Christiane Argy sortie de l'organigramme de MPM

Christiane Argy sortie de l'organigramme de MPM

Après la fermeté surjouée des quatre mousquetaires de Marseille Provence Métropole (MPM), les menaces en retour de "guerre nucléaire" de Force ouvrière et finalement le retour à la classique co-élaboration avec l'exécutif, la trentaine de mesures du plan propreté a finalement été votée en CTP lundi. Ce comité technique paritaire, qui regroupe administration et représentants du personnel pour donner un avis consultatif avant le vote des élus, a toutefois vu FO s'abstenir à cause de la mesure-qui-bloque des GPS installés sur les bennes. "On avait prévenu le président : il était hors de question qu'on laisse passer ça", lance Patrice Ayache, secrétaire général adjoint des territoriaux qui prédit une mise en oeuvre compliquée sur le terrain.

Dans tout ce petit jeu de rôles, qui débouche tout de même sur quelques avancées qui font consensus (extension de la collecte de nuit, dont l'organisation sera en outre dissociée des cantonniers, collecte des conteneurs enterrés par le public…) une mesure est passée inaperçue : la réorganisation du pôle que dirigeait Christiane Argy, épouse du tout récent ex-secrétaire général de FO, dont la nomination avait été contestée en justice par le syndicat SDU-FSU.

Le pôle d'Argy éclate

"Ce n'est pas le point central de ce plan propreté, dont ce n'est en fait qu'une conséquence", minore d'emblée Joël Raffin, directeur général des services de MPM, qui ajoute qu'il en est "à [son] quatrième organigramme. Ca ne veut pas dire qu'auparavant l'organisation n'était pas adaptée mais que l'on s'adapte aux priorités". Concrètement, le pôle Police de l'espace public, supervisé par Christiane Argy, comprenait deux services : la direction prévention et répression des infractions (DPRI) – autrement dit la police de la propreté créée en mars 2010 avec à sa tête Argy elle-même – et la direction territoriale des interventions rapides (DTIR), regroupant principalement des cantonniers intervenants sur signalement des agents de la DPRI.

Extrait de l'organigramme en cours à MPM

Dans le nouvel organigramme, cette dernière ira grossir le pôle Propreté et traitement des déchets, où les agents retrouveront les autres cantonniers. "On n'a pas été au tribunal administratif contre la personne de Mme Argy, mais parce qu'on avait créé ce pôle pour créer un poste de directeur. Pour nous, les interventions rapides devaient être dans la propreté urbaine", commente avec satisfaction Roger Aymard, qui avait porté le recours pour la SDU-FSU.

La police de la propreté sera elle absorbée par une nouvelle direction appelée Espace Vieux-Port et directement rattachée au directeur général adjoint Jean-Marc Mertz, qui veille sur tout ce petit monde mais aussi l'eau, l'assainissement, la voirie, les équipements publics etc. "Elle va être chargée dans l'optique de Marseille Provence 2013 de coordonner tout le travail sur le centre-villesur le centre-ville dans l'optique de Marseille Provence 2013sur le centre-ville dans l'optique de Marseille Provence 2013sur le centre-ville dans l'optique de Marseille Provence 2013 de ces services, mais aussi des services municipaux (police, espaces verts, stationnements)", explique Patrice Ayache.

"Pas de chasse aux sorcières"

Et Christiane Argy dans tout ça ? "Elle va être chargée d'une mission plus ponctuelle auprès de Jean-Marc Mertz : suivre les abonnements des commerçants". De directrice de pôle à chargée de mission, même si elle garde son grade, ça s'appelle une mise au placard ? "Je n'ai pas de commentaire à faire là-dessus. Du directeur général à l'agent sur le terrain nous nous adaptons en permanence", répond Joël Raffin. "Au contraire c'est une mission des plus importantes, avec en jeu plusieurs millions d'euros si nous arrivons à faire payer tous les commerçants pour leurs déchets", estime le maire socialiste du 1/7 Patrick Mennucci, qui faisait partie des quatre mousquetaires et a souvent appuyé sur les 10 000 tonnes qui dans le 1er arrondissement seraient facturées aux ménages mais produites par les commerçants.

Mais quand au choix de la personne pour effectuer ce travail "capital", qui faisait cela dit déjà partie d'une dizaine d'agents de la police de la propreté, il laisse la "responsabilité au président Caselli". Après que Elie-Claude Argy a été poussé vers la sortie, Patrice Ayache dément tout "réglement de comptes. C'est une camarade et il n'y a pas de chasses aux sorcières chez nous".

La fin de sa présence dans l'organigramme MPM, qui avait été source de critique pour FO, ne simplifie-t-il toutefois pas les choses ? "Ca n'avait pas plus d'impact que ça sur le syndicat, même si elle a pu faire l'objet de toutes les attentions médiatiques et des autres syndicats. Elle s'est très bien défendue, on lui a apporté notre soutien lorsque c'était nécessaire. Maintenant une opportunité s'est présentée qui l'intéressait il n'y avait pas de raison qu'on s'y oppose". Une version très soft du syndicat de la place Léon-Jouhaux qui tranche avec les larges critiques adressées par Rué à son prédécesseur Elie-Claude Argy peu avant la passation de pouvoir en février dernier. Des critiques qui à elles seules aurait pu justifier que l'on veuille évincer l'épouse de l'ex vice-roi.