Cévénol Marseille-Clermont : gardarem lo train ?

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le 16 Oct 2012
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Cévénol Marseille-Clermont : gardarem lo train ?
Cévénol Marseille-Clermont : gardarem lo train ?

Cévénol Marseille-Clermont : gardarem lo train ?

A Marseille, le Cévénol n'évoque guère, en se creusant un peu, que Gaston Defferre, qui n'est pas né dans la ville dont il a été maire pendant 33 ans. C'est pourtant aussi le nom d'une ligne ferroviaire qui relie Marseille à Clermont-Ferrand (et de là Paris, désormais uniquement par correspondance) en passant par Nîmes, où le socialiste a d'ailleurs fait ses études. Enfin bientôt reliait, car depuis septembre, le tronçon Nîmes-Marseille est supprimé, officiellement pour travaux mais beaucoup craignent que ce soit définitif.

En langage techno, le Cévénol est un "train d'équilibre du territoire" (TET), encadré par une convention État-SNCF, qui prend fin en 2013. "Gardarem lo train", clament donc des élus, regroupés depuis 2006 dans une association de défense et promotion du Cévénol, inquiets que Nîmes-Marseille, voire la ligne complète ne figure pas dans les plans futurs. Même si, nous a assuré en septembre Philippe Bru, le directeur régional de la SNCF, rien n'est encore acté :

"Aujourd'hui, celui qui a la clé, c'est le ministre. J'avais interrogé au responsable des TET à Paris qui m'avait dit que ce n'était pas de son ressort, commente Jean-Yves Petit, vice-président du conseil régional chargé des transports (EELV). Le précédent gouvernement ne voulait pas tenir compte de mes interpellations multiples, j'espère qu'il y aura désormais un autre regard." Suivant l'exemple entres autres de son homologue auvergnat, le président de la région Michel Vauzelle (PS) a (enfin) pris sa plume le 10 octobre pour interpeller le président de la SNCF Guillaume Pépy et le ministre des Tranports Frédéric Cuvillier. Qualifiant la suppression de "mauvais coup", il demande à ce dernier – qu'il a interpellé ensuite via une question écrite – ce qu'il "peut faire d'utile" pour "empêcher ce geste très négatif pour [sa] région".

Bien que Marseille soit le terminus de la ligne, ce dossier rencontre en revanche une quasi indifférence localement, si l'on excepte une question écrite d'octobre 2011 du sénateur-maire d'Allauch Roland Povinelli. Un "silence assourdissant", glisse Frédéric Vigouroux, maire socialiste de Miramas. Je le regrette et je suis toujours étonné que, comme sur d'autres grands projets, Marseille ne soit pas présente."

Magnifique, mais pas que…

Membre de l'association de défense du Cévénol, il ne tarit pas d'éloges sur "cette ligne magnifique, d'un romantisme fou. SI vous faisiez un reportage photo, vous tomberiez amoureux". Jean-Yves Petit insiste cependant : l'intérêt de la ligne "n'est pas uniquement touristique, même si elle marche très bien l'été. C'est la seule relation directe entre la Méditerranée et l'Auvergne, elle permet une desserte régionale et inter-régionale – que l'on a besoin d'améliorer – entre Nîmes, Arles, Tarascon, Marseille…"

N'est-ce pas un peu long et pour tout dire dépassé, sept heures pour faire Marseille-Clermont, sans parler d'aller à Paris ? "Pour des gens qui vont à des rendez-vous à Paris, mais pas si vous êtes en voyage, que vous allez voir de la famille dans le centre de la France, répond Frédéric Vigouroux. C'est une décision uniquement sur l'autel de la rentabilité, mais le service public doit aussi être maintenu dans les déserts économiques et ruraux. Le problème est qu'on ne se projette pas à 10/20 ans. Si on considère que le prix de l'essence va en baissant, faisons uniquement de la grande vitesse et arrêtons d'assurer des lignes secondaires. Sauf qu'elle va devenir tellement cher qu'on va les redécouvrir. Or quand on abandonne une ligne il est extrêmement coûteux de la rouvrir."

Si l'on en croit Jean-Yves Petit, l'abandon était d'une certaine manière déjà bien avancé : "l'exploitation par la SCNF n'a pas été à la hauteur. Il était très difficile de réserver une place et pour avoir fait le trajet Marseille-Clermont, je peux vous dire qu'il vaut mieux ne pas oublier sa bouteille d'eau et son sandwich car il n'y a pas de services à bord". C'est pour "l'équilibre" des voyageurs ?

Actualisation le 10 novembre : comme le rapporte France 3 Provence, plusieurs manifestations, à Arles, Miramas et Nîmes, ont eu lieu ce samedi, en présence notamment du président du conseil régional Michel Vauzelle.

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Commentaires

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  1. Tresorier Tresorier

    Marseillais de naissance et de coeur, de famille lozérienne installée à Alès en Cévennes, notre histoire est intimement liée au Cévennol. Je n’ai pas cessé de voir son service se dégrader voire disparaître par pans entiers depuis des décennies. Et l’embranchement de Béssège, le dernier partant d’Alès est fermé pour travaux lui aussi. Réouvrira-t-il ?

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  2. Vieux-Port Vieux-Port

    Et pendant ce temps-là, Jean-Claude roupille…

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  3. Simon L Simon L

    Si le Cévenol disparait, ce sera la fin d’une époque … mais cette époque n’a-t-elle pas déjà disparu ? Enterrée par de vieux professeur d’Histoire. Mais sur le fond, la fin du Cévenol, c’est aussi une erreur stratégique.
    Dans cinquante ans, il faudra rouvrir une ligne vers le centre de la France, ( on n’en n’aura pas les moyens alors). De la même façon qu’aujourd’hui on rouvre des lignes de tram à Marseille alors qu’ il y a cinquante ans Marseille avait un réseau de tram très efficace.
    Les erreurs du passé devraient servir de leçon … Pendant ce temps Gaudin pourtant professeur d’Histoire, dort, mange, et fait du clientélisme primaire

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  4. cani cani

    il faut entretenir pour ne pas avoir a tout reconstruire dans quelques années
    l’énergie des véhicules coute de plus en plus cher, en conséquence gardons nous de detruire ce qui demain servira à nous transporter

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