Comment le Front national déclenche la riposte contre Cataneo en soutien de Ravier
Procédures internes, polémiques, réseaux sociaux... Depuis sa plainte contre Stéphane Ravier à qui il reproche d'avoir voulu lui extorquer sa démission de ses mandats, Michel Cataneo est la cible des membres du Front national qui cherchent à le décrédibiliser.
Candidat à la mairie de Marseille en 2014, Stéphane Ravier avait choisi Michel Cataneo comme tête de liste dans les 6e et 8e arrondissements.
Michel Cataneo savait à quoi s’attendre avant même de déposer sa plainte. À des proches, il avait confié qu’il craignait que le FN lui mène la vie dure. Depuis qu’il a accusé le sénateur Front national Stéphane Ravier de l’avoir frappé, humilié et insulté [Lire notre enquête] pour le contraindre à signer sa démission de ses postes de conseiller municipal et métropolitain, il est une cible au sein de son parti.
Après la révélation par Marsactu de cette plainte et de l’ouverture d’une enquête, c’est Jean-Lin Lacapelle, secrétaire aux fédérations et ancien candidat aux législatives à Vitrolles, qui a été le premier cadre du parti à réagir. Sans jamais évoquer le fond de la plainte, ce proche de Marine Le Pen a indiqué à l’Agence France presse que Michel Cataneo “allait être entendu par les instances disciplinaires du parti pour des propos « critiques » tenus à l’encontre du mouvement, de son organisation et de ses dirigeants”, selon les termes de la dépêche AFP.
La riposte de Ravier
Puis c’est Stéphane Ravier lui-même qui, sur France bleu Provence, a poussé les critiques. Il lui a reproché des “publications sur Twitter et sur Facebook qui attaquent violemment le Front National et sa présidente”, ajoutant que “la justice devrait être saisie pour ces tweets islamophobes et racistes que nous ne pouvons tolérer”. Dans La Provence mardi 12 décembre, Stéphane Ravier en rajoute : “Il était convoqué pour des tweets islamophobes, il n’a jamais été question de le menacer. Il a perdu les pédales lorsque je lui ai dit que ses tweets allaient intéresser des associations, voire la justice, et qu’il risquait de perdre ses mandats.”
Stéphane Ravier, qui n’a pas répondu sur ce dossier à Marsactu, oublie ici de préciser que l’invitation par SMS faite à Michel Cataneo ne faisait état d’aucun manquement. Consigné sur procès-verbal dans la plainte de Michel Cataneo le SMS envoyé par un cadre de la fédération, Stéphane Dheilly, prétendait organiser un rendez-vous destiné à évoquer “les perspectives politiques” dans le sud de la ville. Rien qui n’augurait d’une éventuelle sanction. Selon plusieurs sources, aucune procédure disciplinaire n’avait d’ailleurs été initiée avant la plainte de Michel Cataneo.
Quant aux tweets et aux messages Facebook, ils ne sont pour l’heure pas ressortis sur les comptes des frontistes proches de Ravier. Marsactu n’a rien retrouvé de plus haineux que les habituels messages des militants du parti. En revanche, certains utilisateurs des réseaux sociaux relaient avec force messages “les loyers impayés” de Michel Cataneo, comme ici Sylvestre Garcia, élu des 13e et 14e arrondissements, pour tenter de le discréditer. Le même élu ne manque pas, de la même façon, de relayer un clip dans lequel apparaît Michel Cataneo, ex chanteur d’un groupe de rock gothique.
https://twitter.com/garciasylvestr1/status/939263021280571392
“Tenter de botter en touche en évoquant un dossier privé qui n’a rien à voir avec la politique et dont il y aurait beaucoup à dire sur les circonstances de sa publicité ne peut mener qu’à une impasse”, a quant à lui réagi Michel Cataneo, lui aussi sur Twitter.
Il ne fait en revanche aucun doute que Michel Cataneo appartienne à la ligne “identitaire”, et tienne un discours particulièrement hostile à la religion musulmane comme de nombreux frontistes. Sa brouille avec Stéphane Ravier, accusé d’une gestion locale autoritaire, est ancrée de longue date et nourrie de non-investitures successives aux élections locales et législatives.
Cataneo : “Je ne retire pas une virgule”
Stéphane Ravier exerce en revanche sa vigilance sur les saillies racistes des élus Front national de manière aléatoire. Ce lundi encore, lors du conseil municipal, le président du groupe FN n’a rien trouvé à redire lorsque Bernard Marandat a lancé à l’adjointe LR, Nora Preziosi “est-ce que vous voulez me décapiter ?” après que celle-ci l’interrompait vivement pour défendre “l’islam religion de paix” dans l’hémicycle.
Une chose est sûre, le parti fait aujourd’hui front autour de son chef local. “Je ne retire pas une virgule de ce que j’ai déclaré”, déclare Michel Cataneo. L’enquête déterminera si ses propos reflètent bien la réalité.
Commentaires
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Vous voulez que je vous dise le fond de ma pensée? Cette tambouille malodorante du FN je m’en tamponne, tous copains coquins quand tout va bien puis le vernis craque. Aujourd’hui on devrait plaindre Paul ou Jacques? Que nenni! Le sieur Catanéo savait où il mettait les pieds, que la justice passe. Pour les prochaines élections, que les électeurs fassent preuve d’un peu plus d’intelligence. Et basta.
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Pas mieux cher Darkvador, j’allais poster la même chose.
Ce qui peut se passer du côté doublement obscur de la Force (obscure dans les idées, obscur dans la notoriété…), à part un ricanement, ne provoque que des baillements…
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Ouh la ! au FN, ça pue !
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Ce qui rend vraisemblables les accusations de Cattaneo c’est qu’à plusieurs reprises la Justice a eu à traiter des affaires semblables de violences et humiliations au sein de la fachosphère, où l’on pratique parfois un étrange traitement des divergences idéologiques ou des conflits personnels.
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