Cinémémoire effacée ?
Cinémémoire effacée ?
"Un trésor". C'est ainsi que Claude Bossion, réalisateur et fondateur de l'association Cinémémoire, appelle la collection de films amateurs que compte sa médiathèque. Un trésor qui risque d'être enterré après "la baisse de subvention de la Région, passée de 30 à 15 000€", constate le réalisateur. Une diminution qui risque de réduire à néant le travail fourni depuis 2001 et qui a permis de collecter et numériser plus de 1500 heures de films amateurs.
Des films qui "offrent un point de vue historique intéressant, explique Claude Bossion. Il existe très peu de films sur la région datant des années 20. On n'avait que les films d'actualités de Pathé Gaumont, centrés sur Paris". A l'appui de ses dires, Cinémémoire présente ce mercredi, à l'auditorium de l'Alcazar une projection croisée de films amateur et professionnel qui illustre le thème de l'exploitation post-coloniale. On y verra trois minutes de la vie des familles françaises en Tunisie, suivi du film Stessa Luna qui mélange les petites et grandes histoires de la Tunisie.
Des anonymes qui font l'histoire, c'est dans cette philosophie que s'inscrit Claude Bossion : "Ces vidéos sortent du cadre privé pour entrer dans l'histoire". La collection se partage entre les archives illustrant la vie des anciennes colonies et celles qui viennent de la région. En témoigne cette visite d'André Malraux à Brazzaville pour la fête de l'indépendance en 1960 :
Pour le fondateur de Cinémémoire ces bouts de vies sont l'essence même de la mémoire de la région. "Ces images viennent des habitants, elles transportent beaucoup de renseignements sur la façon de s'habiller ou les rapports sociaux de l'époque. Sur chaque film on se demande ce que le cinéaste à voulu faire passer comme message".
Le tramway sur la Corniche
Un travail de 12 ans qui débouche aujourd'hui sur plus de 400 heures de films en ligne grâce aux 413 déposant et 6 salariés. Le processus est toujours le même "On réalise un appel à dépôt pour des dossiers thématiques, et à chaque fois on trouve des images nouvelles", décrit Claude Bossion.
Des bobines inédites qui permettent de revivre les évolutions de la ville : "on a des images de la Canebière avec des chevaux, puis les premiers embouteillages et l'apparition des bretelles autoroutières", raconte le réalisateur. On retrouve également des images du tramway de la Corniche ou de Saint-André. En cadeau, une petite promenade dans le port de 1938 :
Une utilisation multiple
Ce patrimoine audiovisuel intéresse différents corps de métier, on trouve des vidéos de Cinémémoire pour des expositions, des films ou encore des documentaires. Rien d'étonnant pour Claude Bossion qui met en avant le force de l'image "qui en dit plus qu'un long discours" avant d'approfondir son raisonnement "Elisabeth Roudinesco, qui est une psychanalyste spécialisé dans la famille, a utilisé nos images pour l'un de ses documentaires. Ces images montrent les relations à l'intérieur de la famille, les rapports psychologiques".
Une famille en ballade aux Lecques, 1927-28 :
La fin d'année risque d'être difficile pour la cinémathèque qui multiplie les projets pour survivre "mais on perd du temps nécessaire à notre collecte". Une pétition a également été lancée vendredi. Cinémémoire compte sur une vraie mobilisation pour continuer l'aventure : "On espère être là en 2014".
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Bonjour, EliSabeth Roudinesco est historienne au département d’histoire de l’Université Paris VII – Diderot et pas psychanalyste spécialisé dans la famille…
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Gaudin a oublié l’époque où il enseignait l’histoire !
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