[Le retour du sauvage] Cueillettes marseillaises sur les hauts de Sainte-Marthe

[Le retour du sauvage] Cueillettes marseillaises sur les hauts de Sainte-Marthe

Sur les hauts de Sainte-Marthe, l’ancien bassin agricole aurait pu disparaître sous une des rocades de contournement de Marseille. Voilà un demi-siècle que des terrains de ce coin du quatorzième arrondissement ont été expropriés. La route a tardé à se faire, jusqu’à être abandonnée. Une partie des terres a été urbanisée pour créer un nouveau quartier résidentiel. Plus haut, de vieilles bastides côtoient des corps de fermes abandonnés et la métropole accompagne l’installation de nouveaux agriculteurs.

C’est dans cet espace que deux “artistes marcheurs et cueilleurs”, membres du collectif Safi trouvent l’un de leurs terrains d’arpentage favoris, où Le retour du sauvage les suit. Avec humour et poésie, Dalila Ladjal et Stéphane Brisset cueillent les plantes sauvages et autres fruits témoins des anciens vergers, tout en proposant une compréhension fine de ce territoire et une réactualisation de savoir-faire en apparence désuets.

La cueillette de plantes comestibles, autant que la fabrication d’objets avec des plantes non cultivées, comme la canne de Provence, leur paraît être une réponse aux désordres environnementaux. Avec les fruits et végétaux récoltés ce matin-là de mi-juillet, ils nous proposent une dégustation d’une préparation concoctée sur place, à l’improviste. La recette de la soupe de fruits “Balade sur les hauts de Sainte-Marthe” pour trois personnes :

– Une dizaine de mûres
– Deux petites poires de la Saint-Jean
– Deux grappes de sureau
– Six prunes sauvages
– Deux tiges de calamenthe népéta
– Une tige de fenouil sauvage
– Deux cuillères à café de sucre

Faire cuire les fruits dans une poêle sur un réchaud de camping avec un peu d’eau et le sucre, en commençant par les baies de sureau, les mûres et les poires coupées en petits morceaux. Ajouter les prunes, préalablement fendues, en fin de cuisson. Dresser, en ajoutant la calamenthe népéta et les tiges de fenouil finement tranchées (ou selon les préférences, avec uniquement de jeunes brins de fenouil), sur des morceaux de canne de Provence fendue en deux. Servir le jus dans un gobelet fait dans une section de canne de Provence