Estrosi démissionne de la présidence de la région, Muselier favori pour lui succéder

Estrosi démissionne de la présidence de la région, Muselier favori pour lui succéder

Ça va changer à la présidence de la région PACA. Christian Estrosi (LR) va quitter ses fonctions pour redevenir maire de Nice, rapporte Nice-Matin. Philippe Pradal, qui lui avait succédé lors de son accession à la présidence du conseil régional en décembre 2015, a déjà remis sa démission au préfet. Cette annonce a été faite lors d’une réunion publique, devant la permanence du groupe de la majorité municipale :

Dès la semaine prochaine, je démissionnerai de la Présidence de la Region Provence-Alpes-Côte d'Azur pr redevenir Maire de la @VilledeNice. pic.twitter.com/46t3DuyFwR

— Christian Estrosi (@cestrosi) May 8, 2017

Il quitte la région après moins d’un an et demi de mandat, ce que la gauche a largement critiqué comme un reniement de la parole donnée et l’élu Front national Frédéric Boccaletti a dénoncé “une trahison des électeurs”. Christian Estrosi estime au contraire avoir fait le travail : “En 18 mois à la tête de notre région, nous avons considérablement modernisé notre territoire et surtout nous avons rétabli l’équité territoriale”, a-t-il estimé dans sa déclaration. D’un point de vue plus politique, le président du groupe LR-UDI-Modem, Pierre-Paul Léonelli rappelle qu’il “n’était pas prédestiné à venir à la région. Il est venu parce que les têtes de pont – Hubert Falco, Jean-Claude Gaudin – pensaient qu’il était le mieux à même de rassembler”. A l’époque, il avait soufflé dans la dernière ligne droite et avec le soutien de Nicolas Sarkozy, alors président de Les Républicains, l’investiture à Eric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-maritimes et ennemi intime.

Une manière de préparer son entrée au gouvernement d’Emmanuel Macron, vis-à-vis de qui il multiplie les signaux depuis plusieurs semaines et particulièrement depuis dimanche soir ? Dans son allocution, dont nous publions ci-dessous le texte complet, il ferme la porte à deux reprises. “Je vais le dire de manière très claire : ma seule ambition c’est de servir ma ville et ma Région, pas d’entrer au gouvernement.”

Plus tard, il assure que “ni un poste au gouvernement, ni une autre proposition ne me fera changer d’objectif. Mon objectif, c’est résolument Nice. C’est toujours Nice.” Un membre de son entourage a même confié à l’AFP qu’il avait refusé d’entrer dans le premier gouvernement Macron, ce que l’entourage du nouveau président de la république a démenti. “Il fait taire les rumeurs, il stoppe le venin distillé depuis des semaines par plusieurs journalistes disant qu’il rejoindrait Macron”, se réjouit Pierre-Paul Léonelli.

Pour l’heure, il ne dit rien sur sa succession, mais le président délégué Renaud Muselier fait partie des hypothèses évidentes. Il a reçu le soutien de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et ancien président de région : “Renaud Muselier est le plus qualifié pour lui succéder. Il a les qualités nécessaires pour le remplacer et il aura tout mon appui”, a-t-il déclaré à La Provence. Dans un communiqué, Martine Vassal, la présidente du département des Bouches-du-Rhône l’a à son tour appuyé.

@RenaudMuselier est le mieux placé pr poursuivre les chantiers engagés par @cestrosi et la majorité régionale ▶️ https://t.co/WRA0l9sZt2

— Martine Vassal (@MartineVassal) May 8, 2017

Y aura-t-il d’autres candidats de la majorité dans cette élection interne aux 123 conseillers régionaux ? “Je ne sais pas s’il y aura d’autres candidats mais, à mon sens, il n’y aura aucun problème avec Renaud Muselier”, estime Pierre-Paul Léonelli.  Les élus du groupe ont reçu une convocation pour une réunion ce mardi matin à l’hôtel de région. Une fois que la démission de Christian Estrosi sera effective, ils auront trente jours pour désigner le nouvel occupant du fauteuil du président.