Période d’observation prolongée pour la SNCM

Le tribunal de commerce autorise la poursuite de la période d'observation de la SNCM actuellement en redressement judiciaire parce qu'elle dispose "de capacités de financement suffisantes", suivant ainsi l'avis du procureur. En prévision de l'audience du 18 mars prochain, le président du tribunal enjoint la compagnie à fournir une situation de trésorerie à fin février et un prévisionnel "de trésorerie et d'activité" de mars à mai. Malgré ce feu vert, l'état de la trésorerie reste sujet à interrogations.

Car les attendus du jugement ne sont guère enthousiasmants sur l'état général de l'entreprise. Le jugement fait état du rapport des administrateurs judiciaires qui indiquent que "selon les éléments actuels, l'impasse de trésorerie peut être évaluée vers la fin du mois d'avril" du fait "des difficultés immenses à la fois d'exploitation, car très largement déficitaire, de gouvernance, car les actionnaires veulent sortir et d'endettement" lié au remboursement des aides d'État réclamé par l'Europe. Ainsi concernant les 220 premiers millions liés à l'aide publique reçue au moment de la privatisation, le procureur indique que "selon ses renseignements" l'État va produire sa créance entre les mains du mandataire judiciaire "très prochainement". 

D'un même élan, les administrateurs comme le procureur présentent la liquidation comme "une catastrophe". Pourtant s'ils sont inscrits en créance par le mandataire financier, les 220 millions risquent de compliquer encore la validation par l'Europe des offres de reprise déposées ce lundi et présentées aux élus du comité d'entreprise mercredi. Lundi, les administrateurs judiciaires s'envolent pour Bruxelles pour une nouvelle séance de négociations pour assurer les scénarios de discontinuité de l'entreprise souhaités par l'ensemble des actionnaires depuis de longs mois. 

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