[Vu sur le web] À l’heure du départ, la procureure de Marseille livre ses vérités

Dominique Laurens, procureure de Marseille. Photo JML

La procureure Dominique Laurens s’était déjà signalée par une expression certes rare mais libre. Pour son départ, elle livre dans une longue interview à La Provence son regard sur les délinquances qui gangrènent Marseille. Et il se révèle assez sombre. Elle revient évidemment sur le narco-banditisme pour affirmer la priorité de “traquer l’agent”contre la banalisation des crimes qu’il charrie : “Ils ne se tuent pas entre eux, pas seulement en tout cas… Ces derniers mois, on a toujours pensé avoir vécu le pire. Moi je crains qu’il soit toujours à venir.”

Mais son expression ne s’arrête pas là. Après avoir mené en enquête préliminaire les investigations sur les procurations frauduleuses des municipales 2020, elle redit que la culture de la probité des personnes publiques doit encore progresser localement : “Dans ce pays, en France, à Marseille, il n’y a pas une zone où on peut s’exonérer du droit en répondant que c’est comme ça que ça marche.”

On relèvera encore ses propos clairs quant aux violences policières. Si elle en récuse le caractère systémique, elle s’offusque de la grève du zèle des policiers : “Ces gens en qui j’ai toute confiance, viennent finalement se positionner en soutien de fonctionnaires qui, pour nous, ont commis quelque chose d’hyper grave.” Pas de doutes, Dominique Laurens, qui devient procureure générale près la cour d’appel de Reims, préfère les adieux salés.