C'est l'histoire d'un mec qui devrait être élu député sans trop forcer

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le 16 Mar 2012
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C'est l'histoire d'un mec qui devrait être élu député sans trop forcer
C'est l'histoire d'un mec qui devrait être élu député sans trop forcer

C'est l'histoire d'un mec qui devrait être élu député sans trop forcer

"Cette candidature a une histoire et je voulais vous la raconter". On aurait pu vous rapporter le (court) exercice de storytelling de Nicolas Isnard (UMP) ce vendredi face à la presse dans son fief de Salon-de-Provence, pour expliquer les motivations et le chemin de sa candidature aux législatives dans la 8e circonscription. Mais on va plutôt vous narrer une autre histoire : celle du rare alignement des conditions favorables pour ce conseiller municipal de la ville de Nostradamus, âgé de 41 ans, sur la route de l'Assemblée nationale.

Une circo favorable

Le secteur tout d'abord, au croisement de trois circonscriptions (la 11e, la 12e et la 15e) d'avant le redécoupage de 2009 toutes détenues par l'UMP. "La naissance d'une nouvelle circonscription est une chance énorme. On aura trois parrains sortants (respectivement Christian Kert, Eric Diard et Bernard Reynès, ndlr) qui viendront nous soutenir", se félicite le maire de Pelissanne Pascal Montecot.

Un autre coup de pouce est justement le soutien de ce dernier, tout comme cinq autres maires (ceux de Cornillon-Confoux, Coudoux, La Barben, Saint-Chamas et Ventabren) de la circonscription, sur les quatorze communes qu'elle compte. "Je suis celui qui rassemble le plus largement, s'est targué Nicolas Isnard., s'est targué Nicolas Isnard., ,, s'est targué Nicolas Isnard., se targue Nicolas Isnard. Quand je vois l'image donnée par mes concurrents…"

Un PS divisé

On en vient à la meilleure arme du candidat de la droite : la division des socialistes. Olivier Ferrand, le candidat investi officiellement par le PS, même s'il a le soutien d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), est sous la menace d'une dissidence du maire de Salon Michel Tonon. Pas encore confirmée définitivement elle a déjà fait des ravages si l'on en croit un sondage Opinion Way (qui comprend toutefois une part importante de non expression d'intentions de vote, voir ci-dessous) réalisé pour Olivier Ferrand : même en cas de triangulaire UMP-PS-FN, le trop faible report de vote de Tonon vers Ferrand lui rendrait la tâche difficile. Avec des ennemis comme ceux là, on n'a presque pas besoin d'amis…

Face au(x) PS, Nicolas Isnard a la partie facile : taper sur Ferrand avec les arguments de Tonon, et inversement. Le premier, président de la boîte à idées Terra Nova, est qualifié de "coucou" par le suppléant du second Gérard Frisoni, qui le considère comme un parachuté malgré des racines locales. "C'est peut-être un homme de qualité mais pas du territoire", reprend René Gimet, maire de Saint-Chamas. Alors que le petit Nicolas, "c'est l'enfant du pays, le minot qu'on connaît depuis toujours".

L'intéressé ne se prive pas de manier la ficelle : "je ne ferai pas de porte à porte, pourquoi le ferais-je ? Cela fait 20 ans que je le fais, je n'arrive pas au dernier moment en disant "coucou c'est moi, je veux être votre député". Comment peut-on représenter un territoire quand on y vit pas ? C'est une pantalonnade !" Le discours a de plus l'avantage de s'appliquer au candidat FN Gérald Gérin, qui malgré des candidatures régulières dans le département est un attaché parlementaire de Jean-Marie Le Pen peu présent sur place. Le Front de Gauche et le Modem, qui présentent des candidats, pouvant eux difficilement prétendre à un second tour.

Le "pigeon voyageur" et les "clientélistes"

Daniel Gagnon, maire sans étiquette de Cornillon-Confoux, fait la liaison avec le candidat dissident : "je ne me suis engagé que deux fois : aux côtés de Claude Filippi dénoncer le cliéntélisme que subissait ma commune, court-circuitée par le conseil général, et aujourd'hui pour Nicolas Isnard plutôt qu'un pigeon voyageur et des clientélistes". Nicolas Isnard s'engouffre : "Je ne suis pas président d'une intercommunalité, conseiller général, je ne leur donne rien à eux, je ne viens pas avec le chéquier".

On l'aura compris : même si les piques d'Olivier Ferrand sont plus feutrées, on retrouve chez Nicolas Isnard le même portrait de Michel Tonon en "candidat cumulard", associé en tant que conseiller général à un système Guérini dénoncé comme clientéliste. "Il n'y a qu'à voir les chantiers dans les villes qui étaient à droite et sont passées à gauche…", appuie René Gimet. Quant à la partie plus judiciaire de la gestion du CG13, Nicolas Isnard juge qu'"il n'y a même plus besoin de le rappeler aux gens. Quand on ouvre les journaux sur l'affaire Guérini, on retombe souvent sur notre territoire".

Et (quand même) cinq thèmes de campagne

Et la politique dans toutes ces considérations sur les personnes ? Nicolas Isnard indique avoir rencontré 12 maires de la circonscription (Tonon et le maire de Berre Serge Andréoni, dont Frisoni est le premier adjoint n'ayant pas donné suite à la demande) pour faire remonter "les enjeux et les dossiers de ce territoire. Le problème de la gare SNCF à Rognac, la déviation de La Fare, l'avenir de la base aérienne, des Canadair".

Il dit vouloir porter principalement cinq thèmes : "Emploi, urbanisme et logement, sécurité, transports". La partie sera peut-être moins facile, par exemple sur l'avenir de l'industrie de l'Etang de Berre, pour lequel il est difficile de ne pas voir associés aux difficultés les responsables UMP aux commandes de l'Etat.

Confronté à la question, le candidat se pose en partie prenante : "j'étais dimanche dernier avec des cadres de l'entreprise pour faire le point sur les négociations avec Klesch, qui ont malheureusement échoué". Et raille "le PS qui s'entend avec les Verts pour qui cela doit redevenir un havre naturel, tout en disant qu'il faut sauver l'emploi." Sauf que, pour l'instant, le soutien et les propositions sortant du simple constat, elles semblent plutôt du côté du conseil régional, et notamment d'EELV.

>> Le sondage Opinion Way :

OpinionWay – 8ème circonscription des Bouches du Rhône (1)

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Commentaires

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  1. léandre léandre

    Décidément, le PS local est vraiment NUL, incapable, irresponsable.
    Tout ceci va amener à faire élire un médiocre de droite plutôt qu’Olivier Ferrand, qui lui, a un réelle valeur.

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  2. RAYMOND RAYMOND

    Au niveau des valeurs ” VOYAGE ” en effet, FERRAND est supérieur à ISNARD qui ne s’est présenté et n’a oeuvré que sur sa terre natale SALON DE PROVENCE mais jamais à PARIS ou à THUIR village de 7415 habitants dans les Pyrénées Orientales où FERRAND est actuellement élu municipal après avoir été élu à PARIS puis battu aux législatives précedentes à PERPIGNAN.
    Drole de pigeon voyageur ?
    Quand à TONON qui colle des bandeaux “AVEC HOLLANDE” il semble être tout a fait à l’opposé car son leader prêche le mandat unique alors que TONON est –
    MAIRE de SALON – CONSEILLER GENERAL des B.D.R. – Président de L’AGGLOPOLOE (qui regroupe 17 communes)- et de plus professeur de sport dans l’Education Nationale – Avec toutes ces rénumérations il payera un très gros % d’impots.

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  3. DaY DaY

    En voilà une bonne nouvelle… Un candidat qui rassemble : quoi de mieux pour gagner ? Bonne campagne à eux !

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  4. Anonyme Anonyme

    Un médiocre de droite? On ne doit pas parler de la même personne. Mais concernant le PS je ne voit pas comment vous contredire, ils n’ont jamais été capable de quoi que ce soit.

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  5. léandre léandre

    Nicolas Isnard est, je le redis, sans valeur. Ou plu^tot, sa valeur est le godillisme. Perroquet sarkozyste, toujours d’accord avec le chef. C’est cela que j’appelle la médiocrité, par rapport à des hommes politiques inventifs, capables de se démarquer politiquement.
    Il s’oppose à la suppression des patrouilles de nuit de la police municipale de Salon, mais pas aux suppressions de classes pour les écoliers. Il n’a aucune idée personnelle. C’est donc bien un médiocre.

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  6. Ange Ange

    Le PS local est une catastrophe. Cette fédération régentée par des gens sans foi ni Loi. Imaginez le scenario où Hollande pert une majorité législative à cause… des Bouches du Rhône. Merci Martine (Aubry), François (Lamy), Christophe (Borgel), Nono (Guerini), Jean-David (Ciott) et Patrick (Mennucci)
    Tous à mettre dans le même panier avec leurs salades :)°

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  7. druide67 druide67

    Salon, Velaux,Berre, les élus PS locaux de cette région sont devenus des boulets pour leur parti, leur gestion s’apparente plus a une petite monarchie qu a une véritable démocratie sans parler des affaires ou ils sont tous trempés directement ou indirectement car savoir et ne pas dénoncer c’est aussi un délit.

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  8. DON DON

    Il pensait avoir une élection de maréchal, Ferrand !

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  9. bioluxe bioluxe

    Valeur pour ta cause monsieur leandre ou leandri je prefere un homme localement connu que un parachute alors leandre ta mediocrite que tu cite te resseble tout a fait

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  10. dédé dédé

    Léandre… vous étes pas un peu bizarre vous ? le fait qu’Isnard s’oppose à la suppression de la police municipale la nuit par le maire PS de salon vous fait dire qu’il n’a aucune idée personnelle et que c’est un médiocre ? curieux non?

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  11. Vieux Patriote Républicain Vieux Patriote Républicain

    La droite à Salon ce fut le long règne de Jean Francou qui à fait de Salon ” Ville au long passé ” une des villes où les impôts locaux sont les plus lourds de France

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  12. Anonyme Anonyme

    En tout premier lieu, ce qui suit rafraichira (peut-être si ils en ont une…)la mémoire des détracteurs de J.N. GUERINI.

    Chacun a droit au respect de la présomption d’innocence.

    Lorsqu’une personne est, avant toute condamnation, présentée publiquement comme étant coupable de faits faisant l’objet d’une enquête ou d’une instruction judiciaire, le juge peut, même en référé, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que l’insertion d’une rectification ou la diffusion d’un communiqué, aux fins de faire cesser l’atteinte à la présomption d’innocence, et ce aux frais de la personne, physique ou morale, responsable de cette atteinte.

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