Ce musée colonial que personne ne visitera pendant les journées du patrimoine
Léguée à la faculté des sciences en 1916, la collection du docteur Édouard Heckel est tombée en désuétude à la décolonisation. Depuis dix ans, quelques universitaires tentent de redonner ses lettres de noblesse à ce patrimoine que certains estiment "poussiéreux" et "inutile".
Ce musée colonial que personne ne visitera pendant les journées du patrimoine
Feriel Alouti
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Ce n’est pas du tout étonnant qu’on relègue toute évocation de la colonisation. Un passé que la société française et Marseille en particulier ne veulent pas voir, de peur de réveiller des démons enfouis.
Les statues qui ornent les escaliers de la gare évoquent pourtant l’exploitation de l’Asie et de l’Afrique et plusieurs monuments fort peu discrets célèbrent la mémoire des armées coloniales. Mais aucun monument en mémoire des victimes de la colonisation.
Ce refoulement craintif au nom de la paix se paye sans doute, dans le retour des démons du racisme et dans le ressenti des populations issues de l’immigration, notamment des jeunes.
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Après les lignes de bus “clandestines” que seuls les initiés peuvent utiliser, le musée “caché” ! Ainsi va (mal) Marseille !
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Le musée de la CCI en disait plus sur l’esprit colonial (2 expositions coloniales organisées à Marseille en 1906 et en 1922). Les collections de l’institut colonial sont un patrimoine universel commun de collections naturalistes à grande portée scientifique. Dépassons l’étroitesse de vue pour offrir à cette ville les outils de comprendre son histoire et de s’ouvrir à nouveau au monde (ecole de médecine coloniale au pharo). Ce malaise autour de tout ce qui touche à l’histoire coloniale trahit souvent une grande ignorance: certain veulent renommer la rue Colbert et se refaire une conscience à petit compte. Faites confiance à l’intelligence, donnez les moyens aux chercheurs.
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