Cantines scolaires : en 2025, la Ville de Marseille offre du rab au privé

Actualité
le 4 Juin 2024
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L’actuelle délégation de service public de la restauration scolaire confiée en 2018 à l’entreprise Sodexo arrive à son terme en août 2025. Passé cette échéance, les cantines resteront dans les mains du privé. Un premier projet de cantine municipale de proximité est attendu pour 2028.    

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Photo d'illustration. (Crédit : Max Missak)

Photo d'illustration. (Crédit : Max Missak)

“Aujourd’hui, on pose le premier acte d’une re-municipalisation des cantines”, répète Pierre Huguet, adjoint au maire de Marseille chargé des cantines scolaires, au plein milieu du parc Montgolfier, ce lundi 3 juin. Ce n’est pas dans un réfectoire mais dans cet espace vert du 14ᵉ arrondissement de Marseille, situé dans les hauteurs de Sainte-Marthe que la Ville a souhaité présenter son plan pour les cantines de demain, soit le futur de la restauration scolaire marseillaise. Pourtant, la mairie repousse encore la fin de la privatisation des cantines scolaires, en place depuis une trentaine d’années.

Actuellement, l’entreprise Sodexo a le monopole de la restauration dans les écoles marseillaises. L’actuelle délégation de service public (DSP) a été confiée en 2018 à l’entreprise, qui réalise chaque jour 55 000 repas pour les élèves marseillais. “En 2025, on sort de la DSP”, appuie Pierre Huguet aux côtés de Michèle Rubirola et Aïcha Sïf. Si la municipalité annonce vouloir en sortir, le privé ne sera pas pour autant totalement écarté du montage financier. Le marché, divisé en différents lots, devrait être publié dans le courant du mois de juin. La répartition des différents lots et leur durée sont pour le moment inconnues.

Promesse de campagne

Aux municipales de 2020, le Printemps marseillais est élu sur l’engagement suivant détaillé dans son programme : “Avant 2025, nous étudierons toutes les alternatives possibles, en particulier le retour à une régie publique avec la mise en place de cuisines centrales municipales par secteur, arrondissement, quartier ou école.” Pour la municipalité, la meilleure alternative trouvée d’ici à l’échéance de 2025 est donc de sortir un doigt seulement du montage financier. Seules deux parties seront “re-municipalisées” : les activités liées à la facturation et à la maintenance. “Les familles n’auront comme unique interlocuteur la ville de Marseille”, se réjouit Pierre Huguet.

Michèle Rubirola, première adjointe, Pierre Huguet, adjoint chargé de l’éducation et Aïcha Sif, adjointe chargée de l’alimentation durable, lors de la présentation du plan “cantines de demain”, le 3 juin 2024 au parc Montgolfier (14e arrondissement). (Photo : Alexia Conrath)

La municipalité souhaite, ensuite, construire un réseau de cuisines de proximité municipales qui fourniraient entre 3 000 à 5 000 repas quotidiens. La Ville va lancer des études de faisabilité techniques pour ce projet qui s’étend sur une dizaine d’années et qui sera “en partie financé par le département”, assure Pierre Huguet, sans donner pour l’heure plus de détail sur le budget. En février dernier, en pleine polémique sur l’attribution des aides départementales à la Ville de Marseille, Martine Vassal, présidente (DVD) du département des Bouches-du-Rhône, s’était saisie de ce sujet politiquement inflammable. Et avait annoncé dans une interview à La Provence vouloir “financer, dans les écoles marseillaises, la construction de cantines avec des cuisines intégrées”.

L’ouverture de la première cuisine de proximité n’est pas espérée avant 2028. La fin de la délégation de service public est, en outre, l’occasion pour la Ville de revoir les niveaux d’exigence en termes de qualité des repas. La mairie s’engage à proposer un minimum de 50 % de produits issus de l’agriculture biologique dans les assiettes contre 27 % aujourd’hui. Quant au parc Montgolfier, il accueillera une ferme pédagogique et différents agriculteurs dès 2025. Mais le fruit de leurs récoltes ne devrait pas atterrir tout de suite dans les assiettes des écoliers marseillais.

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Commentaires

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  1. MarsKaa MarsKaa

    Cela fait encore beaucoup d’inconnues sur le chemin… dont on ne voit pas a priori le bout. C’est désespérant.
    Si la qualité des produits est essentielle, il reste la préparation et le conditionnement des plats sodexo qui sont problématiques.

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  2. Tyresias Tyresias

    Oui, on ne voit pas très bien le pourquoi du comment de ce qui apparaît comme une reculade.

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    • julijo julijo

      pareil.

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  3. PineGap PineGap

    Désespérant effectivement, mais pas surprenant

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  4. Laure Laure

    SODEXHO ?! C-A-T-A-S-T-R-O-P-H-E! En plus pour nourrir nos enfants! En <1 mois d'hôpital+ rééduc en 2023, j'ai perdu 6.5 kgs. Repas littéralement SANS goût, menus lamentables à répétition, servi quasi froids en centre de rééduc (ou baignant dans l'eau des chariots chauffants en hôpital). Sur une salle à manger de 50+ individus, des quantités inimaginables de "nourriture" mélangée aux recyclables qui partaient dans le mêmes sacs poubelles. Qqs patients se faisaient livrer des pizzas, ou meme faisaient porter par la famille, à réchauffer en chambre!
    SVP, FAITES A NOURRIR ,CES ENFANTS, EN PLEINE CROISSANCE, CORRECTEMENT!

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    • Assedix Assedix

      Pour ma part j’ai connu du très bon et du franchement dégueulasse dans des restaurants d’entreprise gérés par Sodexo. Ce serait bien de savoir si ça plaît aux enfants (enfin, si les 55000 repas sont préparés sur un site unique comme il me semble l’avoir lu quelque part, il y a peu de chances que ce soit de la grande gastronomie 🙂 )

      En tout cas l’idée de séparer l’appel d’offre en plusieurs lots me paraît bonne car j’imagine qu’il n’y a pas grand monde qui soit en mesure de candidater pour fournir 55000 repas tous les midis.

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  5. Alceste. Alceste.

    Question bassement matérialiste, ce retour à la Ville des cantines va se traduire par l’embauche de combien de fonctionnaires municipaux supplémentaires?
    Alors qu’en parallèle notre “bon” maire pourrait mettre la pression sur SODEXO.
    Il n’a pas appris cela lors de son voyage inspirationel à Alger notre zédile?

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    • Patafanari Patafanari

      On lui a peut-être soufflé qu’il n’était pas interdit à un fervent des plaques commémoratives de poser parfois des plaques de cuisson.

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  6. Andre Andre

    “La Ville va lancer des études “. Mais b…., ça fait quand même trois ans qu’ils sont là !
    Je m’inquiétais dans un précédent commentaire de la valse des responsables, avec pour conséquence le fait que rien n’avance. Encore une exemple, malheureusement…

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