre les différentes collectivités territoriales, administrations centrales et de sécurité sociale et tant les fonctions d’opposition sont mal organisées dans les assemblées…
      La diminution du nombre d’assemblées, et donc d’élus, et une véritable “carriérisation” du mandat électif serait sûrement un mieux. Avec limitation du cumul des mandats dans le nombre et dans le temps, rémunération décente en échange d’une obligation réelle de formation et d’action dans la majorité comme dans l’opposition, modalités favorables de reconversion et/ou de retour à son emploi à l’issue du mandat…
      Ceci dit cela ne résoudrait pas le problème du clientélisme qui est d’abord un problème de rareté de certains biens et services publics.

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    • Andre Andre

      Felix Weygand, vous écrivez que le seul vote spontané dans les classes populaires blanches est le RN (au passage le terme de “racisé.e.s” me colle des boutons et encore plus en écriture inclusive). A qui donc la faute? On ne résoudra pas ce phénomène par la chasse aux voix clientéliste.
      Ceci étant, je suis bien d’accord sur le fait que les élus ne sont pas intrinsèquement plus malhonnêtes que la moyenne, mais le système est de nature à corrompre. Je rajouterai cependant un bémol sur le fait que parvenir à être désigné par un groupe politique demande une certaine maîtrise du jouer de coudes et des manœuvres. Cela n’a rien de malhonnête en soi, c’est la règle du jeu, mais peut reveiller chez beaucoup un certain état d’esprit les rendant plus perméables aux petits arrangements et donc au clientélisme. ..
      Une fois de plus, le système est en cause plus que l’individu.
      N’y aurait il pas à inventer un nouveau système de représentation démocratique?
      Je serais par contre opposé à une véritable “professionnalisation”.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      André,
      Spontanément la professionnalisation a tout d’une mauvaise idée… pourtant si l’on veut que les personnes jeunes et sans patrimoine puissent faire de la politique, il faut leur garantir des revenus et des droits, sinon on aura toujours une représentation de vieux aisés.
      Si l’on veut que les élus se consacrent vraiment à leur mandat (et se forment pour l’exercer), il faut bien qu’ils ne soient pas obligés de garder un boulot à côté, et qu’ils soient assurés de retrouver du boulot et d’évoluer à l’issue de celui-ci.
      Enfin, une sorte de cursus honorum (à la manière de la république romaine) ne serait pas forcément une mauvaise chose : pas de cumul des mandats, stricte limitation du nombre de mandats successifs et obligation de passer par des mandats subalternes avant de postuler à des responsabilité plus importantes. Cela ferait effectivement une carrière pour ceux qui valideraient les étapes mais garantirait leur expérience progressive et la validation de leur gestion par les électeurs.
      …voyez, je vous fais grâce de l’écriture inclusive…

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  10. Alceste. Alceste.

    Et puis, Félix vous me faites penser au concept de la libre concurrence parfaite.Sauf que chaque fois la libre concurrence dite parfaite est faussée par des pots de vins.Là pareil ,qui jugeraient les étapes, les anciens?.Oh le joli jeu du me tiens je te tiens par la barbichette entre anciens et modernes.
    A côté de la politique, 95% des zélus ne sont bons à rien.Leurs seules planches de salut ,la politique .
    D’où les arapèdes professionnelles.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Les électeurs, ce sont les électeurs qui valident ou non les candidats à un mandat de niveau “supérieur” à celui dont ils sortent.
      Pour que la politique attire des personnes décentes et raisonnablement compétentes il faudrait donc que l’exercice soit intéressant pour de telles personnes…

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  11. Alceste. Alceste.

    Cher Félix, je vais pousser le jeu un peu plus loin ,à l’identique de l’ESF ( école du ski français) , il faudrait donc créer une EPF ( école de la politique française) où nos apprentis politique passeraient leurs premières, deuxièmes ou troisièmes étoiles.
    Une fois fait ,ils accederaient aux “saint grâal ” du Cabrin ( c’est mieux que le Chamois,nous en connaissons déjà certains, de cabrins), de la Fusée ( certains politiques n’ont fait que passer) ou de la Flèche ( nous en avons un certain nombre déjà).
    Alors cher Félix,si vous aviez un moment à perdre ,ancien de la politique, vous pourriez mettre quelques noms en face des récompenses précitées, Cela nous ferait déjà un premier tri.
    Ah zut ,j’ai oublié l’ourson.

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    • Félix WEYGAND Félix WEYGAND

      Vous n’êtes pas allé au ski depuis un moment : il manque le flocon et l’étoile d’or ! Je vous laisse les désigner !

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    • ruedelapaixmarcelpaul ruedelapaixmarcelpaul

      Alceste, cette EPF ça ne s’appellerait pas l’ENA (enfin, INSP depuis 2022) ?

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  12. Manipulite Manipulite

    La lutte contre le clientélisme passe par la transparence. Name and shame. Les politiciens et leurs clientèles détestent être démasqués. Le rôle de la presse libre est vital pour la démocratie.La justice sera bien obligée de prendre le relais malgré les blocages hiérarchiques et politiques. L’affaire des procurations frauduleuses de la droite Marseillaise a été révélée par une enquête de France 2 chaîne nationale.
    On regrette Le Ravi victime des procédures bâillon.
    N’oublions pas notre système méditerranéen où l’échange de « services » n’est pas toujours acté par écrit car là aussi on est au black.
    Le fric des collectivités locales sert à transformer le citoyen en électeur-demandeur asservi.
    Quand ce n’est pas simplement pour de gros intérêts façon Muselier Estrosi avec la Formule 1.

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  13. Alceste. Alceste.

    Félix, pas plus tard que l’hiver dernier dans le Trentino , car me retrouver au Sauze ,Pra Loup, ou à “Serre Che”au milieu du pastis marseillais ( au propre comme au figuré) très peu pour moi.
    Allez,je vous donne ” la Fléchette” pour votre humour.

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  14. petitvelo petitvelo

    Pour nourrir l hypothèse de l électeur pervers, il me semble qu”une étude en Inde a montré que les électeurs préfèraient voter pour un bandit notoire que pour un présumé honnête : better the devil you know ?
    Pour la rareté de la ressource qui déclencherait tou,: si elle est si rare, on arrange peu de gens qui ne rendent pas forcément le bon vote …. ça devrait pas peser lourd , sauf si la croyance décuple les passe droits fictifs…

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  15. Alceste. Alceste.

    Ruedelapaixmarcelpaul, non car l’ENA fait preuve par sa sociologie d’accessibilité à des personnes issues de familles ou à des situations à hauts revenus. Félix nous parlait de personnes sans moyens élevés. Ne nous leurrons pas non plus ,il y a aussi pour cette catégories des filières comme l”UNEF, Jeunesses Communistes, Jeunes Agriculteurs Associations diverses qui permettent aussi de rentrer dans le business.

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