Comme la Silicon Valley, Aix-Marseille a ses bus d'entreprise

À la une
le 14 Avr 2014
3
Comme la Silicon Valley, Aix-Marseille a ses bus d'entreprise
Comme la Silicon Valley, Aix-Marseille a ses bus d'entreprise

Comme la Silicon Valley, Aix-Marseille a ses bus d'entreprise

Dans la Silicon Valley, les Google buses sont devenus tout un symbole. Ces autocars amènent les ingénieurs du géant de l'internet de San Francisco au siège, une trentaine de kilomètres plus loin. Tout confort, internet haut débit inclus, ils sont depuis plusieurs mois la cible d'activistes altermondialistes. En cause : l'utilisation des arrêts de bus publics pour la modique somme d'un dollar par arrêt et par bus. Dans la région, les bus d'Iter ou d'Airbus Helicopter n'ont jamais subi les jets de tomates de ceux de Google. Plus discrets, ils viennent remplacer les transports en commun jugés insuffisants aux abords des entreprises.

4,7 M€ par an

Airbus Helicopter – anciennement Eurocopter – a mis en place depuis les années 60 un système de navettes privées pour amener ses employés sur le site de Marignane. Plus de 1400 personnes utilisent ce service quotidiennement, avec 46 villes desservies dans la métropole. En plus des cars affrétés matin et soir, un autre amène les salariés à la gare de Vitrolles et un autre relie le siège à l'aéroport toutes les 20 minutes. Pour ce service de bus très développé, Airbus a passé un contrat avec Transdev. En 2013, la facture s'est élevée à plus de 4,7 M€. Une manière d'atténuer la pression sur les places de parkings, elles aussi coûteuses.

Située sur le site isolé de Cadarache, Iter dispose d’un service privé pour ses ingénieurs, qui dessert entre autres Aix et Manosque. Situés dans le port de Fos, Kem One et Ascometal dépensent respectivement 600 000 et 400 000 euros par an en bus. Un groupe de travail planche sur le principe de mutualiser les frais.

Dans une tout autre mesure, EDF a également mis en place un système de navettes privées pour les employés de son siège régional situé dans le 15e arrondissement de Marseille. Mais ce service – proposé aux salariés depuis 2008 – dessert la station de métro Bougainville située à 10 minutes à pied des bureaux. Sur les 500 employés du siège, 80 utiliseraient en moyenne les navettes. Ce sont en réalité des taxis de 6 places qui effectuent une rotation pendant près de deux heures matin et soir. Si le montant de cette prestation n'est pas révélé, "c'est un coût supplémentaire" commente-t-on à la direction du développement durable de l'entreprise. Plus qu'un problème d'accessibilité en transports en commun, c'est pour répondre au sentiment d'insécurité des employés que cette navette a été mise en place.

La voiture encore très majoritaire

Non loin du siège d'EDF, Avenir Telecom, n'a pas estimé utile de mettre en place un tel système pour ses 150 employés. "Nous avons un grand parking", répond-on du tac-au-tac. A l'autre bout de Marseille, dans le 9e, Onet a opté pour un immense parking pour les employés du siège (plus de 400). L'entreprise dispose toutefois d'une navette à la demande pour les déplacements vers l'aéroport ou la gare, destinée "aux cadres supérieurs" précise la communication.

Plus original, en 2011, l'armateur MSC avait mis en place un batobus privé pour amener ses employés du Vieux-Port de Marseille à la zone de Saumaty. Cette fois-ci, c'était le déménagement de l'entreprise depuis son siège de la Joliette. "Le service s'est arrêté avec la navette maritimes mise en place par les collectivités", se contente-on de répondre à MSC pour évacuer le sujet. La navette de MPM ne dessert toutefois pas exactement la même zone, elle ne part qu’une fois par heure uniquement pendant la belle saison.

La question du coût pour l'entreprise est évidente bien que souvent tabou. Pour essayer de trouver un intermédiaire, l'association Cap au nord entreprendre, qui fédère les entreprises des zones franches urbaines de Marseille, réfléchit à une navette inter-entreprises. Deux bus desserviraient alors une série d'entreprises membres de l'association qui paieraient non pas en fonction du nombre de leurs salariés utilisant le service mais sur une base fixe. "C'est encore au stade de projet, explique Aurore Sibille, chargée de mission développement durable à Cap au nord entreprendre. Nous ferions appel à un prestataire externe mais nous n'avons pas encore évalué le coût." L'association espère pouvoir mettre en place ces bus en 2015. Pour l’heure, une de leurs études montre que 75% des salariés utilisent leur voiture individuelle pour accéder à ces quartiers où les transports en commun n'ont pas suivi les exonérations fiscales.

En attendant les navettes “pro”, les entreprises des quartiers Nord multiplient les rencontres avec les collectivités et les organismes de transport avec des exigences à court terme comme le déplacement de certains arrêts de bus ou le maintien de la fréquence des bus pendant les vacances scolaires.

Cet article vous est offert par Marsactu

À vous de nous aider !

Vous seul garantissez notre indépendance

JE FAIS UN DON

Si vous avez déjà un compte, identifiez-vous.

Commentaires

L’abonnement au journal vous permet de rejoindre la communauté Marsactu : créez votre blog, commentez, échanger avec les autres lecteurs. Découvrez nos offres ou connectez-vous si vous êtes déjà abonné.

  1. Mistral Boy Mistral Boy

    Voici clairement la preuve que le sous-développement des transports publics nuit très gravement à l’économie et à l’emploi en plus de nuire très gravement à la santé des marseillais.
    Mais Gaudin, Tian et Teissier restent convaincus que la voiture est le meilleur moyen de déplacement et Marseille va mourir à petit feu à force d’oublier que nous avons quitté le 20e siècle il y a 14 ans…

    Signaler
  2. Tresorier Tresorier

    Question pognon, ces entreprises beneficient elles d’une ristourne sur leur versement transport ???
    Vivement la metropole pour reparer les gachis des EPCI a la con….

    Signaler
  3. Citoyen de L'Estaque Citoyen de L'Estaque

    En l’absence de politique publique de transport,seules les entreprises à fort potentiel ont pu prendre en charge ses employés ainsi privilégiés. Mais pour ceux des TPE et des artisans, qui eux représentent le socle des emplois privés,c’est un vide sidéral seulement ouvert aux déplacements individuels. Tous les stratèges politiques des EPCI à la con sont très satisfaits de leur vision économique….apocalyptique.

    Signaler

Vous avez un compte ?

Mot de passe oublié ?


Ajouter un compte Facebook ?


Nouveau sur Marsactu ?

S'inscrire