[Vu sur le Web] Il y a 30 ans, Ibrahim Ali mourait, abattu par un militant du Front national

C’était il y a exactement trente ans. Ibrahim Ali, jeune Marseillais de la Savine (15e) alors âgé de 17 ans, mourait d’une balle dans le dos, tirée par un colleur d’affiches du Front national. Cette histoire, sur laquelle reviennent nos confrères de la presse locale, hante toujours un grand nombre de personnes, proches et moins proches du jeune homme alors connu dans le monde du rap marseillais. Dans un article qui revient sur ces faits dramatiques, La Provence cite ainsi Mbaé Tahamida, ou Soly, aujourd’hui président de l’association Sound Musical School B. Vice, à laquelle adhérait Ibrahim Ali. Celui qui est aussi chroniqueur pour Marsactu se remémore ainsi dans les colonnes du journal : “Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était le mois de ramadan, j’étais rentré chez moi rompre le jeûne quand on est venu sonner à ma porte en me disant « Viens vite, il s’est passé quelque chose de grave. » J’avais 22 ans, j’étais le plus âgé, c’étaient tous mes petits frères.” Après une longue bataille de sa famille et de ses amis, l’avenue où il a été abattu porte désormais son nom.

Ibrahim Ali rentrait d’une répétition pour un spectacle prévu quelques jours plus tard. “J’ai mal, ils m’ont eu” seront ses derniers mots. Et si sa mort est aujourd’hui encore dans toutes les têtes, c’est parce qu’elle est le symbole d’une époque où l’on pouvait mourir simplement parce que l’on est noir. Cette époque est-elle révolue ? Cité par La Provence, Ismaël, un autre proche d’Ibrahim Ali, répond par la négative : “À l’époque, c’étaient les colleurs d’affiches du FN, les extrêmes, mais maintenant les gens ne se cachent même plus. Être noir en France, je pensais qu’avec le temps, ça s’améliorerait, qu’il y aurait l’intégration… C’est ça qu’on a appris ici à la Savine, à vivre ensemble. Mais non, trente ans après, c’est pire.”

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