“Il faut nous accompagner” : le directeur de l’AP-HM sollicite l’État face à la dette

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le 27 Jan 2025
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François Cremieux, directeur de l
François Cremieux, directeur de l'AP-HM, dans son bureau en novembre. (Photo : Emilio Guzman)

François Cremieux, directeur de l'AP-HM, dans son bureau en novembre. (Photo : Emilio Guzman)

Dans une longue interview lisible chez nos confrères de La Provence, le directeur de l’Assistance publique – Hôpitaux de Marseille revient sur la dette qui plombe la structure depuis plusieurs années. “C’est le gros point noir, déclare François Crémieux. L’AP-HM a accumulé entre 2005 et 2015 presque un milliard de dette qui pèse de manière considérable sur les finances.” Le directeur de l’AP-HM estime ainsi qu’une aide des pouvoirs publics est plus que nécessaire : “Je plaide très fort pour que nous soyons accompagnés dans la gestion de cette dette, parce qu’elle nous rend le quotidien difficile.” Il demande plus précisément des “nouveaux investissements pour les sujets courants, comme les nouveaux équipements pour les blocs opératoires”, ajoutant qu’“il n’y a pas que le bâti”.

François Crémieux fait là référence à l’enveloppe de 130 millions d’euros accordée par l’État et les collectivités dans le cadre de Marseille en grand. “Même si les collectivités territoriales sont autour de la table, on doit nous accompagner pour réduire les dettes du passé”, conclut le directeur de l’AP-HM.

Source : La Provence
Violette Artaud

Commentaires

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  1. SLM SLM

    “Bonjour, ici l’AP-HM. Nous avons fait des erreurs de gestion : nous avons emprunté de l’argent qu’on a dépensé et aujourd’hui ne peut plus acheter de nouveau matériel. A l’école de l’administration, on ne nous avait pas appris qu’il fallait rembourser les dettes ; on pensait que c’était de l’argent gratuit. Aidez-nous svp, la santé c’est important.”

    On peut remplacer “AP-HM” par “SNCF” et même “Etat français”. C’est toujours la même histoire depuis 35 ans : le pays vit largement au dessus de ses moyens.

    Les trois directeurs de l’AP-HM qui se sont succédé entre 2002 et 2015 ont-ils eu des comptes à rendre pour ces décisions? Ont-ils été sanctionnés?

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    • Richard Mouren Richard Mouren

      Les gouvernements qui se sont succédés depuis de nombreuses années ont décidé que les services publics de la santé devaient être autonomes sinon rentables. Cette politique a entraîné des dérives financières qui se sont accumulées. J’aimerais connaître le pourcentage des usagers se plaignant du service hospitalier mais approuvant par leur vote cette politique.

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    • SLM SLM

      Réponse : 100%

      Les gouvernements de gauche et de droite ont successivement creusé la dette ces 35 dernières années, tantôt pour financer le modèle social (santé comprise donc), tantôt pour tenter de rendre aux entreprises sous forme d’aides ce que l’Etat leur prenait sous forme d’impôt ; dans les deux cas avec le succès que l’on sait.

      Le sujet de la santé se décline dans tous les domaines, et c’est bien cela le problème de fond : le pays vit au-dessus de ses moyens.

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    • julijo julijo

      alors la dérive organisée de l’hopital public, donc de la santé en france a été institutionnalisée par la loi dite bachelot “HPST” en 2009, elle était ministre de sarkozy….la confortable majorité de droite à l’AN l’a voté sans états d’âme contre l’avis de nombreux personnels de santé.

      par la suite évidemment tout s’est largement aggravé, hollande et macron en ont rajouté. et les problèmes financiers se sont accumulés.

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      La comparaison avec la SNCF n’a aucun fondement. La SNCF s’est endettée parce que l’Etat lui a demandé de créer un réseau LGV alors qu’elle n’en avait pas les moyens. Il s’agissait d’une dette de l’Etat, tant et si bien que celui-ci a fini par en reprendre l’essentiel. Quand on crée des infrastructures publiques pour les décennies à venir, il est normal que la puissance publique les finance.

      On aurait évidemment pu ne rien faire pour éviter tout endettement : nous circulerions alors dans des rames Corail âgées de plus de 40 ans sur des infrastructures hors d’âge ; c’est ce qui se passe sur les lignes Bordeaux-Marseille et Clermont-Paris, où l’on ne compte plus les incidents d’exploitation.

      Je ne connais pas précisément le cas de l’AP-HM, mais j’avoue préférer, le cas échéant, me faire opérer dans un bloc répondant aux normes de 2025 plutôt qu’à celles de 1970. Evidemment, il aurait peut-être fallu donner à l’hôpital public les moyens de rembourser sa dette plutôt que de rationner progressivement son financement.

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    • SLM SLM

      @Electeur du 8e ©

      J’écris que la racine du problème est que le pays s’endette alors même qu’il vit au-dessus de ses moyens et je cite la SNCF comme exemple en plus de l’AP-HM.

      Vous contestez que la comparaison entre l’AP-HM la SNCF soit fondée et pourtant vous écrivez que cette même SNCF s’est endettée (à la demande de l’Etat) alors qu’elle n’en avait pas les moyens.

      Je ne comprends pas…

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    • Electeur du 8e © Electeur du 8e ©

      Moi, ce que je ne comprends pas, c’est qu’on mette sur le même plan la notion d’endettement et la notion de train de vie excessif. Dans le cas des infrastructures ferroviaires, il s’agissait du financement d’investissements destinés à durer plusieurs décennies, et non du financement du train de vie de l’Etat ou de la SNCF.

      L’Etat décisionnaire a fait porter la dette par la SNCF en pensant, du moins pendant un temps, qu’ainsi elle ne serait pas comptabilisée dans le montant de la dette française ; évidemment, cette fiction n’a pas résisté, et L’Etat a fini par mettre un terme à ce montage. Je ne vois absolument pas le rapport entre cette affaire et la dette de l’AP-HM.

      J’ajoute que la dette n’est pas une mauvaise chose en soi. Tout dépend de ce qu’elle finance. La dérive de la dette française est-elle justifiée uniquement par le financement d’investissements d’avenir ? On peut en douter. Mais il faut savoir choisir ses exemples quand on dénonce cette dérive, et le cas des investissements ferroviaires n’est pas le plus pertinent.

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  2. hugouf hugouf

    oui mais y’a pas que les investissements, même le fond de roulement est exsangue (par choix).

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  3. Dominique PH Dominique PH

    de nombreuses précisions peuvent accompagner cet article :
    la majorité des hôpitaux en France sont en déficit  ( les rares qui sont à l’équilibre financier seraient en Franche-Comté et en Alsace ).
    La cause numéro 1  ( selon certaines enquêtes parlementaires notamment ) :
    2/3 du déficit serait imputable  à la surconsommation des médicaments et des actes médicaux, y compris dans l’hôpital ;
    la France étant de loin le pays au monde qui a la plus forte consommation de médicaments et d’actes médicaux en moyenne par habitant.
    Si , dans les 20 dernières années, la France avait  utilisé la même quantité de médicaments et d’actes médicaux que l’Allemagne, il n’y aurait eu qu’1/3 de déficit
    Autres causes :
    forte augmentation des dépenses en cancérologie ( à chaque tranche d’âge, le nombre de cancers augmente ++  depuis 1990 voire avant ),
    forte augmentation  des dépenses en gériatrie ( nous sommes l’un des pays au monde avec le plus d’octogénaires, de  nonagenaires, avec aussi le plus de centenaires )
    retard incroyable des hopitaux marseillais et français face à la pourtant nécessaire sobriété énergétique,
     cela d’autant plus que le coût de l’électricité a bigrement augmenté,
    ce qui a fait dire que l’inflation forte en 2022 et 2023 a “plombé” les efforts des hôpitaux.
    D’autre part, alors que les cliniques privées ne prennent que les patients qui sont solvables ( sécu + mutuelle ),
    l’hôpital public soigne chaque personne qui le nécessite même si elle est dépourvu de mutuelle ( 2 millions de personnes en France … )

    Dans cet article Marsactu/La Provence,
    il est bien précisé que le milliard de déficit de l’APHM s’est fait essentiellement entre 2005 et 2015,
    époque où pourtant le salaire de mes consoeurs infirmières était nettement inférieur à la moyenne des infirmières des pays de  l’OCDE
    tandis que l’année 2009 avait été l’année où les pouvoirs publics avaient supprimé le plus de postes salariés dans les hôpitaux publics.

    Enfin,
    les hôpitaux français sont parmi les plus performants au monde, cela a un coût ;
     investir davantage dans l’hôpital, c’est vivre plus longtemps et en meilleure santé
    tandis qu’ont une espèrance de vie plus basse les pays, tels les USA, qui consacrent beaucoup moins d’argent à l’hôpital public.

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  4. Dominique PH Dominique PH

    ce sera + lisible ainsi :
    de nombreuses précisions peuvent accompagner cet article :
    la majorité des hôpitaux en France sont en déficit
     ( les rares qui sont à l’équilibre financier seraient en Franche-Comté et en Alsace ).
    La cause numéro 1  ( selon certaines enquêtes parlementaires notamment ) :
    2/3 du déficit serait imputable  à la surconsommation des médicaments
    et des actes médicaux,
    y compris dans l’hôpital ;
    la France étant de loin le pays au monde qui a la plus forte consommation
    de médicaments et d’actes médicaux
    en moyenne par habitant.
    Si , dans les 20 dernières années,
    la France avait  utilisé la même quantité de médicaments
    et d’actes médicaux que l’Allemagne,
    il n’y aurait eu qu’1/3 de déficit
    Autres causes :
    forte augmentation des dépenses en cancérologie
     ( à chaque tranche d’âge, le nombre de cancers augmente ++  depuis 1990 voire avant ),
    forte augmentation  des dépenses en gériatrie
    ( nous sommes l’un des pays au monde avec le plus d’octogénaires, 
    de  nonagenaires,
     avec aussi le plus de centenaires )
    retard incroyable des hopitaux marseillais et français
     face à la pourtant nécessaire sobriété énergétique,
     cela d’autant plus que le coût de l’électricité a bigrement augmenté,
    ce qui a fait dire que l’inflation forte en 2022 et 2023 
    a “plombé” les efforts des hôpitaux.
    D’autre part,
     alors que les cliniques privées ne prennent que les patients
     qui sont solvables
     ( sécu + mutuelle ),
    l’hôpital public soigne chaque personne qui le nécessite
    même si elle est dépourvu de mutuelle
     ( 2 millions de personnes en France … )

    Dans cet article Marsactu/La Provence,
    il est bien précisé que le milliard de déficit de l’APHM
    s’est fait essentiellement entre 2005 et 2015,
    époque où pourtant le salaire de mes consoeurs infirmières
    était nettement inférieur
     à la moyenne des infirmières des pays de  l’OCDE
    tandis que l’année 2009 avait été l’année
    où les pouvoirs publics avaient supprimé
    le plus de postes salariés dans les hôpitaux publics.

    Enfin,
    les hôpitaux français sont parmi les plus performants au monde, 
    cela a un coût ;
     investir davantage dans l’hôpital, c’est vivre plus longtemps
    et en meilleure santé
    tandis qu’ont une espèrance de vie plus basse les pays,
    tels les USA, qui consacrent beaucoup moins d’argent à l’hôpital public.

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    • MarsKaa MarsKaa

      Votre commentaire n’est pas lisible sur smartphone, il depasse du cadre sur la droite.

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  5. Dominique PH Dominique PH

    3 eme version,
    celle-ci + lisible :
    de nombreuses précisions peuvent accompagner cet article :
    la majorité des hôpitaux en France sont en déficit
    ( les rares qui sont à l’équilibre financier seraient en Franche-Comté et en Alsace ).
    La cause numéro 1
    ( selon certaines enquêtes parlementaires notamment ) :
    2/3 du déficit serait imputable  à la surconsommation
     des médicaments
    et des actes médicaux,
    y compris dans l’hôpital ;
    la France étant de loin le pays au monde
     qui a la plus forte consommation
    de médicaments et d’actes médicaux
    en moyenne par habitant.
    Si , dans les 20 dernières années,
    la France avait  utilisé la même quantité de médicaments
    et d’actes médicaux que l’Allemagne,
    il n’y aurait eu qu’1/3 de déficit
    Autres causes :
    forte augmentation des dépenses en cancérologie
     ( à chaque tranche d’âge,
     le nombre de cancers augmente ++ 
     depuis 1990 voire avant ),
    forte augmentation  des dépenses en gériatrie
    ( nous sommes l’un des pays au monde avec le plus d’octogénaires,
     de  nonagenaires,
     avec aussi le plus de centenaires )
    retard incroyable des hopitaux marseillais et français
     face à la pourtant nécessaire sobriété énergétique,
     cela d’autant plus 
    que le coût de l’électricité a bigrement augmenté,
    ce qui a fait dire que l’inflation forte en 2022 et 2023
     a “plombé” les efforts des hôpitaux.
    D’autre part, 
    alors que les cliniques privées ne prennent
     que les patients 
    qui sont solvables
     ( sécu + mutuelle ),
    l’hôpital public soigne chaque personne qui le nécessite
    même si elle est dépourvu de mutuelle
     ( 2 millions de personnes en France … )

    Dans cet article Marsactu/La Provence,
    il est bien précisé que le milliard de déficit de l’APHM
    s’est fait essentiellement entre 2005 et 2015,
    époque où pourtant le salaire de mes consoeurs infirmières
    était nettement inférieur
     à la moyenne des infirmières des pays de  l’OCDE
    tandis que l’année 2009 avait été l’année
    où les pouvoirs publics avaient supprimé
    le plus de postes salariés dans les hôpitaux publics.

    Enfin,
    les hôpitaux français sont parmi les plus performants 
    au monde, 
    cela a un coût ;
     investir davantage dans l’hôpital, 
    c’est vivre plus longtemps
    et en meilleure santé
    tandis qu’ont une espèrance de vie plus basse les pays,
    tels les USA, qui consacrent beaucoup moins d’argent 
    à l’hôpital public.

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