[Comment ça va les restaurants ?] “Si ça ne change pas d’ici février on ferme”
Durant le premier confinement, Marsactu avait suivi les "premiers de corvée" qui continuaient à travailler. Pour cette saison 2, nous nous intéressons chaque jour à celles et ceux que la crise économique frappe avant la crise sanitaire. Aujourd'hui, Eric Mbenda, gérant du restaurant l'Orphéon dans le centre-ville de Marseille.
De la gauche vers la droite : Berard Valentine , Mbenda Hugues, Mbenda Eric et Sacko Madigata, personnel du restaurant l'Orphéon. DR
Eric Mbenda a quitté son travail dans le bâtiment pour se lancer dans la restauration. En 2019, avec son frère Hugues Mbenda, chef cuisinier, ils ont ouvert l’Orphéon, un petit restaurant gastronomique, rue Guy-Môquet (1er) à Marseille. Mais la crise sanitaire est venue arrêter leur démarrage pourtant prometteur. Aujourd’hui, Eric Mbenda se donne jusqu’en février avant de quitter le métier.
Comment ça va Eric Mbenda ?
Après les annonces du président d’hier [mardi 24 novembre, NDLR], ça ne va pas trop… On n’avait pas beaucoup d’attentes, on savait qu’on allait être les derniers maillons de la chaîne, mais nous avions un petit espoir pour ouvrir pendant les fêtes. Là on est censé avoir une réponse, peut-être, le 20 janvier ? Comment on fait en attendant ?
En plus pour nous la livraison n’est pas une solution car on fait de la gastronomie, les plats ne sont pas adaptés. On joue beaucoup sur la présentation, certains repas doivent être mangés quasiment à la minute… Si je fais des livraisons le plat ne ressemblera plus à rien. Sans parler du fait qu’on est un jeune restaurant, on existe depuis 2019 seulement donc on n’a pas non plus un grande notoriété. Même si on décide de changer le menu et passer sur une cuisine en livraison on ne va pas avoir suffisamment de clients. Ce n’est pas rentable. On prépare des plats à emporter le samedi pour garder du lien avec nos clients et pour maintenir le restaurant en vie, parce qu”il va mourir si ça continue… Mais on n’a pas plus de huit commandes grand maximum. C’est insignifiant. Habituellement on a une vingtaine de tables qui sont remplies le midi et le soir du mardi au samedi.
Économiquement, vous tenez le coup ?
Économiquement on se porte très mal. Actuellement, on est fermé, on ne fait rien donc le calcul est simple : on perd plus de 80% de notre chiffres d’affaires. Et depuis le premier confinement, on en est à entre 25 000 et 30 000 euros de perte par mois. Sachant que même lorsqu’on a rouvert il fallait de la distanciation sociale donc on a dû retirer des tables. Puis à cause d’un souci de voisinage on ne pouvait pas en mettre en terrasse, ce qui diminue encore les possibilités d’amortir les pertes.
On a le chômage partiel qui est mis en place, donc pour l’instant on se maintient avec ça mais on attend toujours de recevoir les aides étatiques. On a pu payer le loyer et les charges jusque-là mais pour les mois à venir il nous faut des aides.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Quand on a fondé ce restaurant, mon frère et moi, on a tout mis dedans, donc là on essaie de garder le moral, de survivre pour éviter que tout cela s’écroule. On va encore patienter un petit peu. Si rien ne change d’ici février on ferme, on n’a pas le choix.
Commentaires
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Ah non !! Super resto, accrochez-vous !
J’ai un superbe souvenir de la seule fois où j’ai pu manger chez vous.
Pendant la période réouverture on a essayé 2 fois de réserver, chaque fois c’était complet. Vous avez un énorme potentiel…
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